- Ah ça, ils te l'ont vendu à grands coups d'images. Mon dieu, c'est pas vrai, je vais pouvoir jouer à l'anime Dragon Ball Z !
- C'est pas vrai ?
- Si, regardes la dernière vidéo !
- Oh. C'est pas vrai !
Alors là, tu commences à décompter les jours toi aussi. Tu veux tâter de la transformation en Super Saiyan. Tu te souviens de tes crispations stupides dans ta chambre quand tu étais gamin, plus concentré qu'un berlingot Nestlé à tenter de reproduire un kaméhaméha avec l'espoir vain de voir émerger au creux de tes petites mains tendues vers l'avant un léger pet lumineux d'une quelconque force surhumaine libérée. Mais que nenni. Tu galérais déjà à porter un pack de Badoit à bout de bras mais l'espoir était permis. Après, n'était-ce pas le propos même de l'anime, le dépassement de soi ?
Mais là, enfin, grâce à la technologie et à quelques combinaisons de touches (simplifiées via L1 et R1 pour les plus fainéants), ton rêve allait devenir réalité.
Et lorsque tu le lances enfin, avec le souvenir de tes premiers émois sur Super Nintendo, le constat est immédiat :
- Mon dieu, mais que c'est beau. C'est comme à la télé.
- Mais papa, tu pleures ?
- Non fils, je ne pleure pas. Les vrais héros ne pleurent pas, ils s'humidifient un peu plus les yeux que les gens normaux.
- Maman, papa y pleure !!!!
Oui, car papa est sensible, un peu nostalgique et furtivement comblé. Il se lance dans le rêve de toute une vie vidéo-ludique.
Il découvre les personnages, enchaîne les entraînements pour se familiariser avec les combinaisons, les coups. Il s'extasie quand il déclenche une attaque spéciale visuellement titanesque. Il est le héros de ses héros d'enfances. Il défonce à tout va, note les subtilités qui font qu'on n'est pas uniquement devant un jeu de bourrin.
Bien sûr, à la première approche cela y ressemble fortement mais on remarque très vite qu'un joueur en mode random sur les touches aura du mal à se défaire d'un plus expérimenté. Et c'est un très bon point. La prise en main est immédiate et le gameplay maîtrisé entre technicité et appuis compulsifs.
Mais revenons-en à ces graphismes éblouissants car, même s'ils sont loin d'être un cache-misère ou de la poudre aux yeux, ils sont aussi réussis que la durée de vie du jeu est inexistante.
Car très vite, on se lance dans le mode histoire, trop facile au début et qui se révèle trop vite rébarbatif. Le scénario est en plus si plat qu'on avance sans trop d'intérêt jusqu'à se lasser avant la fin du premier mode. Alors on se reporte sur le mode arcade, un poil plus rythmé mais qui ne saura retenir trop longtemps notre attention et finalement, si comme moi, lorsque vous affrontez un deuxième joueur, vous préférez amplement que ce soit un ami, assis juste à côté de vous, sur la 2ème manette, dont vous pouvez sentir la confiance s'effriter à mesure que vous l’enchaînez, plutôt qu'un inconnu à des centaines voir des milliers de kilomètres, le jeu à deux reste le seul mode de combat qui égayera pleinement votre séance de thérapie/défouloir.
Pas de contestations possibles, ce Dragon Ball Fighter Z envoie du technicolor avec un respect de la saga d'Akira Toriyama. Si vous avez quelqu'un à vos côtés pour vous chambrer, à l'ancienne, virils adversaires de Street Fighter II arcade que vous étiez, le bonheur est au bout de vos petits doigts agiles, mais pour le reste, le jeu ne présente malheureusement que très peu d'intérêts.
A sortir dans une soirée pour remplacer un bon vieux Marvel VS Capcom des familles.