Les jeux de rôles japonais, c’est mon truc comme on dit. J’ai en bouffé une centaine depuis que je me suis intéressé au genre il y a 10 ans. Il me reste certes pas mal de JRPG à découvrir et je ne prétends pas être un spécialiste ultime en la matière, mais je pense avoir exploré le genre assez longtemps pour pouvoir dire que je m'y connais. Parmi eux il n'y en a qu'une poignée que je retiendrai; Chrono Trigger en fait partie. Je l'ai découvert en 2008 et c’est encore et toujours mon JRPG au tour par tour favori depuis. S'il ne fallait jouer qu'à un seul JRPG dans toute sa vie pour avoir une bonne idée de ce qu'est un JRPG, c'est à Chrono Trigger qu'il faudrait jouer. Chaque aspect de ce jeu made in SquareSoft est maitrisé à la perfection et ce n'est pas un hasard si on en parle encore aujourd'hui. Chrono Trigger est un jeu qui vous marque à vie comme on dit. Il n'a rien a envier aux autres productions de l'époque, ni même des productions sorties depuis...
The Phantom Thieves are amazing!
Et je me suis fait exactement la même réflexion après avoir fini Persona 5. C'est un jeu qui vous marque à vie; de par sa direction artistique stylisé au max, de par sa bande-son hors du commun avec des morceaux comme "Life Will Change" ou "Last Surprise" , de par son scénario plus mature qu'il n'y parait malgré une ambiance typiquement shonen et de par ses personnages plutôt bien écrits et attachants. Moi qui trouve toujours quelque chose à redire en général, je dois avouer que cette fois-ci les arguments me manquent pour critiquer P5.
Le gameplay du jeu est scindé en deux. La partie la plus importante, celle où vous jouez le Phantom Thief, vous demandera d'infiltrer le Palais de vos ennemis, sortes de gros donjons où vous passerez plusieurs heures à affronter des démons avant d'affronter le maître des lieux. Vous aurez toujours une limite de temps pour remplir vos objectifs. Malgré des bases assez simples et rapides à assimiler, les combats peuvent se révéler difficiles s'y on ne fait pas attention où si votre équipe n'est pas bien préparée. Le challenge est présent et nous oblige à rester vigilant même face à des monstres qu'on a déjà affrontés et qui sont plus faibles que notre équipe. La difficulté n'est pas insurmontable non plus; il suffit juste de ne pas bourriner la touche attaquer comme dans la plupart des JRPG et de rester attentif à chaque combat.
Les combats se font à l'aide de vos Personas, des démons/anges/personnages ou créatures mythologiques issus de plusieurs cultures. Chaque personnage en a un, à l'exception de votre avatar qui en contrôlera plusieurs. A vous de voir si vous préférez tuer vos ennemis pour gagner de l'expérience ou bien les convaincre de se joindre à vous et de combattre à vos côtés. Une fois recrutés, vous pourrez fusionner vos nouveaux Personas pour donner naissance à des Personas encore plus puissants. Recruter et fusionner vos monstres est capital, car cela vous permettra de découvrir les faiblesses et capacités de chaque monstre en plus de renforcer votre propre équipe. Et vu la difficulté du soft, vous aurez tout intérêt à découvrir un maximum de démons pour expédier les combats le plus rapidement possible. Petit défaut tout de même pour la partie combat: seul votre avatar pourra utiliser plusieurs Personas et par conséquent toutes les compétences du jeu. Vos autres compagnons n'auront qu'un seul Persona et donc un pool de capacités limités par rapport à votre avatar. De fait vous verrez les points de stamina de votre avatar, nécessaires pour pouvoir utiliser les capacités de vos Personas, fondre comme neige au soleil comparé aux autres persos. Rien de bien grave, mais cela vous demandera de faire attention aux points de stamina dépensés par votre avatar à chaque combat.
