On connaît tous les Budokai et autres Tenkaichi, mais peu connaissent Attack of the Saiyans, qui est malheureusement passé sous le dragon radar (mdr) de beaucoup de gens. Il s’agit d’un JRPG sympathique qui, soyons franc, doit une grande partie de son intérêt au fait qu’il soit estampillé Dragon Ball, même s’il a du mérite et quelques bonnes idées.
Le gros problème de ce jeu se fait remarquer dès le début : il s’agit de la narration. Elle est d’une lenteur consternante, au point que la moitié des dialogues pourraient facilement être coupés. Les espèces de pictogrammes censés montrer les émotions des personnages allongent aussi considérablement la durée des dialogues, en plus d’être souvent mal appropriés. Le jeu souffre également d’une écriture faiblarde avec des personnages qui parlent pour ne rien dire et des tournures de phrase bizarres. La traduction française est certainement en cause, surtout qu’elle se permet parfois des fautes assez grossières.
Pour ce qui est du scénario en lui-même, c’est celui du manga, de la défaite du roi Piccolo au combat contre Végéta, avec l’ajout d’énormément de fillers pour donner au jeu une durée de vie correcte d’une quinzaine d’heures en ligne droite. La mise en scène très pauvre ne rend cependant pas vraiment service aux moments forts du manga. Autant dire que ce n’est pas le jeu vers lequel il faut se tourner si l’on veut revivre les événements de Dragon Ball à travers un autre medium.
Abstraction faite de tout ceci, Attack of the Saiyans dispose d’un gameplay au tour par tour plutôt efficace qui évite les écueils que l’on peut souvent trouver dans ce type de jeu. Déjà, même si le taux de rencontre est bien trop élevé, les combats sont rapides et dynamiques. Ils prennent rarement plus de 30 secondes. Ensuite, le système de parade active permet de garder le joueur en éveil et de ne pas le laisser complètement passif, ce qui est bienvenue et s’implémente très bien dans un jeu aussi dynamique. On notera aussi la présence d’une jauge de furie permettant de lancer des attaques ultimes ainsi que des combos d’attaques incluant vos différents personnages. La gestion de cette jauge implique donc un minimum de stratégie de la part du joueur s’il veut s’en servir le mieux possible. Ce n’est pas grand-chose, mais ça amène un autre degré de réflexion aux affrontements.
Les objets, les techniques améliorables, ainsi que les stats à augmenter lors des montées de niveaux permettent une certaine liberté au niveau des builds que l’on peut attribuer à nos personnages. Le problème étant que la stratégie la plus viable est bien souvent de mettre toutes nos ressources en offense ; quand bien même il est possible de faire des builds défensifs ou de soutien avec certains personnages, ceux-ci sont beaucoup moins efficaces et ne donnent pas l’impression qu’ils ont été pensés par le jeu. Peut-être auraient-ils plus d’intérêt si le jeu était plus dur.
En parlant de difficulté, je dois dire que la courbe de difficulté est vraiment bien gérée, même si c’est un peu trop facile dans l’ensemble. On n’a jamais vraiment besoin de grinder, ce qui est une bonne chose, et le seul pic de difficulté qui m’a personnellement forcé à prendre quelques niveaux était à la toute fin contre Nappa et Végéta.
Difficile de ne pas sentir tout l’amour avec lequel a été produit ce jeu. Les graphismes sont sublimes, et les animations sont super classes. On appréciera aussi à quel point les rapports de force sont respectés : Goku est de loin notre meilleur personnage, ce qui est logique. Gohan est très faible pendant un long moment et devient excellent à force d’entraînement. Nappa et Végéta sont si forts que ce sont les seuls boss qui nécessitent de grinder un peu si on s’en est abstenu tout au long du jeu. Bref, on sent que les dévs savaient ce qu’ils faisaient.
J’ai beau ne pas tarir d’éloges sur ce titre, il reste un JRPG très classique, sans grande folie et avec un système de combat très dynamique mais qui manque un peu de profondeur. La narration est naze, le joueur impatient aura tôt fait de passer les dialogues, et ce serait difficile de lui en vouloir. Côté musiques, c’est juste correct, sauf exception comme le thème de la Tour Karin, que j’adore.
Globalement, c’est un jeu sympathique que je recommande chaudement aux fans de DB, mais ce n’est pas non plus un incontournable de la console.