Echo Night: Beyond
6.8
Echo Night: Beyond

Jeu de FromSoftware et Agetec (2004PlayStation 2)

Avant d'être mondialement connu pour la série des Souls, From Software a expérimenté bien des formules. Celle d’Echo Night: Beyond est un dérivé horrifique des King’s Field. À savoir un jeu d’aventure à la 1ère personne à base de puzzles d’inventaire où l’on explore des environnements désertés.


Ce troisième et dernier épisode, unique itération sur PS2, se déroule sur une base lunaire et mélange science-fiction avec le concept de la série. Des fantômes hantent les lieux et il est nécessaire pour progresser de les apaiser de leur dernier souhait/regret en leur ramenant un objet ou effectuant diverses actions. Sauf que cette fois-ci un étrange brouillard enveloppe certaines parties de l’installation et rend les spectres agressifs et mortels. Sans moyen de défense, la seule solution est de se replier et chercher un moyen pour les contourner et nettoyer l’air de la pièce. En plus d'être un élément de tension bienvenu dans un jeu d’horreur, c’est un moyen de mettre à profit l’utilisation des stations de surveillance disséminées dans la base. En accédant au réseau de caméras, le joueur peut analyser l’environnement, chercher des indices (dont des séquences flashbacks) et planifier ses prochains mouvements. Une vraie bonne idée qui renforce l'aspect horrifique d'une formule qui se veut surtout immersive.


Echo Night: Beyond est une expérience lente et solitaire à l’ambiance minimaliste. Des couloirs austères et silencieux (aucune musique non diégétique), des environnements étriqués qui sont, à l'instar d’un Resident Evil 7, autant une économie de ressources (de la console et du développement) qu'une manière d’accentuer la claustrophobie. L’horreur y est discrète et sans artifice grossier ; subtile quand vient la réalisation de la tragédie des événements. Son histoire est volontairement morcelée entre des bribes d’informations à glaner, des PNJ cryptiques et une narration environnementale significative.

Ça ne vous rappelle rien ? Comme beaucoup d'éléments qui ont fait l'identité et le succès des Souls, on se rend compte en retraçant l'histoire du studio qu'ils étaient déjà présent bien avant l'ère Miyazaki.


Si la progression demande une investigation approfondie, il n'est pas rare de rater des éléments importants et se retrouver bloquer. Sans être injuste (il existe des indices pour tout objet dissimulé) il reste un jeu abscon, difficile à terminer sans consulter une soluce à certains moments. La mauvaise traduction n’aide pas en ce sens. Si vous décidez de passer par l'émulation, je vous conseille d'installer un patch de la communauté qui corrige les erreurs de traduction du japonais vers l'anglais (il n'existe aucune traduction française à ce jour). Par contre les dialogues restent toujours un peu cringe, même dans la version originale japonaise.

Un mot sur les courts passages en extérieur, dont la lourdeur et la lenteur des contrôles est un calvaire, surtout quand le jeu introduit des phases de plateformes. Surement par volonté de réalisme, ces moments sont les plus frustrant et mal fichu du jeu.


Mais peu importe, car la beauté tragique des multiples fins fait oublier les défauts du titre une fois que les crédits défilent. Sans oublier la magnifique cinématique d'introduction en CGI sous fond de la Sonate au Clair de Lune (Moonlight Sonata). Et d'ailleurs, même si le fameux Espadon du Clair de Lune (Moonlight Sword), présent dans la plupart des jeux de From Software n'est pas dans Echo Night: Beyond, comment ne pas y voir un rappel amusant à l'imaginaire du studio ?

Créée

le 9 juin 2024

Critique lue 125 fois

7 j'aime

Karadras

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7

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