Aussi terrifiant qu'actuel
Si vous vous intéressez au jeu vidéo, il y a certains titres que vous devez absolument posséder, sur une étagère Billy, près de votre cheminée.
Doom 3 en fait partie.
D'une part, parce que malgré ses sept ans, il a très bien vieilli*. Avec le recul, on mesure mieux l'avance d'ID software sur la concurrence à la sortie du jeu. Notamment sur la gestion des lumières : le source-engine de Half-life 2 (sorti la même année) ne l'a égalé sur ce plan qu'après plusieurs mises à jour conséquentes.
D'autre part, parce que c'est un jeu influent, mine de rien... Le design, l'univers machinal glauque et de nombreux éléments de gameplay ont beaucoup inspiré les développeurs. Des jeux aussi variés que Dead space, Bioshock ou Metro 2033 lui doivent tous au moins un petit quelque chose.
Ceci dit, on pourrait reprocher à Doom 3 sa progression linéaire uniquement basée sur du script, qui le rapproche beaucoup d'un train fantôme.
Mais alors d'un train fantôme qui fait se chier au froc ! Parce que l'ambiance ultra stressante, le design malsain des monstres, l'obscurité permanente qui accroit le sentiment de confinement, le challenge élevé de nombreux passages (pour peu qu'on n'abuse pas trop de la quicksave et qu'on joue en Vétéran, comme un homme) en font un jeu intense, extrême, plus inoubliable que bien des survival horror à succès.
A mon sens, il aura fallu attendre Amnesia pour remplir plus abondamment nos calbutes de fèces. Par contre, là, ça n'a rien de comparable. Doom 3, lui, ne va pas jusqu'à donner d'affreux cauchemars et n'ôte pas toute joie de vivre quand on ne joue qu'à sa démo.
*Ça a si bien vieilli que ma petite nièce, née juste après la sortie de ce jeu, le découvre tout juste sur son PC familial, et qu'à ma grande joie, elle en rêve intensément la nuit, au point de ne plus en dormir !