Je suis maladeuh, complètement mais alors complètement quoi...
La polyvalence est une qualité indéniable. Bien sûr, tout le monde est obligé d'en arriver là de nos jours, au vingt-et-unième siècle. Mais, quoi que vous fassiez, un homme vous surpassera toujours, oui ! Cet homme est un Italien qui ne parle pas italien, cet homme préfère les champignons aux spaghettis. Et, tenez-vous bien, il a chapardé par, on ne sait quel mystère, le diplôme doctoral d'un honnête médecin, quoi qu'un peu téméraire et obstiné ! Oui, mesdames et messieurs ! Mario, le ventripotent plombier, a démonté la tronche du Dr House pour, non pas pour récupérer sa canne, non, non, mais pour en récupérer tout le mérite. Ainsi, le moustachu enfile une veste qui ne lui appartient pas, se met à fabriquer des pilules grosses comme des parpaings et les balancent dans un gros bocal infesté de microbes provocateurs. Moi, je dis, que fait la police, quoi !!? Voilà comme nous pourrions justifier l'arrivée de Mario dans ce rôle plutôt inattendu.
Six années après la révolution russe d'Alexei Pajitnov et, Tetris, son jeu géométrique soumis à une gravité sans pitié, Nintendo décide de faire son propre « puzzle-game ». On part presque du même principe : des éléments dégringolent sur un tableau fixe où il faut éradiquer d'une façon ou d'une autre les éléments présents. On en vient naturellement à se demander si le désir, pour Nintendo, de concevoir son propre « puzzle-game » n'est pas lié au simple fait que Tetris, connaissant un succès gargantuesque, n'était pas un jeu réalisé par Nintendo. Concurrence ou non, quelques années ont suffi pour unir, dans le lien sacré du mariage vidéoludique, blablabla, les deux licences. Rien de bien novateur à part le fait que deux joueurs peuvent s'en mettre plein la patate avec les deux jeux différents.
Revenons à nos microbes : au nombre de trois, les trognes de ces petits indésirables étaient particulièrement expressives pour l'époque. Le rouge tirait la langue, la jaune faisait la tronche et, enfin, le bleu, avec sa dent unique, scandait on ne sait quoi avec un de ces petits airs séditieux. Tout cela sur les pas de danse folklorique d'un vieil Irlandais bourré. Sur le plan visuel, il s'agissait du plus intéressant même si leurs rondes, à travers la fameuse loupe, se répétaient à l'infini,à l'infini, à l'infini... Concernant ces derniers, Mario avait l'air particulièrement ravi de les voir (si l'ont se réfère à l'illustration de la boîte d'origine)... Étrange... Complot y aurait-il ?
Sur le plan ludique, le jeu est aussi addictif que son homologue russe. Les niveaux s'enchaînent avec l'éternel « encore une petite dernière ». La vitesse augmente et l'on peut commencer des parties avec une situation « problématique » précise (des microbes posés, ici et là, un peu n'importe comment, histoire de foutre le bordel dès le début). À la différence de Tetris, ici, il faut cumuler quatre blocs de la même couleur pour les voir s'évaporer, exploser, s'éradiquer pour toujours. On retrouve les mêmes sueurs froides lorsque des pilules (reprenant la taille d'un microbe pour le coup, allez comprendre...) arrivent sur le haut du bocal... attention, ça déborde... et là, étonnamment, notre cher docteur s'en lave les mains et fait une mine fataliste décrivant ce qu'il aurait pu dire avec un beau « tant pis, hein dis, on va pas en faire tout un fromage ! ». Terminons ce point en mettant en exergue le magnifique fond d'écran en « damier » crasseux... Limite technique faisant, je concède naturellement l'excès de mon intransigeance, mais n'aurait-il pas mieux fallu un fond noir ou uni ? Soit, passons.
Il faut néanmoins annoncer un fait récurrent : à l'approche de la trentaine, à l'écriture de ce modeste point de vue, nombreux, comme moi, ont eu un "squattage" intempestif de leur(s) géniteur(s) de ce type de jeu sur leur console préférée. Moi, je crie à la révolution ! Non ? Bon... Si l'on devait se l'expliquer, il faut dire que le côté « puzzle » justifiait la pratique éhontée d'un jeu vidéo, activité dite maléfique et perverse dans les années 80-90 ! Finis, les « on mange », c'était les « Eh, j'ai faim moi, arrête de jouer, quoi ! ».
Terminons, sur une information de dernière minute... En réalité, il s'avérerait que le Dr. Mario existerait bel et bien et qu'il aurait eu son diplôme de médecine en bonne et due forme ! Je suis vraiment confus, j'ai cru que... Bon, mea culpa, et toutes mes excuses au Dr. Mario Michel, spécialisé en médecine générale au Swiss Medical Association, qui s'est rasé la moustache pour depuis le temps !!! (La preuve en image, attention les yeux, poum ! : http://www.rosius.ch/6e1f4698600c3d901/6e1f4698600c3f709/6e1f4698600c41114/index.html)