Dragon Age II
5.5
Dragon Age II

Jeu de BioWare et Electronic Arts (2011PlayStation 3)

Déception, je crie ton nom.

Le premier opus de Dragon Age reste l'un de mes meilleurs souvenirs vidéoludiques, j'y ai passé plus de 200 heures, j'ai adoré l'univers que j'ai fait revivre en jeu de rôles sur table, bref, j'attendais la suite avec impatience.

Et comme souvent, quand je suis vraiment motivé en avance par quelque chose, le soufflé s'est tout ratatiné en sortant du four.

Graphiquement, s'il y a un net progrès au niveau des expressions faciales, les corps sont toujours aussi rigides, et les personnages en phase de jeu semblent glisser sur un tapis roulant quand on les voit courir, c'est *pire* que dans le 1, qui était déjà visuellement en retard sur son temps. Et les icônes... BERK ! Que ce soit pour les icônes de sorts ou celles des trophées, c'est un énorme pas en arrière par rapport à celles du 1 qui étaient jolies et travaillées, là on dirait un boulot bâclé en une aprem par un stagiaire en infographie.

Au niveau du contenu, le premier avait été ficelé et mitonné pièce par pièce, sans aucun élément aléatoire, toutes les rencontres étaient scriptées et personnalisées. Ici, pas d'aléatoire non plus... mais par manque de temps ou de budget, ce sont les mêmes donjons, caves, manoirs et décors qui sont utilisés des dizaines de fois dans le jeu à des endroits différents, avec simplement des passages bloqués ça et là par des murs gris uniformes disgracieux ou des portes impossibles à ouvrir. Impression très répétitive, et comme l'ambiance graphique est moins réussie que le 1, on se fait vite chier dans les décors.

L'histoire en elle même est sympathique, mais carrément moins "épique". Finalement, on se retrouve a faire l'arbitre entre deux adultes plus capricieux et instables que des gosses, et le "gros" de l'intrigue ne commence qu'à l'acte 3, les liens entre les deux premiers et ce derniers ne sont que quelques vagues quêtes secondaires, alors que les choix et motivations des deux premiers actes n'ont que peu d'impact sur l'acte 3.

Au niveau du background, j'avais adoré l'ouverture d'esprit de Dragon Age 1 proposant des romances homosexuelles avec certains personnages. Ici, cela va plus loin, mais cela va TROP loin, tous les personnages pouvant être romancés par un personnage masculin ou féminin. Tout le monde est open et bisexuel à Kirkwall, c'est sympa, mais du coup c'est moins plausible et les personnages secondaires ont par conséquent beaucoup moins de profondeur et de personnalité propre. C'est "compagnon générique lambda qui couchera avec toi si tu flirte". Mouais.

Enfin, certes j'y ai joué tôt, la semaine de sa sortie, mais le jeu était assez buggé et instable, ma PS3 a crash huit fois en tout pendant les quelques 40 heures qui auront été nécessaire à tout finir. 8 crash en une semaine, c'est plus que la totalité des crash de ma PS3 depuis que j'ai acheté cette dernière (début 2007 de mémoire), je suppose que le problème vient donc du codage plutôt que de la console.

En dépit de tout cela, il y a pourtant du très bon dans ce jeu. Le monde de Thedas est toujours aussi fantastique. L'intrigue principale, aussi peu épique soit elle, reste bien pensée et dramatique. L'introduction des actes par la voix du barde est très bien réalisée (et la première introduction est d'ailleurs fantastique avec ses deux versions de la même histoire, essayez la pour vous même, même sans acheter le jeu, elle se trouve dans la démo gratuite). Mais malgré ces points forts, malgré le retour de certains personnages du 1, malgré l'histoire dramatique de Merill, et malgré mon amour intense du monde de Thedas, l'accumulation de bugs, de ratés et de bâclés m'empêchent de mettre objectivement plus de 5/10 à ce titre.

Il ne reste plus qu'à espérer un 3 qui soit plus inspiré du premier opus que du second...
desenquisse
5
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le 26 mars 2011

Critique lue 455 fois

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