DriveClub
6.4
DriveClub

Jeu de Evolution Studios et Sony Interactive Entertainment (2014PlayStation 4)

Après une sortie chaotique, le jeu développé par Evolution Studios a fini par se faire une place au soleil au royaume des jeux de caisses. Il faut dire que le développeur n’a pas ménagé ses efforts ni manqué de générosité depuis cette sortie ratée, qui ne s’avérera finalement pas être un cas isolé sur cette génération, pour redorer le blason de son jeu. Sony, qui édite le soft et souhaitait en faire l’un de ses fers de lance du lineup PS4, ne doit pas y être étranger. Les coups de pied au cul ont dû se perdre.


Il faut dire que le netcode tout pourri avait empêché la quasi-intégralité des joueurs de profiter des fonctionnalités du jeu en ligne lors de sa sortie mais également durant de longues, très longues semaines ensuite.


Ayant gardé un œil sur le jeu, dont la plastique était devenue irréprochable après l’ajout d’un patch intégrant moult effets climatiques, je cédais à l’appel de la course après une énième « opération braderie » sur le Playstation Store durant les fêtes de fin d’année. Si vous ne possédez pas le jeu et qu’il vous intéresse, notez que vous pouvez le trouver, accompagné de son season pass complet, à moins de 15 euros lors d’opérations spéciales, et ce, plusieurs fois par an. Un peu de patience, donc.


Pour l’heure, c’est à mon tour de m’y coller. Alors, j’enfile mon casque, je mets mes plus beaux gants en cuir que je fais couiner et j’attrape ma manette pour de longues heures à arracher le bitume.


J’avais lu de-ci de-là que #Driveclub aurait le cul entre deux chaises ; qu’il ne saurait en effet choisir entre arcade et simulation.
Dès la première seconde, pourtant, il ne fait aucun doute que #Driveclub boxe dans la catégorie « jeu de course orienté arcade ». Je ne saisis pas où ni à quel moment certains joueurs ont pu avoir l’impression d’avoir affaire à une simulation automobile. En dehors du rendu visuel, il n’y a aucun réalisme à chercher dans la conduite. Au-delà même des assistances à la conduite (désactivables), la prise en main est immédiate et il sera rare de partir dans le décor pour une légère erreur. Mieux, les sorties de route ne sont pas trop pénalisantes et il arrivera souvent d’aller taper un mur ou concurrent sans perdre de vitesse. Zéro réglage sur les bolides, adhérence improbable, vitesse vertigineuse...


Lorsqu’on n’est pas spécialement amateur de simulations automobiles, ces détails comptent. Les drifts en pleine course sont totalement exagérés et les trajectoires les plus folles peuvent parfois permettre de griller trois places, là où une conduite propre n’aurait permis que de dépasser sagement la voiture qui nous précède.


Assurément, Driveclub est un jeu de course adapté à ceux qui n’ont pas le temps et qui n’ont pas l’envie de s’investir des mois dans l’apprentissage d’une conduite. Ce qui n’empêche pas non plus le jeu de se montrer exigent, au fil de l’avancée dans le mode solo.


Les bagnoles se prennent vite en main, à quelques exceptions près. Le joueur va très vite pouvoir taper des scores et commencer à défier les autres joueurs. Nulle simulation ici.


Bref, c’est complètement con d’avoir apprécié ce jeu pour ce qu’il n’est pas plutôt que pour ce qu’il est...


L’aspect communautaire était particulièrement mis en avant durant la communication pré-release. Rien que de très classique ou attendu pour un jeu de course de notre temps, avec la possibilité de défier les amis ou inconnus, de créer un club avec un nombre restreint d’autres joueurs que l’on connaît ou non.
L’intérêt des clubs diffère en fonction de l’approche du jeu par le joueur. Celui ne jouant qu’avec ses potes pourra les défier plus facilement par ce biais, et en permanence, tandis que le joueur solo profitera uniquement des récompenses de club.


