Le voilà enfin, ce jeu qui a mis près de 14 ans à sortir entre sa première annonce et sa sortie réelle. Duke Nukem Forever a une histoire mouvementée. Le développement aura été repris, puis arrêté, par divers studios. En 2009 le choc, 3D Realms arrête définitivement le projet. C'était sans compter Randy Pitchford, un ancien du studio susnommé qui est parti fonder Gearbox Software, qui annonça avoir repris le projet quelques semaines après. Qu'ont-donc donné ses longues années de développement chaotique ? Réponse dans les lignes qui suivent, dans un article rédigé par un fanboy assumé du 3D.

L'histoire de Duke Nukem Forever se passe 12 ans après les évènements déroulés dans l'épisode Duke Nukem 3D. Duke a sauvé la Terre en se débarrassant du terrifiant Empereur Cycloïde et travaille maintenant pour les Earth Defense Forces ou Forces de Défense de la Terre en français, menées par le général Graves. Duke prend du bon temps avec les jumelles Holsom tout en jouant à ses anciennes aventures. Alors qu'il se rend au studio de télévision pour promouvoir son livre qui vient de sortir, il s'aperçoit que Vegas est envahie par les aliens. Malheureusement pour lui, Graves et le Président des États-Unis lui enjoignent de NE PAS intervenir, parce qu'étant en négociation avec Cycloïde lui-même, il y aurait un accord de paix dans l'air. Mais comme dirait Duke, les traités de paix, c'est pour les chochottes, et il ne va pas s'en laisser conter par une bande d'aliens belliqueux. Mais voilà, les aliens, ils lui kidnappent ses deux favorites. Et là, ça ne va plus du tout. Duke s'en va alors régler ça à sa façon et en fait une affaire personnelle. Graves lui confie d'ailleurs qu'ils s'était trompé et que maintenant ils compte sur lui pour éradiquer la menace des envahisseurs... Vous le voyez, nous sommes en plein trip scénario de nanar , tel qu'on en faisait dans les années 70. Cependant, les dialogues ne manquent pas d'humour, du moins dans les premières minutes de jeu.

On s'attendait à un jeu dans la veine de l'épisode 3D, mais Gearbox a effectué quelques changements pour attirer les joueurs des FPS actuels : la santé est maintenant une barre d'Ego située en haut à gauche de l'écran. Elle diminue à chaque coup porté contre Duke, si elle clignote en rouge , notre héros est proche de la mort, et il lui faudra se mettre hors de portée des tirs ennemis quelques secondes pour qu'elle remonte. Donc, plus besoin de chercher des médikits ou des atomes de puissance, d'aller à un point d'eau ni même de chercher une armure. Dommage, parce que c'était un des intérêts de Duke Nukem 3D. Déjà, ça commence bien...

Les stéroïdes vous feront devenir plus fort et plus rapide et un seul coup de poing permettra d'envoyer l'adversaire au tapis. Boire une canette de bière vous permettra de devenir plus résistant, mais votre précision sera réduite. Les objets sont utilisables à partir de la croix directionnelle de la manette.

Autre changement notable : Duke ne peut porter que deux armes à la fois. Il faut bien les choisir, certaines étant inefficaces contre un type ennemis. C'est dommage d'avoir fait ça. Duke Nukem Forever n'a pas à être un jeu réaliste. Tout simplement parce qu'il est sensé être la caricature du super-héros musclé. Autrement dit, résistant, et pouvant porter tout un arsenal sans que cela le gêne le moins du monde. Et ne pas être essoufflé lorsqu'il sprinte! Parce que c'est un fait, Duke est devenu un gros lourdaud. Il se serait empâté avec les années ?

On retrouve la plupart des ennemis présents de l'épisode précédents, avec des variations, mais surtout, plus résistants et plus forts. Un porcoflic peut vous tuer en deux coups si vous ne faites pas attention. D'autant que ces derniers peuvent faire des bonds de malade. Mais si un ennemi vous colle trop, vous pourrez toujours lui envoyer un coup de crosse dans les gencives. Mieux, lorsqu'il agonise, vous pouvez vous approcher de lui et l'achever dans un mouvement d'une brutalité rare.

Question arsenal, on retrouve toutes anciennes armes présentes dans le 3D : shotgun, mitraillette, réducteur, freezer,lance-roquettes ou simple flingue, ils seront tous là. On trouve même des armes laser que certains ennemis laissent tomber et le rail-gun, qui tire des missiles.

Duke peut même prendre certains objets et les jeter à la figure de ses adversaires. Les caisses de munitions permettent de recharger automatiquement les armes au maximum. On regrettera toutefois la surpuissance de certaines ( le shotgun fait des ravages) et la disparition de tout l'inventaire d'objets qu'on pouvait se trimballer comme dans l'épisode 3D. Où sont donc passés le jetpack, la trousse portative, entre autres ?


L'architecture des niveaux ne semble avoir été pensée que d'une seule façon, horizontale, et les fois où l'on pense à la verticale sont bien trop rares. On reprochera aussi des niveaux découpés en plusieurs parties qui mises bout à bout auraient pu donner un niveau consistant. Il y a pas mal de choses à reprocher à DNF, notamment l'impression trop présente de suivre des PUTAINS DE COULOIRS ! Mais Merde les gars, où sont passées les cartes qui relevaient du génie dans DN3D ? Le pathfinding est aussi sujet à caution, avec beaucoup d'incohérences. Éloignez-vous du chemin prédéfini, et c'est la mort qui vous attend. Rageant.

