La Nintendo DS avait accueilli les remakes des épisodes IV, V et VI de Dragon Quest ainsi qu'un épisode original, Dragon Quest IX : les Sentinelles du firmament. Maintenant c'est chose faite : la 3DS aura également sa part, avec l'arrivée de cet épisode VII. Initialement sorti sur Playstation en 2000, le jeu ne sortira pas du Japon. Seize ans plus tard l'injustice est enfin réparée, et nous pouvons essayer l'opus présenté comme "le plus long de la série" par les producteurs du jeu, dans une interview donnée au Monde.
Galvanisés par les capacités de la Playstation, les producteurs expliquent qu'ils avaient l'impression de n'avoir aucune limite, et de pouvoir rallonger perpétuellement l'histoire du jeu. Au total ils estiment la durée de vie du remake à environ 80 heures. Autant vous dire qu'il y a de quoi faire.
Au début de l'aventure, vous êtes un fils de pêcheur, qui mène une vie paisible sur une petite île perdue au milieu d'un océan désespérément vide. Vous allez probablement devoir mener une petite vie bien rangée, dans les traces de votre père.
De toutes façons les adultes le répètent : il n'y a que votre île dans le monde.
Evidemment, après quelques heures de jeu, vous allez vous rendre compte que ce n'est pas le cas. Si votre île est seule, c'est que le reste du monde mystérieusement disparu. C'est vous, en compagnie d'un prince héritier turbulent et de la fille non moins turbulente du maire de votre village qui aurez la charge de remettre un peu d'ordre dans tout ce bazar, et de reconstituer le monde tel qu'il devrait être.
Vous apprendrez très vite que vous pouvez retourner dans le passé en réunissant des fragments des cartes des îles disparues. Le but est de changer l'Histoire de ces îles pour qu'elles puissent exister dans votre monde, c'est à dire, dans le présent.
Chacune de ces îles représente à elle seule une petite aventure, et le jeu en vient à ressembler à un puzzle. Que ce soit pour repousser une invasion de robots, ou pour sauver un village dont les habitants ont été transformés en animaux, les différents lieux que vous découvrirez vont vous plonger dans des ambiances différentes, dans des environnements variés, et la hâte d'explorer une nouvelle zone est toujours présente.
Une hâte d'autant plus grande que la refonte en 3D du jeu est très réussie, et il est très agréable d'explorer les environnements dans les moindres détails. Autres gros point fort : les monstres à affronter, dessinés par Akira Toriwama sont tous plus barrés les uns que les autres, et c'est un plaisir de les découvrir pendant les combats. Un bémol quand même : La carte générale, qui s'affiche quand on se balade de village en village, est nettement moins réussie. Voire même moche.
Au final, Dragon Quest livre toujours une expérience unique, mais il faut s'accrocher. Le temps long du J-RPG et son côté très "RPG académique" ne sont plus à la mode. Le jeu est bavard, et il faut bien l'avouer, certains de ses mécanismes sont datés. Les combats au tour par tour peuvent très vite se révéler soporifiques, sauf quand on combat des boss, et le jeu peut devenir carrément prise de tête lorsqu'il nous fait faire des aller et retours inutiles et nombreux entre deux PNJ, juste pour ajouter quelques minutes de jeu. Il faudra qu'on m'explique l'utilité de rallonger artificiellement la durée de vie dans un jeu déjà extrêmement long.
Malgré ces défauts mineurs, La quête des vestige du monde est un ttrès bon opus, et Dragon Quest reste une excellente série. Pour peu qu'on prenne la peine de s'y impliquer, on découvrira un univers immensément riche, un scénario prenant, des personnages plutôt bien écrits et une certaine intelligence dans le traitement de certains thèmes, comme la mort, le rapport à la technologie ou la religion.
Si vous aimez les RPG et que vous n'avez pas encore joué à Dragon Quest, foncez.