A première vue, Drakengard n'a absolument rien pour lui : réalisation graphique même pas digne de la PS2 avec des graphismes vides et un brouillard omniprésent, clipping à foison...
Un gameplay rigide difficile à prendre en main, que ce soit dans les phases à terre ou à dos de dragon... Le principe est à première vue basique : on massacre des centaines de mobs...Sans compter la caméra qu'il faut recadrer sans cesse tellement elle est capricieuse...
Les musiques s'en sortent heureusement mieux, et le doublage anglais est plutôt convaincant.
Mais le jeu se rattrape sur plusieurs points : les relations entre les personnages sont ultra-poussées. Chacun d'eux est très travaillé et a ses propres démons intérieurs. Pire encore, on se demande même si ceux que l'on rencontre et qui rejoignent notre camp sont fiables. C'est dingue, mais comment ne pas se poser de question lorsque l'on rencontre une elfe qui ne pense qu'à massacrer des enfants ?
Et encore je n'ai décrit là qu'un personnage, mais ceux qui ont passé un pacte avec un dragon y ont laissé un tribut assez lourd. Caïm, le héros, ne peut plus parler, par exemple.
L'ambiance et l'univers du jeu sont d'une noirceur comme il est rare d'en voir dans un jeu. la gentillesse, les Bisounours, ce n'est pas ici! Drakengard met en exergue la noirceur des hommes, et c'est à se demander si parfois, les personnages les plus humains, ce ne sont pas, au final, les dragons eux-mêmes. On saluera aussi l'effort poussé de narration et de mise en scène des séquences cinématiques.
Et, rien que pour cela Drakengard mérite d'être joué, mais aussi pour ses fins qui en surprendront plus d'un.
Au final, cela donne un très bon jeu, si vous passez outre les défauts de réalisation.
PS : j'assume le jeu de mots pourri dans le titre.