Echo est un projet qui attire l’œil, avec ses visuels très réussis et son concept original. Si celui-ci est finalement assez mal exploitié, le titre reste un bon jeu et réussit là on ne l'attendait pas forcément.
Le scénario d'Echo est assez simple de prime abord (on s'enfonce dans un palais pour sauver quelqu'un), et base toute sa narration sur la relation entre le personnage principal, En, et l'IA qui l'accompagne, London. Grâce à des dialogues bien écrits et très bien doublés, on s'attache aux personnages et on s'intéresse à l'histoire. Sans en dire plus, le scénario fut la bonne surprise d'Echo, et son univers (développé dans les dialogues) est également très sympa.
Le gameplay d'Echo est basé sur des cycles clairs/sombres. Quand la lumière est allumé, toutes les actions effectuées par le joueur (tirer, ouvrir une porte,...) seront enregistrées et seront utilisables par vos ennemis, des clones, dans le cycle clair suivant (en revanche, arrêter d'accomplir une action faite dans un cycle précédent empêchera les échos de s'en servir au cycle suivant) . Le principe est donc de limiter ses actions pour éviter de se retrouver avec des échos capables de faire tout ce que vous pouvez faire et qui pourraient ainsi vous vaincre bien plus facilement, tout en restant en vie. Durant les cycles sombres, très court, le palais n'enregistre plus les actions et sert de transition entre deux cycles clairs. Le concept est intéressant mais cela ne fonctionne pas aussi bien que ça aurait pu, la faute à une IA bien trop simpliste (et par conséquent un peu conne), des actions finalement assez limitées (dans leur nombre et leurs conséquences, tirer avec son arme est l'une des seules actions que je me suis interdit) et la prédominance de l'infiltration (s'infiltrer n'a que peu de conséquences sur les échos, qui deviennent alors des gardes un peu débiles). Dommage donc, que le titre n'ait pas eu les moyens de ses ambitions. Le level design n'est également pas très poussé (à cause sans doute des capacités de mouvements limitées de l'héroïne), et est plus intéressant pour la topographie des lieux que pour leur intérêt au niveau du gameplay. Le jeu n'est cependant pas du tout désagréable à parcourir, mais il faut plus voir ce jeu comme un jeu d'infiltration sympathique bien que simpliste avec une feature amusante que comme un jeu où chacune de nos actions a véritablement des conséquences.
Heureusement, Echo a d'autres atouts, à commencer par sa direction artistique de toute beauté. Le palace est magnifique et l'Unreal Engine 4 permet de rendre honneur à l’immensité des lieux, et parvient parfaitement retranscrire la sensation de parcourir un palais absurdement grand (ce qui est aidé par le level design, les niveaux sont grands et remplis de passages). Chaque chapitre propose un environnement différent du précédent et permet d'éviter la lassitude (même si on reste globalement dans le même ton). Les musiques sont discrètes mais accompagnent bien l'action et, comme dit précédemment, les doublages sont excellents (j'ai joué en VO).
On se souviendra donc d'Echo plus pour sa forme que pour son fond, malgré une bonne idée de gameplay. La balade vaut toutefois bien le détour pour son histoire et ses décors, le jeu restant tout de même agréable à jouer.