La deuxième partie du jeu consiste à vivre votre vie d'étudiant. Vous pourrez étudier, travailler dans un restaurant et bien d'autres choses pour augmenter vos stats sociales (pour pouvoir aborder certains personnages, il faut d'aborder faire évoluer votre charisme par exemple) ou bien passer du temps avec vos amis pour apprendre à mieux les connaitre. Plus vous passerez du temps avec vos compagnons, plus vous recevrez d’avantages en tout genres lors de vos combats contre vos ennemis. Il faudra donc réussir à planifier votre vie d'étudiant et votre vie de tueur de démon pour pouvoir mener à bien vos objectifs de Phantom Thief dans les temps. Le mélange de ces deux phases de gameplay vous permet d'alterner les phases de gameplay plus ardues (combats) avec des phases de gameplay plus détendues (vie d'étudiant).
“The Phantom Thieves are annoying…”
Et malgré tout le bien que je pourrais dire de Persona 5, il a quand même un défaut assez gênant: sa durée de vie. Le jeu prend son temps pour poser les bases de l'histoire et développer les personnages que vous rencontrerez au fil de l'aventure. En ce qui me concerne j'ai terminé le jeu en 96 heures en prenant mon temps et en faisant un maximum de choses, sans non plus trainer à tout va. Persona 5 est long, très long, voire trop long... Pour un adulte qui a un boulot et une vie sociale à côté, ça représente un gros investissement. D'autant plus que certaines séquences sont vraiment trop longues, sans rien apporter au scénario """(la séquence à Hawaï, juste interminable)""".
Trop de longueurs inutiles en somme, mais pas non plus un gros défaut à y réfléchir. Car au final, il ne faut pas oublier qu'on a affaire à des ados, qui pensent pensent comme des ados et qui font des trucs d'ados. Ce sont justement ces petites conversations sans aucune importance qui rendent nos héros et leurs amis attachants. Après avoir passé près de 100 heures de jeu en leur compagnie, on se sent aussi faire partie des Phantom Thieves au final. Et plus la fin approche, plus on redoute le moment où il faudra dire adieu au casting de P5.
The show's over
Pour la première fois depuis longtemps, j'ai vraiment eu l'impression que c'était cool et stylé de jouer à un JRPG. Pour la première fois depuis longtemps, les personnages d'un jeu ne m'ont pas laissé indifférent. Et pour la première fois depuis longtemps, j'ai aussi ressenti un immense vide après avoir terminé un jeu vidéo.
En toute honnêteté, j'aurais dû mettre un 9/10 à Persona 5 à cause de ses quelques longueurs occasionnelles et des possibilités limitées de nos alliés en situation de combat. Pourtant, je ne peux pas mettre moins de 10 à P5 pour la simple et bonne raison que c'est l'un des rares jeux à m'avoir fait vibrer ces dernières années. C'est encore trop tôt pour le dire, mais je pense sincèrement que Persona 5 est un jeu qui marquera les esprits comme Chrono Trigger à l'époque; il est unique en son genre et j'espère qu'on en parlera encore dans les années à venir. Premièrement parce que c'est un jeu exceptionnel en soi, mais surtout parce qu'il a montré au monde entier qu'il y avait un public pour ce genre de jeu qui sort de l'ordinaire.
Après avoir bouffé des JRPG vacillants entre le moyen et le bon pendant des années, il était temps que quelqu'un vienne montrer ce qu'est un JRPG digne de ce nom. Si Persona 5 a fait 2 millions de ventes à l'heure actuelle, ce n'est pas un hasard. C'est un score juste monstrueux pour un jeu de niche de ce genre. Pou moi, ça montre clairement qu'il y a un gros public qui en attend plus lorsqu'il lance un nouveau soft, un petit quelque chose pour les faire vibrer du début jusqu'à la fin.
Zelda n'aura définitivement pas réussi à voler mon cœur cette année, mais les Phantom Thieves, eux, y sont parvenus sans problème.