Il y a quelques niveaux réussis, qui rappelleront de bons souvenirs aux habitués, mais c'est bien peu. Et je n'ai pas compris cette volonté de découper en plusieurs étapes des niveaux qui d'une traite, auraient permis de faire quelque chose de plus consistant, comme celui qui se déroule dans le Lady Killer. Sans doute pour permettre à Kevin, 12 ans, habitué à Call Of Duty de souffler un peu ? Bordel les durs de durs de Duke Nukem 3D, ils faisaient le jeu et recommençaient le niveau avec un simple flingue s'ils mouraient! Et certains niveaux étaient vraiment longs à passer, notamment dans l'épisode additionnel du Plutonium Pack ( Derelict m'a pris près d'une heure et demie).


Les graphismes accusent quelques années de retard. C'est sans doute sur ce critère que DNF paie au niveau technique les années de son développement chaotique. Le moteur graphique est d'un autre âge, les temps de chargement sur suuuuuper-longs, l'animation bégaie comme pas possible, l'aliasing est très présent, et seul le design des monstres s'en tire avec les honneurs et encore leur apparence a tellement changé qu'on a du mal à les reconnaître Enfin, d'un côté, cela faisait longtemps qu'on savait que le jeu ne serait pas un canon ( pour un FPS, c'est le cas de le dire) de beauté. Pire, sur 360 les textures s'affichent parfois avec 5 secondes de retard! Inadmissible pour un jeu de 2011 ! Mais bon, des graphismes et une animation ratées ne font pas forcément de mauvais jeux.

On notera,en plus, des séquences super-scriptées, alors que j'aurais bien voulu qu'ils évitent cet écueil comme Call of Duty et consorts, ils sont malheureusement tombés dans ce travers. C'est bien simple, les séquences des ennemis d'une partie à l'autre, seront toujours les mêmes, encore et encore, même dans les séquences de rail-shooting. On avance, il se passe rien, ou presque, jusqu'à arriver dans des sortes d'arènes où on sait que ça va chauffer. Pour faire apparaître les ennemis, les concepteurs n'ont rien trouvé de mieux que de les faire déposer par des vaisseaux. Et c'est toujours comme ça.





Les musiques ne m'ont pas laissé de souvenirs impérissables non plus, du bon gros rock d'ascenseur pour les moments périlleux, cela donne une bande-son absolument quelconque. La VF est ratée, quoiqu'on en dise. Je n'ai rien contre Daniel Beretta, mais s'il mettait un peu plus de conviction dans sa voix, il pourrait presque égaler John Saint-John. Mettez votre PC ou votre console en anglais, au moins vous aurez les vraies répliques, avec l'emphase qui va avec.

Le gameplay est raté : Même s'il ne peut plus porter que deux armes, que les joutes de DNF restent intenses et apportent leur lot d'adrénaline, et que vos adversaires sauront vous tenir tête, DNF sait rester nerveux, malheureusement, le tout est entrecoupé de trop longs intervalles pour prétendre à un quelconque rythme.

Je serai encore moins clément envers la conduite des véhicules, et il est scandaleux qu'après avoir bossé sur Borderlands, Gearbox n'ait pas pensé à corriger la façon de conduire le hummer. Avec les deux sticks analogiques plus un bouton de tranche pour le turbo, ça aurait été parfait! Mais non.Idem avec certaines séquences, "chiantissimes", comme celle du début du jeu où il faut piloter un hummer télécommandé...

Les séquences des boss... Comment dire, je.. j'ai envie de hurler tellement ça manque d'intérêt! C'est bien simple, ils ne sont sensibles qu'aux explosifs. Donc, il y aura forcément un lance-roquettes, et vous devrez lui balancer les bastos, puis courir pour recharger à la caisse,et recommencer. C'est vraiment très con, mais bon, puisque Duke ne peut maintenant porter que deux armes à la fois...


L'humour est sans doute le plus gros atout de DNF. Restant malgré tout une satire de la société américaine, on sent que les dialogues ont bénéficié de soins particuliers. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire lorsque Duke dit à Graves qu'il se fout du barrage et demande plutôt où sont les filles... Les vannes sont là, et les habitués de l'épisode 3D retrouveront vite leurs marques. Mais bon, on ne joue pas à un jeu rien que pour son humour...

La durée de vie, ensuite : une dizaine d'heures en mode normal, ce n'est pas courant dans le genre surtout de nos jours. De plus il vous faudra une poignée supplémentaire si vous désirez découvrir tous les « Easter Eggs » présents dans les niveaux, il est possible de revenir à une étape qu'on a déjà franchie. Mais bon, c'est linéaire en diable...


VERDICT:
Alors, DNF est-il un bon FPS ? La réponse est non, clairement. Le jeu paie cher, très cher ses errances d'un développement chaotique. Pas bien beau, scripté, sans imagination, manquant de consistance, j'aurais aimé que la bande de Pitchford corrige vraiment le tir et fasse un FPS sortant vraiment du lot malgré une technique datée. Malheureusement, il restera au mieux tristement banal, au pire un mauvais Duke Nukem. On dirait que Gearbox a repris le travail fait par 3D Realms et s'est juste contenté de le terminer. Pour l'apprécier ne serait-ce qu'un peu, il faut oublier tout ce que l'on sait de l'épisode 3D. Malheureusement, c'est difficile, voire impossible lorsqu'on est fanboy du jeu précédent, ce qui est mon cas, notamment lorsqu'un jeu ose se revendiquer de lui et porter la marque Duke Nukem. Fail to the King, Baby!
Julius
4
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le 13 juin 2011

Modifiée

le 12 avr. 2014

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Julius

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