Finir Donkey Kong Returns, c'est accepter l'échec, la mort, la répétition des efforts ; c'est accepter l'idée que le jeu vidéo peut-être une souffrance. Pas la souffrance causée par l'indigence d'un mauvais jeu, mais celle que procure une difficulté d'un autre âge, d'une époque où l'on empilait pas ses jeux par dizaines mais où l'on se contentait d'accumuler les heures sur quelques titres seulement. Ce Donkey Kong est un retour en arrière qui a du bon !

Là où New Super Mario Bros Wii proposait des décors minimalistes, pas moches, mais qui laissaient indifférent, ce DK nouvelle génération fait plaisir aux yeux. D'abord car les couleurs éclatent et gâtent la rétine, avec des mondes certes peu originaux mais qui proposent des environnements riches et détaillés. Il suffit de contempler les arrières plans pendant qu'une autre personne joue pour apprécier les animations et les couleurs de chutes d'eau scintillantes dans les mines que le singe parcoure en chariot. On sent le travail bien fait et un souci du détail qui ravit le joueur. Certes on notera quelques éléments sujets à un vilain aliasing, quelques couleurs un peu plus fades mais le jeu n'est pas trop inégal graphiquement et garde une réalisation relativement homogène et de qualité.

Mais le joueur (encore lui !) sait bien que cela ne s'arrête pas à ça un bon jeu ! Il faut un gameplay, une durée de vie, une variété et une ambiance sonore au poil pour satisfaire son difficile appétit. Et ce Donkey Kong s'en sort plutôt bien.
Rétro Studio n'a pas révolutionné la formule et l'on se retrouve donc devant une formule de plate-forme classique entrecoupée de phases de chariot, de tonneaux voir de tonneau fusée (une nouveauté). Bref l'amateur de plate-forme sera aux anges avec ce qu'il faut de moments demandant timing, réflexes, patience, adresse... un vrai régal !
Au rayons des reproches on ne pourra s'empêcher de pester contre le choix d'avoir associé certains mouvements (roulade et souffle) à une secousse de wiimote. Certes l'on s'y fait à la longue mais cela demeure discutable et bien moins intuitif que dans un Mario Galaxy par exemple. De même si les niveaux sont très réussis, rares sont les innovations dans le level design où dans les pièges tendus. On est en terrain classique donc mais un terrain fertile et riche !

Certains ont reprocher aux développeurs d'avoir un peu oublié les animaux (autruches, grenouille...) et d'avoir laissé les Kremlings au placard. On pourra rétorquer que ces phases n'étaient finalement pas les plus brillantes des opus originaux même si l'on regrettera l'absence de niveaux aquatiques dans ce dernier opus. Quant au bestiaire celui de Returns est assez varié et propose quelques belles réussites dotées d'un grain de folie (les hippos montés sur des bouts de bois).

Et puis cet opus assure au niveau de la durée de vie avec 8 niveaux bien remplis d'objets à ramasser, et que l'on peut parcourir de différentes manières grâce à de nouveaux modes de jeu (mais je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler). Sans parler de la possibilité de jouer en coopération. Cela occasionne quelques désagréments de temps en temps mais cela est largement compensé par le fun procuré !

Autre élément intéressant : la physique des deux singes. Si elle se révèle assez déstabilisante de prime abord, on l'apprécie d'autant plus une fois que l'on en a la maîtrise ! Les animations sont fluides et c'est un régal de voir les deux protagonistes heurter les murs, se cogner, manifestant ainsi une réaction physique aux éléments rencontrés. C'est un détail mais qui prouve encore une fois le souci de bien faire de la part des développeurs.

Pour finir un mot sur les musiques : il n'y a pas eu de réelle prise de risque avec des reprises ou remix de thèmes déjà connus de la série. On retiendra quand même le très efficace thème accompagnant les moments en fusée ou de poursuite. Les bruitages sont plus notables avec une utilisation du haut-parleur de la manette assez sympathique.

En conclusion DKC Returns s'impose dans la cour des grands jeux de plate-forme, dans celle des grands jeux de la Wii et démontre une nouvelle fois la qualité du studio de développement texan après les excellentissimes Metroid prime !
ngc111
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le 23 mars 2011

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ngc111

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