Terminer Devil May Cry 4, à l'époque m'avait fait comprendre que Capcom a définitivement perdu la main. Non pas pour apporter un jeu correct, car il l'est, mais pour offrir du génie. Chose qui n'est plus du tout d'actualité depuis le départ d'Hideki Kamiya qui confirme avoir été la pierre angulaire de toute une équipe car j'ai retrouvé les mêmes sensations de jeu et le même génie dans le titre désormais culte qu'est Bayonetta.
Mais l'heure de la rédemption a sonné. Pas si inattendu car j'étais dès le départ, du moins dans parmi mon entourage et en lisant pas mal de réactions dans les forums JV, un des seuls types qui attendait ce fameux reboot de manière positive. Confier le développement de ce projet à Ninja Theory était une bonne idée à mon sens.
Ils confirment leur talent en sublimant la franchise et livrent certainement leur meilleur jeu à ce jour. Et même plus...
Déjà en commençant par les graphismes. Techniquement comme artistiquement, mais surtout pour le second critère, les mecs de Ninja Theory ont bien bossé parce que ça TUE. LA. GUEULE et je pèse mes mots. J'ai vraiment été impressionné. Un bonheur visuel constant. Je trouve que pour un soft multi plate-formes qui ne semblait pas tellement se vanter de ses performances graphiques, c'est une des plus belles démonstrations de puissance que j'ai pu voir jusqu'à présent. J'ose à peine me demander ce que ce jeu aurait donné en "full-exclu PS3" parce que sérieux la claque que j'ai pris, je m'en souviendrai encore. C'est l'exemple type du jeu où tu t'arrêtes deux minutes minimum pour manier ta caméra et contempler les décors tellement c'est beau, chaque détail, chaque lieu est travaillé. Un coup c'est lumineux, puis sombre, c'est varié ça fourmille de partout. C'est toujours très inspiré, plein de folie et créatif. T'as des niveaux aux bâtiments complètement brisés, pliés et retournés du style "Inception croisé avec l'ambiance d'Enslaved". Des niveaux dans les cieux. J'en passe et des meilleurs. Tu te balades de plate-forme en plate forme, souvent avec l'aide d'un grappin qui se manie toujours correctement et qui te fait progresser d'une vitesse folle. Car en plus d'être un excellent BTA, c'est probablement le DmC le plus "plate-forme" de tous et ça lui va très bien. C'est souvent jouissif.
Niveau gameplay, on reste plus ou moins en terrain connu. Tout le monde y retrouve ses marques en l'espace de quelques temps. Et pourtant ça risque de surprendre malgré l'absence de lock. Perso, je l'ai regretté lors des premières heures (surtout en tout début de jeu) mais c'est bien calibré une fois qu'on s'y habitue. Il est toujours possible de jongler avec son ennemi avec une tonne de combos, la palette de coups est plutôt riche, les sensations sont là également et la replay-value est garantie. Moi qui ne suis pas un pro du high-score et des combos infinis dans les Beat'em all, ça ne m'a pas du tout empêché de lâcher quelques enchaînements bien variés et jolis à voir.
Fini les musiques hard-rock insupportables des précédents également. Moi qui regrettait beaucoup les musiques agréables et plus posées du premier volet, qui se targuait d'avoir quelques chansons d'opéra et donnaient une belle ambiance au château qu'on visitait. Ici, on revient à quelque chose de plus varié, passant de l'électro, au métal jusqu'à quelques douces partitions discrètes qui collent toujours aux situations et les mondes que l'on visite. La bande-son est susceptible de mettre tout le monde d'accord tant là-aussi je constate un net progrès.
Mais ma plus belle surprise vient de l'ambition de Ninja Theory au niveau du scénario. Qu'on soit clairs. Quand on parle de DMC au niveau de l'histoire, tous les fans savent qu'il faut avoir des attentes proche du néant. Et à force de manger le même plat on commençait à s'y habituer. C'est la toute première fois que je suis avec autant de plaisir un épisode de la saga. C'est vraiment intéressant et j'ai sans cesse eu envie de découvrir la suite au fil des missions. Et on aura beau essayer de me contredire, perso, tout ce que je retiens des précédents volets quand j'y joue c'est que Dante ben... c'est le fils de Sparda. Il est cool. Il dit des trucs badass. Va dans une pièce pour buter des monstres de façon classe, puis fait des trucs encore plus badass et ça s'arrête là. Avec le recul, après avoir terminé celui-ci, les anciens faisaient vraiment cache misère en optant pour cette approche.
Non. Ici dès le départ, le ton est lancé. C'est pas une merveille d'écriture non plus mais c'est toujours lisible et clair. Dante va avoir des objectifs, des questions à poser, des révélations à découvrir en même temps que le joueur sans jamais complexifier la chose pour donner la fausse impression d'être ultra-profond. Désormais on sait exactement ce qu'il veut. Où il va. Comment il s'y prend et pourquoi il le fait. Et c'est pareil pour les personnages secondaires dont le méchant. On explique tout et on ne laisse rien de côté. Tout est mené par une narration plutôt captivante pour le genre, au point de trouver aucun concurrent sur ce terrain s'y étant pris avec autant de brio, si ce n'est la série des God of War. Je mets quiconque au défi de me dire le le contraire. Là je trouve que dans les tests dits "professionnels" , beaucoup sont carrément à côté de la plaque.
