- Terminé en 105h avec les 120 héros recrutés et le QG monté au niveau 4.

Bon, je me suis régalé. Normal diront certains, vu le pseudo que je me trimballe, faisant partie d'un public acquis d'avance mais qu'importe: difficile de faire la fine bouche devant une telle proposition old-school. Certes, le tableau n'est pas parfait et je comprends tout à fait que certains non-initiés des combats aléatoires (ET obligatoires) aient lâché l'affaire durant les premières heures. Eiyuden Chronicles Hundred Heroes sort avec 2 handicaps: il vit à travers un souvenir (Suikoden II) et arrive en 2024, dans un marché JV saturé, noyé de millier de propositions, avec un public de gamers gavés comme des oies. Donc, si les premières heures d'un jeu sont laborieuses, bon nombres de joueurs impatients seront tentés de "zapper" et passer à autre chose. En plus de ses gros soucis d'optimisation sur Switch, le premier quart d'heure du récit est sans pitié: une intrigue qui démarre doucement, une petite phase d'infiltration assez chiante, le donjon de "la mine abandonnée" qui n'en finit pas, suivi du long et tortueux temple des "Terres éprouvantes", méritant bien son nom. Oui, parfois dans un RPG à l'ancienne, il faut savoir souffrir les 1eres heures pour ensuite entrevoir la lumière. En serrant les dents jusqu'à la ville inondée d'Hishahn, on rencontre Carrie la spécialiste de la téléportation et là, c'est la libération jusqu'au final, épique comme il faut.

Points positifs :

+ La réalisation HD-2D, parfaite pour ce type de projet. Je rêve d'un remaster de Suikoden III, IV et V avec ce mode graphique. Eiyuden Chronicle est la confirmation que la série n'aurait jamais dû passer en full 3D à partir du 3e épisode.

+ Le système/crafting de runes est le plus abouti, surclassant la série originale. Chaque personnage a un mini-sphèrier avec minimum 4 emplacements (jusqu'à 8 pour les héros importants comme Leene). Il existe les runes de magie, les runes d'amélioration, les runes passives exploitant la jauge d'action SP et les runes de compétences. Et chaque catégorie a un niveau de rareté (1 à 4). Sachant que des sphèriers sont limités à certains types et niveau de rareté de runes, ça laisse des possibilités énormes de gestions, surtout sur une équipe de 6 personnages. Il y a en plus une gestion d'armure (jusqu'au rang S), bien pratique pour ceux placés en première ligne.

+ Un Suikoden II complètement réécrit, servant de racine pour ce reboot, ne s'en cachant même pas. C'est un nouvel univers qui ne demande qu'à se développer. Contrairement à Riou et Jowy, amis d'enfance, Nowa et Seign ne se connaissent pas au début, puis deviennent amis d'adultes (Haha, ça se dit, ça?). On suppose aussi que Lian remplace Nanami sauf que non, Nowa a lui aussi une petite sœur. Pas de bol, c'est le personnage le plus difficile à obtenir du jeu. Pierrelle et Marisa sont de belles découvertes. On retrouve aussi le trio d'Eiyuden Chronicle Rising, CJ, Isha et Garoo à condition de chercher à les recruter.

+ Un épisode plus souple dans ses recrutements. Il y en a d'abord 114 à trouver dans l'ordre qu'on veut, avant le chapitre "Bataille finale". Si on en oublie un, le destin d'un personnage important sera modifié (Rappelez-vous Nanami...). Si on recrute la diseuse de bonne aventure, on a accès à une mini-biographie en 3 parties des 120 héros: c'est l'occasion de découvrir des liens cachés entre certains. Tout le casting en pixel art est magnifique et riche en couleurs. Un régal visuel sur l'écran OLED de la Switch.

+ Le craft du QG est bien mieux pensé que dans les autres Suikoden. Évoluant sur 4 niveaux, il faut remplir un organigramme de compétences pour voir les améliorations. Des bornes de téléportation dans le château permettent une exploration plus facile, surtout à la fin.