Car tout est affaire de récompenses dans ce jeu. Prenez correctement un virage selon la courbe idéale affichée et vous toucherez des points d’expérience. Driftez et il en ira de même. Battez le record de vitesse proposé sur un segment de circuit et vous engrangerez des points là aussi. Idem en dépassant un concurrent. Tapez une autre caisse ou faîtes une sortie de route pour tondre la pelouse et vous serez sanctionné de quelques points.
Chaque action est récompensée et/ou pénalisée, de sorte qu’en fin de course, le bilan de vos points accumulés vous permettra peut-être de gagner un niveau de pilote et/ou de gagner un niveau de club. Dans les deux cas, vous êtes récompensés tantôt d’une voiture tantôt d’un motif pour relooker votre engin.


Certains adoreront le principe, d’autres trouveront tout cela bien inutile. Pour ma part, c’était plutôt motivant. Mettez une carotte et j’avance comme un âne. La perspective de prendre un niveau me poussait régulièrement à enchaîner quelques courses supplémentaires. Côté addiction, on est bon !


Déception côté musical, par contre. Si je ne suis pas particulièrement à jour, s’agissant des jeux de bagnoles, j’ai encore le souvenir de pistes audio complètement folles sur des jeux plus anciens qui transcendaient l’expérience. Aucun thème ne m’a marqué dans #Driveclub.


Côté réalisation, c’est très solide et il n’y a finalement rien de mieux qu’un petit trailer pour vous rendre compte du boulot accompli. Allez faire un tour sur YouTube pour vous faire une idée. C’est beau, tout le monde est d’accord là-dessus, pas besoin d’en rajouter.


En ce qui concerne les ronrons des moteurs et les bruitages, je n’ai pas été spécialement subjugué. Ça ronfle, ça grogne et ça crisse. En bref, ça me suffit.


S’agissant des sensations, le jeu offre de véritables moments de grâce avec des pointes de vitesse affolantes en zone dangereuse. Après de nombreux lacets exigeant un peu de technique, le jeu ouvre régulièrement les vannes avec une jolie ligne à peu près droite. Et là, c’est fou. On atteint parfois des vitesses telles que la voiture semble ne plus vouloir coller à la route dès la moindre différence de niveau. On est bien loin d’une simulation qui n’autoriserait jamais une telle conduite. De manière générale, le jeu fait très bien le job et on n’aura quasiment jamais l’impression de se traîner en conduisant un veau.


Les caisses, justement, sont superbement modélisées et le joueur aura le plaisir de pouvoir conduire (très déraisonnablement) quelques bolides de rêve, une fois débloqués.


Concernant l’intelligence artificielle, elle est particulièrement agressive et les concurrents n’hésitent pas à vous tamponner ou vous coller dans la dernière ligne droite pour tenter de vous voler la première place. Il est vrai qu’une IA élastique comme celle de #Driveclub peut devenir énervante à la longue. Quoi que vous fassiez, vous ne distancerez jamais de beaucoup les autres voitures, tout comme celles-ci ne vous largueront jamais. Soit ils vous attendent soit ils vous collent au train. Au moins, vous n’êtes jamais seuls... Je retiens surtout que chaque place se gagne et qu’il faut batailler.


Au programme, du très classique attend le joueur. Au-delà des épreuves habituelles en multi, un mode solo proposera courses simples, mini championnats, épreuves de drift ou encore contre la montre.
Chaque épreuve proposera un certain nombre de défis à relever et remporter pour cumuler des étoiles afin d’accéder aux épreuves suivantes. Rien d’insurmontable pour le joueur moyen, au début, mais la difficulté va crescendo et certains défis donneront du fil à retordre à ceux qui ne peuvent s’empêcher de tout terminer.
Pour ma part, je me suis contenté d’obtenir le trophée Platine, ce qui m’a garanti déjà suffisamment d’heures sur le jeu sans avoir besoin d’y rester plus longtemps.


Ses soucis techniques enfin réglés, #Driveclub est devenu un très bon jeu. S’il ne marquera pas sa génération que pour de bonnes raisons, on notera tout de même qu’il en donne pour son argent au joueur qui se laisse tenter par le jeu seul, mais surtout par le season pass qui ne cesse de s’étoffer.
Je ressors enchanté de ces quelques dizaines d’heures et j’avoue avoir beaucoup de mal à envisager d’effacer les données du jeu, malgré mon envie d’embrayer sur autre chose. Ça me semble être un bon signe quant à la qualité générale de #Driveclub...

FlibustierGrivois
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Terminés (ou abandonnés) en 2016

Créée

le 17 févr. 2016

Critique lue 632 fois

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