Le moment que je redoutais est arrivé. Je suis un vieux con.
Être con ne me dérange pas, j'ai grandis avec, mais vieux... Je me rassurais "les bons vins vieillissent bien" mais ce jeu m'a rendu ma lucidité et m'a replongé dans mon enfance, ma jeunesse. Si vous ne connaissez rien de ma jeunesse je ne peux que vous conseiller de vous plonger, avant cette critique, dans cette oeuvre fascinante écrite par ma modeste, mais néanmoins largement supérieure au commun des gens, personne.
Lien de l'oeuvre
Dans cette oeuvre je parlais d'un fragment de ma vie, essayant d'expliquer au mieux pourquoi je suis un vieux con. Mais je restais vague, préférant me mentir en faisant reposer mes fautes sur mes parents. Alors qu'en réalité ce n'est pas de leur faute, à ce jour j'ai décidé de tout révéler.
Bien des années avant
Armé de doigts patauds je découvrais le stupéfiant monde du net et un ami, bienveillant, m'a installé msn. Ce jour là je suis mort et je ne le savais pas encore. J'ai décidé de parler à une certaine Emilie, une amie de classe qui avait comme surnom amicale Chupa Chups. C'était avant que je traîne sur le net, j'étais donc jeune et innocent et ce n'était, pour moi, qu'un joli surnom. Ai-je besoin de vous dire comment a fini mon amour de jeunesse ? Non, bien sur que non, je vois dans votre regard triste une résonance, vous savez tous ce que ça fait de se retrouver dans la case amie sans même comprendre pourquoi. Enfin, maintenant je comprends pourquoi, j'aurais pas du lui proposer d'aller prendre des sucettes ensemble. A l'anis si possible. Oui, j'étais vraiment naïf mais cette expérience a fait de moi le vieux con que je suis aujourd'hui. Ce n'est donc pas la faute de mes parents mais bien celle d'Emilie. Et Emilie est partie...
And now for something completely different...
Mais, promis, cette critique parlera aussi du jeu. Il faut dire qu'il y a beaucoup de contenu. Sauf que ce n'est pas un jeu, le gameplay est ridicule, les graphismes windowsxpiens et le sentiment de progrès et de contentement de soi totalement absent. Ne parlons même pas du scénario qui, comme Emily, is away.
Non, ce n'est pas un jeu, c'est un documentaire choc sur une lointaine période connue uniquement par d'anciens boutonneux en manque de reconnaissance. L'on ressent, dans ce documentaire, une volonté de toucher au réel quitte à toucher le mauvais, n'hésitant pas à montrer au spectateur ce à quoi il ressemblait, même si ça fait mal. J'ai eu mal. Oui, c'était une période terrible où la jeunesse côtoyait MSN, la friendzone et les goûts musicaux limités.
Emily is Away est plus qu'un documentaire sociologique choc, c'est également un traitement thérapeutique nécessaire, bien qu'un peu tardif.
La nostalgie n'existe plus, avant c'était pourri
Merci Emily is Away,
Ton amant éternel, Diony