+ Passer les combats en mode auto: bien pratique pour charbonner plus vite. Les gambits paramétrés par défaut sont bien réglés, je n'ai rien eu à toucher: les héros privilégient leur barres de SP plutôt que leur MP et ça soigne quand il faut. Pour les rencontre low lvl, on peut fuir le combat de suite. Pour les combats plus corsés, mieux vaut repasser en manuel. Les attaques combinés (2 à 6 combattants), tantôt drôles ou classes, suivant les affinités du groupes sont bien présentes.

+ L'OST composé en grande partie par l'extraterrestre Motoi Sakuraba déchire. Incroyable, malgré sa productivité massive, comme il arrive encore à faire de la qualité en 2024. Les thèmes guerriers des sous-boss ou encore La guerre ultime et La bataille finale nous plonge avec bonheur dans l'efficacité des compositions des années 2000. Gardons pour la fin le morceau de résistance: la chanson-thème Flags of Brave chantée par Sarah Alainn, composée par Michiko Naruke et arrangée par maître Saku est magnifique. J'en ai des frissons rien que de la réécouter. On peut accéder à toute la playlist dans le QG, en construisant l'auditorium d'Allaby, la fille de Garoo.

+ Pas mal de mini-jeux, l'essence même du JRPG: les pièces de théâtre, le jeu de cartes (que j'ai bien aimé), les courses d'oeufilants qu'il faut élever comme des chocobos, le duel des beigoma (des toupies personnalisés), le concours de cuisine ou encore la course des navires dans le désert. Évidemment, il faudra en faire certains d'entre eux pour avoir tout le casting.


Points négatifs:

- Trop... de... longs... temps... de... chargements... Et malgré 3 patchs arrivés après la sortie de cette version Switch. Sans compter la seconde de latence dans la navigation des menus. Comptez aussi 4 secondes avant de voir s'afficher le menu des boutiques du QG. Oui, le jeu est optimisé avec le cul et les 3 modes de performances disponibles n'y changeront pas grand chose. Attention, il est question ici uniquement de la version Switch. Je ne connais pas l'optimisation des autres plate-formes.

- Certaines mécaniques ancestrales comme les combats aléatoires ou l'obligation de passer par une boutique de runes pour crafter son équipe. Même si un slot de rune sur le sphèrier devient disponible après avoir franchi le niveau voulu, pas de miracle: il faut aller chez le runier pour le débloquer et rendre la compétence active. Autre chose, certains personnages demandent des ressources pour se faire recruter. Lorsque vous les avez, ne passez SURTOUT pas par le QG, elles vous seront retirées obligatoirement avec l'impossibilité de les récupérer.

- Un casting forcément inégal sur les 120 membres disponibles. Certains ne sont là que pour faire de la figuration.

- Des petites coquilles dans la VF mais rien de bien méchant, surtout comparée à celle de Suikoden II qui fût une catastrophe à l'époque.

- Le DLC payant pour en savoir un peu plus sur Seign, Marisa et Markus.

- Pensez à faire plusieurs sauvegardes et d'en garder au moins une, en progression plus en retrait. Je pense à la mission d'infiltration de Seign à Ardinale laissant peu de chance de revenir en arrière si on n'est pas bien préparé car on y affronte à la chaine 3 à 4 boss assez costaud. J'ai eu aussi 2 crash durant des temps de chargement parce que la console chauffait trop et là, on a envie de bouffer la manette surtout si on n'a rien sauvegardé avant (oui, j'ai dû refaire un combat de boss). Mais bon, c'est aussi un peu de ma faute car quand je commence un Suiko, j'ai dû mal à m'arrêter.


Bref, malgré les soucis d'optimisation, ce fût au final une sacrée et belle aventure, digne du "bon vieux temps" pour laquelle j'espére une suite et ce, malgré le départ prématuré et définitif de Murayama en février dernier.

Flikvictor
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le 21 août 2024

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