Dreamfall par BeyondBones
Le messie actuel Kickstarter ayant l'air de vouloir permettre tous les come-back les plus improbables, pourquoi ne pas se relancer ce Dreamfall en attendant Chapters?
Mon expérience avec ce titre se décompose grossièrement en trois phases:
- Première étape, il justifie son sous titre "the longest journey" et on retrouve avec passion des noms et des lieux issus du premier épisode, le plaisir coupable de découvrir ce qui s'est produit sur Stark et Arcadia pendant notre absence justifiant presque à lui seul la progression (là il faut avoir aimer TLJ, ou au moins l'avoir fait, forcement).
- Seconde étape, Dreamfall se détache de son aîné, il pose son intrigue, développe son propre casting, et sa structure basée sur l'alternance entre trois personnages, trois points de vues, passionne presque. On est pris dans l'histoire et on assiste à quelques rebondissements biens sentis.
- Dernière étape, ben c'est fini, après dix petites heures, le générique défile, on assiste à une jolie cinématique très "to be continued" et une bonne poignée d'enjeux reste en suspend.
Si je m'attarde autant sur la narration, c'est qu'elle est le cœur du titre, Funcom veut avant tout raconter une histoire, et ne s'en cache pas: le gameplay est extrêmement épuré (énigmes simplistes, quelques rares combats, beaucoup de promenade) et les phases de jeu ne durent jamais bien longtemps sans qu'une cut scène vienne développer le scénario.
Le soucis c'est que Dreamfall, situé entre The longest journey et le troisième épisode en préparation, ne se suffit pas à lui même. Et en tant que jeu seul il laisse un goût amer d'inachevé, effleurant à peine la psychologie de son casting et ne donnant pas suite à plusieurs de ses événements. Je ne dis pas que l'histoire de ce Dreamfall n'a pas un début et une fin, bien sûr que si (la fin est d'ailleurs particulièrement intense). Elle ne propose simplement pas, à mon goût, une densité suffisante pour justifier une structure ludique estropiée et une durée de vie si faible.
La note n'a pas vraiment d'importance, elle est simplement le reflet de mon sentiment sur le jeu, qui m'enchante autant qu'il me frustre. Mais que je me remémore quand même plus avec le sourire qu'avec tristesse, notamment grâce à son atmosphère dépaysante (on ne parle pas de "voyage" pour rien).