On ne peut pas mettre 10 à Europa Universalis. Ce jeu, mythique, a tout du repoussoir. Des graphismes déjà moches lors de sa sortie, des fenêtres pop up dans tous les sens, une interface tout sauf intuitive, un jeu en temps réel quand le tour par tour aurait été tellement adapté, nous obligeant à abuser du bouton pause pour donner tranquillement nos ordres...
Pourtant ce jeu a le mérite de ne pas prendre les joueurs pour des idiots. Pour peu qu'on prenne le temps d'apprivoiser les mécanismes complexes de EU, il devient un trésor.
L'objectif ? Diriger une nation durant 3 siècles, durant une période historique passionnante : la colonisation de l'Amérique, les guerres de religions, la constitution de l'empire Austro Hongrois, la montée en puissance de l'empire Ottoman, la naissance de l'ogre Russe, la mainmise de l'Angleterre sur les mers, la France riche de ses terres...
Dans EU, on choisit sa nation, et on devient son dirigeant omnipotent : Gestion des alliances, des mariages princiers, du commerce, de la guerre, et de la colonisation des terres récemment découvertes : les Amériques, l'Inde, l'Indonésie, l'Afrique.
EU suit une trame strictement historique, les rois naissent et meurent (avec chacun leurs aptitudes avec lesquelles il faudra composer), les Pays Bas se révoltent, la Prusse monte en puissance, le protestantisme entraîne la contre réforme, le Portugal colonise à tout va, l'Espagne pille les Incas...
Chaque joueur se fixe alors son objectif. Jouer la France et briser l'étau Austro-Hongrois ? Jouer l'Empire Ottoman et parvenir à conquérir Vienne ? Jouer l'Angleterre et mater la rébellion des colonies américaines ? Ou tout simplement devenir la première puissance mondiale au score ?
EU est un formidable bac à sable historique où les moments fondateurs de la toute puissance européenne, qui s'impose au monde, sont soumis à nos décisions stratégiques. Un bonheur de jeu de gestion, touffu à souhait.
Et un jour, Paradox entertainment sortit EU 2.