Relativement enthousiaste à l’idée de découvrir ce petit En Garde !, je dois avoir que j’ai rapidement déchanté. Comme beaucoup de nouveautés ces dernières années, c’est par le biais de mon frère que j’ai pu tester le premier niveau du titre de Fireplace Games (studio de développement montpelliérain) chez lui et j’en étais ressorti avec un très bon a priori, de bonnes sensations et un univers agréable à l’œil et original. La poursuite de l’aventure chez moi n’a pas eu la même saveur, hélas. Qu’est-ce qu’En Garde ! ? Une hybridation originale des « souls like », très arcade, centrant son gameplay sur les parades, esquives et variations de coups dans le but d’atteindre les points de vie de vos adversaires. Le titre joue beaucoup avec la réactivité du joueur et sa capacité de prendre les bonnes décisions. Chaque coup porté par l’ennemi à son contre parfait, son action idéale pour remporter la victoire. En revanche, se tromper dans les commandes, paniquer ou matraquer les touches vous mèneront rapidement vers le décès. Outre ce système de « pierre, feuille, ciseau » qui ne dit pas son nom dans les combats, En Garde ! propose aussi, et surtout, des interactions nombreuses avec le décor pour vous aider à surmonter la difficulté : propulser un adversaire contre un râtelier d’armes, dans l’eau, jeter une marmite sur sa tête pour l’empêcher d’agir le temps qu’il parvienne à la retirer, tirer au canon sur un attroupement, saisir un objet et le lancer sur la tronche, frapper des caisses en bois au sol pour entraver les déplacements d’un adversaire, etc. Il y a beaucoup d’actions contextuelles très chouettes dynamisant vraiment les combats et offrant par-là même la spécificité principale du titre. Non-content d’offrir des environnements visuels chatoyants et un contexte original (l’Espagne du XVIIIème siècle et ses colonies), la patte graphique façon dessin animé donne du corps à ce petit jeu indépendant finalement réussi dans ses mécaniques et dans la direction artistique. Techniquement, c’est loin d’être la panacée, on est clairement sur un jeu vidéo d’époque PS4, mais honnêtement, ce n’est pas le plus important ici. Autre particularité et non des moindres d’En Garde !, est son humour potache et décalé omniprésent. Les PNJ adverses passeront leur temps en plein combat à sortir des idioties rigolotes, et même une fois battus, au sol, ils continueront à se trouver des excuses pour expliquer leur défaite. Oui, dans En Garde !, vous ne tuerez pas vos adversaires, vous les mettrez simplement KO par terre : bonne humeur et accessibilité obligent, j’imagine.

Maintenant, parlons des aspects qui m’ont personnellement fortement déplu et que l’on découvre au fil de l’aventure. C’est un jeu français. Suivez mon regard. Vous l’avez ? C’est bon ? Nous sommes en présence d’un jeu vidéo gauchiste pour ne pas dire psychanalytiquement instable et inconséquent. Je ne commenterai pas les points que je vais énumérer, car tout le monde sait :

- Personnage principal est une femme (prénommée Adalia)

- Personnage principal est une femme laide

- Personnage principal est une femme laide métissée

- Elle pratique l’escrime à un degré de perfection très élevé, hérésie totale dans le contexte historique proposé par En Garde !

- L’héroïne est lesbienne avec un personnage secondaire noir, lui aussi, extrêmement fort aux duels à l’épée (Zaida)

- Le personnage secondaire masculin surnommé El Vigilante, ami de l’héroïne, est féminisé (voix et costume), souvent ridicule, couard et bien entendu blanc

- El Vigilante est évidemment moins fort aux duels à l’épée qu’Adalia et Zaida

- Une parité des sexes anachronique dans les adversaires que l’on rencontre

- Le jeu se déroule dans un contexte hispanique, les seuls personnages Français que l’on rencontre sont des adversaires, des mousquetaires en l’occurrence : ils sont tous noirs


Je suis fasciné par toutes les saloperies idéologiques que sont capables d’ajouter nos développeurs locaux en l’espace de 5h à peine (temps moyen pour terminer la campagne d’En Garde ! en prenant son temps) dans un jeu qui avait l’air pourtant si innocent. Un mode arène existe, par ailleurs, mais il est sans intérêt sauf pour les chasseurs de succès. Comme souvent, dans ce type de production, je sors mon carton rouge. Le jeu possède des atouts indéniables mais son vernis au parfum de crotte sorti d’un cul malade de névrosé xénophile, non merci. Au départ, je n’avais rien contre la proposition d’une héroïne féminine, même dans un contexte historique inadéquat, mais l’empilement de tessons de bouteilles dans le fondement (que représente les idées gauchistes) m’a vraiment rebuté et ce qui au départ ne me gênait pas, termine dans cette liste des ingrédients pour en faire un bon « woke ». Quand je pense qu’il y a quelques années à peine, j’associais le mot woke à la nourriture et pas à cette idéologie. Quelle tristesse ! Si on devait qualifier par un seul terme, l’avènement, la mise en avant de cette posture wokiste, je dirais qu’il s’agit d’une forme de perversion. Perversion, dans toute l’étendue de sa signification. En Garde !, aurait fait un excellent jeu d’aventure-action dans les années 2000-2010. Aujourd’hui, c’est un titre perverti, sali. Je ne recommande pas.

silaxe
6
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il y a 21 heures

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