Difficile, sur la scène indie, de se faire une place dans le die & retry après qu'un certain morceau de viande ait marqué au fer rouge le jeu de de plateformes. Dustforce, malgré ses bonnes idées et sa qualité, ne sera jamais vraiment connu — et sans son apparition dans l'Humble Indie Bundle 6, il aurait probablement sombré dans l'oubli le plus total.
La lecture de certaines critiques négatives confirme que ce jeu souffre de sa comparaison avec Super Meat Boy, car là où ce dernier s'appuie sur des déplacements liés à la physique du personnage, Dustforce opte pour une approche plus fluide, moins facile d'accès mais jouissive au possible lorsque maîtrisée. Cela permet de créer un éventail de mouvements plus variés que dans SMB et, donc, à diversifier le tout. Là où, dans Super Meat Boy, la réussite est souvent due à un bon dosage des sauts, réaliser le meilleur temps dans Dustforce demandera non seulement de placer correctement les mouvements mais aussi de les choisir; il suffit de regarder les replays pour constater que chaque runner a sa propre approche pour gagner du temps, préfère choisir un passage plutôt qu'un autre.
Nul doute que Dustforce est loin d'être un jeu facile, mais il serait terriblement faux de le trouver plus frustrant que SMB, car plutôt que de redémarrer un niveau entier après chaque mort, Hitbox Team opte pour un système de checkpoint permettant de retravailler certains passages précis sans que cela ne soit trop énervant. Pour la vraie frustration, il faudra s'orienter vers les niveaux bonus, qui ne s'obtiennent qu'en trouvant toutes les clés — et ce n'est qu'à ce moment que vous pourrez pleurer des larmes de sang en priant pour que Dieu vous donne la force de vaincre.
Graphiquement, le jeu réussit à convaincre avec un style propre à lui-même et à une agréable fluidité d'animation. L'OST, qui ne mise pas non plus sur un style retro, s'avère être diablement efficace, accompagnant remarquablement bien les niveaux. On regrette cependant son manque de morceaux qui auraient pu être en plus grand nombre.
En conclusion, Dustforce est un jeu sous-estimé, pourtant pas si difficile d'accès. Il impose des mécaniques qu'il faut apprendre à maîtriser — et non pas rager dessus en critiquant la jouabilité. Une fois ce cap franchi, il propose une expérience fun, fluide, jouissive supportée par un design et une OST de très bonne facture.