Difficile de noter Emily is Away vu qu'il s'agit d'un dating sim minimaliste avec très peu de replay value et qui se boucle en 30 minutes. Si vous êtes à la recherche d'un bon jeu (et à priori d'un bon dating sim), je vous conseille d'aller chercher ailleurs. Emily is Away se joue uniquement pour son histoire et rien d'autre.
Jouer à Emily is Away, c'est comme revivre son adolescence une deuxième fois. On étudie, on s'amuse, mais surtout on essaie de passer du bon temps avec notre Emily. Emily, c'est notre amourette d'ado, celle avec qui on passe de bons moments au lycée et dont on tombe très vite amoureux: elle est belle, intelligente et en plus elle vous aime beaucoup.
Malheureusement la vie n'est pas d'humeur à nous donner ce qu'on désire. On ne reverra plus notre Emily pendant quelques temps, car elle aura décidé de faire ses études universitaires à l'autre bout du pays. Nos études et nos nouveaux amis nous empêcheront de nous voir et de nous parler aussi souvent qu'à l'époque du lycée.
Petit à petit on s'éloigne de notre Emily, mais sans jamais l'oublier. On s'efforce malgré tout à rester en contact avec elle, mais notre relation se détériore au fil du temps et finit par voler en éclat. Et là, on découvre qu'on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. On se rend compte qu'on a pas saisi les occasions qui se présentaient à nous. Parce que des occasions pour concrétiser, ils y en avaient...
Les derniers instants du jeu sont un vrai supplice: on subit le jeu sans rien pouvoir faire, sans pouvoir reprendre les choses en main. J'ai ragé, pas parce que le jeu m'interdisait l'accès à un happy ending, mais parce je me suis reconnu à travers ce jeu: un ado défaitiste qui préfère dire Goodbye plutôt que de tenter le tout pour le tout. Ça fait juste mal de réaliser après tant d'années qu'on était finalement pas si loin du bonheur...
J'ai vécu une expérience videoludique très sombre et brutale au final, qui m'a rappelé pourquoi j'ai perdu un peu de joie de vivre lors de mon l'adolescence. La vie est cruelle, mais accepter le défaitisme et le fatalisme est encore pire.
Jouer à Emily is Away, c'est comme rater son adolescence une deuxième fois.