Le Souls-Like fait partie des genres avec lesquels j'ai le plus de mal. Ce sont généralement des jeux bâtis autour de la volonté de troller le joueur avec un gameplay qui se base sur une progression erratique, des mystères jamais maîtrisés et des level-designs qui se sabordent régulièrement. From Software, les pionniers de cette mode, ne font même pas partie des jeux que je trouve les plus intéressants dans l'exercice. J'ai préféré The Surge à Dark Souls 1, c'est dire.
Pourtant, ce dernier fait désormais partie des jeux cultes de l'histoire du jeu vidéo et son influence sur les AAA récents est indéniable. J'ai essayé de nombreuses fois de me lancer dans l'aventure, sans grand succès, la faute à une ambiance beaucoup trop "démerde-toi" où chaque pas que l'on fait peut te coûter ton playthrough.
C'est donc avec un certain scepticisme que j'ai lancé Elden Ring, qui semble faire l'unanimité dans la presse spécialisée et qui promet une expérience plus accessible.
De prime abord, la boucle de gameplay semble identique à Dark Souls : on est toujours dans un univers dark medieval où le plus trash des trash-mobs peut te tuer en deux coups, avec un système de points d'expérience que tu peux perdre en masse si tu ne fais pas attention. Sauf qu'Elden Ring est différent : sa qualité d'open-world permet plus de flexibilité dans le parcours du joueur, qui n'a plus à se taper des couloirs d'ennemis pour aller d'un point A à un point B, qui l'encourage même à papillonner sur d'autres zones afin de gagner en puissance et en réflexes de combat. Certes, c'est aussi valable pour les autres jeux From Software, mais la construction de ces jeux ne se prêtait pas à l'exercice. Dans Elden Ring, on a vraiment envie d'explorer, d'éviter les ennemis pour aller dans une zone précise, d'avancer. Et c'est quand je me suis rendu compte que ça que j'ai compris que la formule Souls-Like pouvait me plaire, en définitive. Le jeu m'a happé pendant des dizaines d'heures, ce que je n'imaginais pas avant de créer mon personnage.
Exit les systèmes volontairement brouillons : on sait ce qu'on fait quand on monte le personnage de niveau, on sait où trouver le contenu annexe et ce qu'il peut nous apporter, et surtout on sait qu'il ne faut pas s'inquiéter de tel ou tel aspect du jeu si on veut avancer. Bien sûr, il faudra être curieux pour savoir comment optimiser son build, mais les cartes semblent désormais entre nos mains dès le départ. car bien qu'Elden Ring reste un jeu difficile où la mort est fréquente, on se sent beaucoup moins otage de ses caprices. L'échec, autrefois décourageant est désormais une invitation à persévérer. Et ça fait un bien fou. Pour chipoter, j'aurais personnellement aimé une difficulté mieux amenée dans les grottes facultatives (on se retrouve souvent avec des sacs à PV après une longue phase de donjons) et une tendance moins prononcée chez les ennemis à changer de cible pendant qu'ils font leurs coups.
La narration, toujours minimaliste, est agréable à suivre même si From Software retombe dans ses travers mystiques après qu'on ait défait les deux boss principaux de l'histoire.
Alors, Elden Ring m'a t-il appris à apprécier davantage les Souls-Like ? Je ne le pense pas. Car il a un goût d'exception qui confirme la règle. Ce jeu est tout ce que je voulais de Dark Souls 1 : une expérience rude, intrigante, mais qui ne parait jamais totalement indomptable. Le genre de jeu qui peut vous miner le moral autant qu'il peut égayer votre journée. C'est ça, la bonne formule d'un Souls-Like, et ce que les développeurs ont accompli est grand.