Marathon Ball : 1/8
Ayant récemment découvert la série culte d'Akira Toriyama (RIP) et m'étant pris de passion pour cet univers attachant, j'ai été légèrement excessif et ai acheté plusieurs jeux Dragon Ball dans la foulée. Et qui dit "terrible erreur de jugement" dit aussi "nouveau marathon sur SC", en espérant que ma prose ne fasse pas imploser les serveurs en ce début d'année 2025 compliqué.
On commence avec le seul jeu que j'avais acheté avant de lire les mangas, ce petit DB Advanced Adventures, qui a non seulement une très bonne réputation parmi les aficionados de la GBA, mais qui a également été développé par Dimps. Les fans de Son Goku connaissent ce studio pour avoir créé la série des Budokai, mais pour moi, il restera éternellement lié à Sonic Advance et Sonic Rush, les jeux qui m'ont familiarisé avec l'univers du hérisson.
Notez que ma cartouche est japonaise, acquise au pays du Soleil Levant puisque les prix de la version européenne sont particulièrement indécents. Je ne jugerai donc pas le scénario (ou en tout cas ses dialogues), qui semble adapter fidèlement les premiers arcs du manga, jusqu'à l'affrontement contre le roi Piccolo.
On est en face d'un petit mélange entre plateformer et beat'em up, même si dans les faits vous allez assez rarement mourir en tombant dans un trou. La composante plate-forme est plutôt destinée à explorer les niveaux, qui sont parfois vastes et remplis de chemins alternatifs. "Parfois", puisque beaucoup de niveaux ont une structure très linéaire qui tirent peu parti de l'agilité de Goku. Et ceux qui sont pensés pour l'exploration peuvent être vite confus, je pense à ce niveau vers la fin du jeu dans une grotte, avec des tonnes de portes à emprunter qui te ramènent au début si tu te trompes, et qui m'ont filé des flashbacks de certains labyrinthes de Shinobi. Il s'agit par ailleurs du seul niveau qui ne m'évoque aucun souvenir du manga, je ne me rappelle pas d'un affrontement dans une grotte entre Goku et des versions négatives de Yamcha et Krilin.
Notons la présence d'un wall-jump permettant d'explorer un peu plus en hauteur les niveaux, mais celui-ci est vraiment très dur à exécuter et demande un timing au poil de cul puisqu'il faut être contre un mur et appuyer sur A + la direction opposée exactement au même moment. Rien ne justifie une telle exigence à mon goût, surtout pour un jeu sorti 11 ans après Mega Man X, 1000 fois plus agréable sur ce point.
Si la partie plate-forme est plutôt moyenne, le côté beat'em up est assez réussi, sans forcément briller. Goku dispose d'un panel d'attaques satisfaisant, même si le tout est vite répétitif, comme souvent dans le genre. Au fur et à mesure de la progression, on gagne quelques nouvelles capacités (en particulier au niveau des attaques spéciales), ce qui permet de renouveler un peu les approches, pendant les deux heures de la campagne.
Parce que oui, le jeu est plutôt court si on le fait en ligne droite. Heureusement, il y a une bonne quantité de modes à débloquer, qui peut assez facilement multiplier le temps de jeu par 3 ou 4.
Tout d'abord, on pourra refaire la campagne avec Krilin. Celle-ci sera totalement dépourvue de cinématiques, mais on conserve les aptitudes débloquées par Goku, ce qui vous permettra de spammer les Kamehameha sur les dinosaures de début de jeu. C'est assez vite répétitif tout de même, puisque Krilin n'évolue pas du tout pendant sa quête.
On peut également débloquer une sorte de campagne alternative, avec encore plus d'objets à récolter dans les niveaux. La majorité sont malheureusement sans effet, ce qui limite pas mal l'intérêt.
Le vrai vent de fraîcheur vient plutôt du monde VS, puisqu'on peut débloquer et jouer avec tous les boss de la campagne solo. Ca va du ptérodactyle affronté par Goku dans le premier tournoi Budokai au roi Piccolo, en passant par Papy Gohan ou Tenshinhan (le GOAT).
Et oui, il y a carrément un mode de combat qui change radicalement du gameplay beat'em up du reste du scénario ! Les différences entre les personnages ne sont toutefois pas très marquées et la stratégie pour gagner est souvent la même. C'est toutefois un ajout qui fait plaisir et qui casse un peu la monotonie de la campagne. Il y a d'ailleurs un dernier gameplay, très peu exploité malheureusement, qui consiste en une sorte de shoot'em up sur le Nuage Magique de Goku.
Le plus gros oubli du jeu selon moi, outre l'absence de certains personnages secondaires comme Lunch ou l'indien Bora, c'est qu'il n'y a pas de phase de gameplay où on contrôle Goku sous sa forme simiesque, ce qui aurait pourtant parfaitement collé à un ou deux niveaux de beat'em ups et aurait permis de proposer un gameplay radicalement différent. Le singe n'apparaît que très brièvement dans la cinématique finale, c'est un peu décevant.
Comme j'ai dit, le jeu se boucle en deux heures en partie parce qu'il est très facile. Sur la quinzaine de niveaux, seuls quelques affrontements m'ont vraiment posé problème, je pense en particulier au Général Blue et à Tenshinhan. Les autres se sont déroulés sans accroc, y compris Piccolo qui est plus menaçant que réellement dangereux, la faute à sa grosse hitbox qui permet de lui placer des coups de poing et des Kamehameha sans problème.
En termes de présentation, le jeu est plutôt joli et même assez bien animé. Les sprites du mode VS en particulier sont vraiment beaux et détaillés pour la console. Il n'y a pas beaucoup de types d'ennemis présents dans les autres niveaux, ce qui fait que les affrontements se répètent pas mal, mais au moins les décors sont très variés.
La musique est en revanche parfaitement oubliable, en-dehors d'une reprise correcte du thème de la série animée pour l'écran-titre. Le même studio a produit de bien meilleurs sons sur la même console (comment ça, "Ce paragraphe n'était qu'une excuse pour partager des musiques de Sonic !" ?).
En bref, je ressors de ce DBAA un peu déçu. Le jeu est honnête, mais pas à la hauteur de sa réputation. Il est certes généreux dans son contenu, mais la répétitivité des actions et même des modes de jeu n'encourage pas vraiment à tout débloquer. Je me suis contenté de faire les campagnes de Goku et Krilin et un peu de mode VS pour tester tous les personnages, ce qui fait tout de même moins de 5h de jeu.
Dans le genre "beat'em up adapté d'un manga sorti sur GBA", je trouve Astro Boy Omega Factor bien plus sympa, grâce à la présence de vrais chemins alternatifs dans sa trame et d'un gameplay qui, dans mon souvenir, était moins rébarbatif. La cartouche ne coûte pas spécialement moins cher, ceci dit.