Les cinématiques sont réussies, en prenant bien sûr le soin de donner à Dante autant de charisme que possible mais elles sont également dotées de quelques artworks sublimes avec un ton réaliste qui font leur apparition quand il s'agit de creuser en profondeur le passé de ce dernier. Si l'on pouvait douter de sa personnalité à cause de son look emo rien qu'en voyant les images du jeu sur internet, une fois dans le jeu ça passe très bien. Les craintes disparaissent petit à petit. On finit par s'attacher à lui, puis il garde sa grande gueule et sa fougue imparable. Pour exemple, je le compare sans problème à la confirmation qu'à laissé Daniel Craig suite à son interprétation de James Bond dans le film Casino Royale alors qu'avant la sortie du film, tout le monde se moquait de lui pour son manque de charisme apparent mais également... ses cheveux ! Ca ne jurait que pour Sean Connery ou encore Pierce Brosnan (même chemin de croix donc et quand on voit ce que ça a donné au final...)
DmC : Devil May Cry, c'est un joli "Shut the Fuck Up" à tous ces haters n'ayant pas posé un seul doigt sur le jeu qui voient ici leur statut baisser à celui de "whiners"... Des spécialistes de la pleurniche. Ceux qui te parlent jeux vidéo h/24 dans les forums et qui clament ne jamais avoir le temps de jouer pour des raisons "valables". Parce qu'au delà de l'efficacité évidente du gameplay dès les premiers vrais trailers et l'arrivée de la démo (qui même en étant sympa ne lui rend pas justice...) Ces derniers n'ont pas cessé de remettre en question la qualité du titre JUSTE cause de la coupe de cheveux de Dante, quitte à le boycotter. Mec, je sais bien que les goûts et les couleurs sont pas les mêmes pour tous... Mais passer à côté de deux excellents BTA à cause d'une direction artistique ou d'un look à la con en ayant rien a carrer du GAMEPLAY, c'est juste d'une connerie suprême à mes yeux au bout d'un moment.
Dans un jeu vidéo, l'imagination se doit d'avoir aucune limite. Parce que c'est ce qui s'est passé avec Bayonetta chez certains qui s'en donnaient à coeur joie pour massacrer le look de l'héroïne et le style de la direction artistique pour passer à côté du titre. C'est pas comme si l'ancien Dante était super attachant. Il avait la classe, oui certes, mais ça s'arrête là, il était tellement peu fouillé comme perso que c'est pas comme si tu retires Kratos d'un God of War par exemple, qu'on aime suivre pour sa furie, son look de spartiate mais également son histoire. Là le Dante 2.0 a cet avantage. Pendant que les ignares continuent de dire à tort que le jeu vidéo rend con, c'est sûr qu'avec ce genre de réaction de la part de certains "fans", qu'on peut même trouver dans les sites dits "plus sérieux" et qui l'assument complètement en plus. Je me mets de plus en plus a explorer cette théorie. J'comprendrai jamais comment on peut être aussi coincé du cul parfois, surtout quand il s'agit d'un jeu vidéo...
On peut me traiter de grossier, et si certains sont pas contents libre à eux de disliker la critique. Je m'adresse uniquement à cette catégorie de personnes que j'ai cité plus haut quand je dis ça. Tout comme ce cher "emo", lors d'un passage du jeu, je me fous de leur gueule. C'est leur perte. Car pour jouer un peu plus l'avocat du diable... En plus d'être plus fougueux, grande gueule et d'avoir une cool attitude imperturbable, lui au moins a le mérite de ne pas jouer sur le cabotinage constant et puéril comme pouvait le faire Dante de Devil May Cry 3. Celui qui, autrefois en compagnie de sa mise en scène et ses musiques, avait presque gâché tout le trip d'un jeu au gameplay pourtant très sympa.
En comparaison, ce Dante est un peu plus sur la retenue, se montre plus vivant et très concerné par sa quête. Ne tombe jamais dans ridicule et parvient à égaler le Dante des tout premiers jours lorsqu'il déclenche le Devil Trigger pour se transformer en démon pour laisser éclater sa furie dans une beauté visuelle renversante quand ça se produit.
Et DmC : Devil May Cry, c'est un beau "Shut The Fuck Up" à moi aussi, parce que même si j'ai mis beaucoup d'espoir et toute ma confiance en Ninja Theory pour ce reboot... J'étais loin d'imaginer une seule seconde qu'il finirait placé au panthéon de mes jeux préférés dans le genre, à défaut de le considérer comme le meilleur de la série et pourtant j'entendais chez quelques rares amis optimistes, ça me disait "tu verras, il va tout tuer même tes BTA préférés, c'est mort, ça sera la référence". Bah vraiment, moi qui était convaincu du contraire, il m'aura apporté de belles frayeurs de temps en temps...
Même si à mes yeux Bayonetta, les God of War, les Ninja Gaiden restent clairement mes modèles du genre (et que certains se rassurent c'est toujours loin d'être gagné pour le moment) je dois avouer que pendant quelques secondes, lors de certains niveaux vraiment beaux et jouissifs, j'ai osé contempler, réfléchir un chouïa, mais un méga chouïa à la question.
Euphorie hâtée ou raisonnement logique? Aucune idée. Mais rien que pour cet acte d'insolence... Je lui colle cette note et j'en suis fier. Je ne le fais pas gratuitement, je ne le fais pas pour une question d'approbation définitive, de parti-pris ou autre. Ce jeu m'a fait planer, tout simplement. Il m'a rendu con et rêveur dès le générique final. 2010 était pour moi la plus belle année de cette gen et avait commencé avec Bayo'.
2013 est bien partie pour reprendre le flambeau et commence à merveille avec DmC.
Très bon signe donc. J'attends la suite avec impatience.
Devil May Cry est de retour, plus fort que jamais. Oui, c'est mon volet préféré de la série et il a fallu que j'attende 12 ans pour que je puisse enfin réattribuer ce titre.
Mieux vaut tard que jamais. Pour moi, cette franchise n'est plus mieux avant désormais.