Toi aussi, tu as été attiré par cette direction artistique de fou ? Toi aussi le concept du jeu t'a émoustillé au point d'aller acheter le jeu day-one ? Et puis des anciens d'Hitman… Ça ne pouvait qu'être bien. En tout cas, c'était foutrement intriguant ce jeu, sur le papier.
Alors tu te lances.
Une première heure excellente, ultra scriptée mais à l'ambiance oppressante et réussie comme rarement. Des décors et thèmes ésotériques qui, par définition, ne plairont pas à monsieur-et-madame-tout-le-monde. Un doublage vraiment très réussi et toujours à propos niveau ambiance. On y est, on est dedans. Et bordel, C'est déjà beau ces conduits gris et cette neige. Allez, on veut voir ces foutus décors du XVIIe.
Boum, premier contact. L'entrée en jeu est très réussi, très évolutive. L'ambiance est là, plus que jamais. Les échos commencent à émerger et tu apprends les principes du jeu : oh my god ! Ils vont reproduire ta manière de jouer !
Alors forcément, t'as le stress qui se manifeste. Comment vas-tu jouer pour contrer ce principe ? Se la jouer full-stealth quitte à te faire étrangler toi-même au détour d'un couloir ou bien bourrin à tirer partout en courant dans tous les sens ? Un mix des deux ? Hum… Tu sais pas, mais tu réflechis en continuant à avancer. Les échos se multiplient, les situations deviennent complexes et la satanée EN a quand même sacrément du mal à bouger ! Ok, la maniabilité est lourde, le nombre d'actions très faible, pas de cover, un seul flingue avec 2 munitions et juste la possibilité de lancer un œuf au loin ? Ok, c'est pauvre. L'ambiance rattrape le tout, et le concept du gameplay continue de te griser.
Et puis tu joues.
Tu joues.
Et bordel, c'est redondant quand même ces décors. Ok, ils passent de la couleur argent à blanc. Wahou… Mais bon, c'est lassant déjà non ? Et les échos, il y en a vraiment qu'un seul type ? Et ben… Tiens une salle où tu dois récupérer X boules bleues pour passer à la suivante. Merde, ça devient chaud. Surtout que les portes de sauvegarde sont bien cachées des fois.
Allez, la boule au ventre tu te forces un peu, t'as le stress qui te grignote mais c'est quand même cool.
Et là, tu comprends. Ça y est. Le gameplay est en fait totalement pété et ce concept de "jeu qui s’adapte au style du joueur" ne fonctionne en fait pas du tout. Déjà parce que tu peux manipuler très facilement les blackout (ex : faire une session « rush » où tu dézingues tout et avances vite, puis au prochain, vite te planquer loin des echos et forcer le prochain blackout en criant. Et hop, les échos réinitialisés. Et rebelote.). Et surtout parce que tu comprends que la méthode la plus efficace, ce n'est ni le stealth ni le skill arme au poing. Non, c'est juste d'avancer sans courir, normalement et faire « pousser » quant les tronches de cake sont juste à côté de toi. Bon évidemment, faut faire attention qu'il n'y ait pas trop trop de monde, mais dans 90 % des cas, t'es quand même assez peinard à ce niveau.
Et boum, le jeu devient totalement cassé et ne fait que t'offrir une exploration de couloirs (toujours similaires, du début à la fin) avec une surcouche narrative ésotérique. Volontairement floue celle-ci, et à vrai dire, tant mieux. C'est l'attrait premier d'ECHO, au final.
Voilà, tu trottines tranquillement jusqu'au bout. Ça a pris 5 h environ et c'est fini. Et là, ils t'offrent le mode "héritage" où – WAHOU – les ennemis te copient non plus sur un seul cycle mais sur 2 ! Ok, mais ça ne change absolument rien au jeu : tu peux tout passer en trottinant et en poussant. Youpi.
Alors forcément, au final, tu es déception.
Le jeu commençait sur les chapeaux de roue, te balançait au visage une ambiance visuelle et sonore de premier ordre avec une promesse de gameplay originale. Surtout pour toi qui aime l'infiltration, mais non. Une grosse faille de conception vient tout casser. Ça, une maniabilité lourde peu réussie, une redondance vraiment trop excessive (même si « logique » vis à vis du scénar) et peu de phases intéressantes (seule les deux dernières zones sortent du lot je trouve). Ça fait beaucoup pour un titre qui basait sa comm' principalement là dessus. Fort heureusement, l'enrobage est d'une finesse incomparable, avec des voix, des musiques et des graphismes de haute volée. Ah et un scénario qui mérite le coup d'œil et un léger questionnement post-game plutôt intéressant.
Un Echo 2 qui corrige ces lacunes ? Allez, on tient quand même un bon filon là.