Je ne me rappelle pas comment j'en suis venu à jouer à F-Zero X. Je me souviens simplement qu'il y a une dizaine d'années, j'ai eu ce jeu entre les mains, et qu'aujourd'hui encore, je dépoussière volontiers ma Nintendo 64 pour faire une ou deux courses sur mes circuits favoris.
F-Zero X est un jeu de course « futuriste » où l'on pilote une sorte de bolide type aéroglisseur (personnellement je trouve que ça fait fer à repasser volant, surtout vu du dessus) sur des circuits tous plus improbables les uns que les autres. Virages violents sans bordure, extérieur ou intérieur d'un cylindre géant, route à l'envers, loopings, tremplins, et j'en passe, le tout réparti sur 4 grands prix classiques, plus un bonus dont les pistes sont générées aléatoirement.
Le joueur a le choix entre un très grand nombre de vaisseaux différents (30 au total, qui se débloquent au fur et à mesure des courses gagnées) qui se différencient, outre l'apparence et le conducteur qui sont indissociables, par trois caractéristiques notées de A à E : le boost, qui détermine la puissance de l'accélération et la vitesse maximale, le body, qui correspond à la résistance de l'engin, et le grip, qui influe sur la tenue de route de votre fer à repasser. Attention aux faux-plis.
Une fois votre voiture majorette choisie (certaines de mes petites voitures de l'époque y ressemblaient franchement), le jeu proposera pour chacun des six circuits qui composent un grand prix de paramétrer à l'aide d'une jauge la force de l'accélération et la vitesse maximale du véhicule. L'un étant évidemment l'opposé de l'autre, ce qui nécessite du tâtonnement avant de trouver le réglage idéal pour chaque piste.
Vous voilà sur la grille de départ, fin dernier, ce qui vous laisse le temps d'admirer le nombre impressionnant d'adversaires : 29. Sur un jeu de course classique, cela peut être assez problématique, à cause des collisions. Ici, tous les véhicules possèdent une barre de vie - qu'il est possible (indispensable même) de recharger à certains endroits de la course – qui laisse présager de la baston dans l'air.
Car oui, il est possible d'effectuer des attaques avec votre appareil ménager autoporté : soit un violent coup latéral qui éjecte parfois hors de la piste ou écrase contre les murs, soit une attaque toupie qui dispersera le peloton.
Les adversaires étant très fragiles en mode championnat, il est parfois plus intéressant de s'attarder à éliminer un ou deux concurrents gênants que de poursuivre la course, car contrairement à un Mario Kart où Lakitu vient vous remettre sur la piste, ici toute sortie de piste est désagréable (BOOM !) et définitive.
En ce qui vous concerne, c'est une vie en moins, mais pour l'adversaire, c'est 0 point en fin de course. Le jeu a la délicatesse de vous signaler par un gros logo « rival » flottant quel adversaire est le plus proche de vous au classement, il ne faut donc pas vous priver pour le reléguer à la dixième place d'un coup d'aileron bien placé. C'est la technique qui m'a en tout cas semblé la plus efficace pour terminer les championnats en difficulté maximum.
Prudence tout de même, car en plus de risquer la désintégration, une attaque qui vous plante dans un mur vous fait perdre du temps et de la vie. Les courses étant en général très courtes (2 à 4 minutes pour boucler les trois tours) les erreurs sont parfois irrécupérables. De plus, la vie vous permettant d'utiliser un booster personnel dès le second tour, il est préférable de ne pas la gâcher.
Outre le championnat, le jeu propose divers mode de jeu, en partant des classiques entrainement/time-trial, en passant par le multi-joueurs pour finalement proposer un mode où le but est d'éliminer vos 29 concurrents le plus rapidement possible sur une piste en forme de looping. Je ne développerais ici que l'aspect multi-joueurs, car il est le seul à intégrer des éléments assez intéressants.
En effet, il ne propose malheureusement pas de jouer le championnat à 2, mais permet tout de même de pouvoir jouer à 2 ou 3 joueurs avec 1 ou 2 IA pour compléter (4 joueurs maximum), en écran splitté. Cas rare sur les jeux de Nintendo 64, où des franchises plus connues (Mario Kart, Diddy Kong Racing) n'offraient pas la possibilité de jouer contre l'ordinateur à plusieurs en versus.
Autre détail amusant lorsqu'un joueur est mis hors course, celui-ci peut alors jouer à un mini-jeu type machine à sous alors que les autres sont toujours en piste, et dont les effets videront la barre d'énergie d'un ou plusieurs joueurs pour peu que le perdant aligne trois symboles identiques. Cris de désespoir garantis !
Côté ambiance, F-Zero X va du passable à l'excellent. Du passable, car les graphismes ne sont pas très beaux, même pour la Nintendo 64. Les décors ne sont que des sprites répétitifs qui remplissent l'écran autour de la piste, et le terrain en lui-même est souvent monochrome.
Mais de l'excellent aussi, car F-Zero X possède une bande-son type Rock instrumental qui se marie à merveille avec l'intensité des courses, en plus d'être de très bonne qualité. Les solos de guitare électrique sont entrainants, harmonieux, presque jouissifs. A dire vrai, c'est principalement pour cette raison qu'il m'arrive encore de relancer le jeu de temps à autre.
Jeu de course un peu spécial dans son genre, mais très fun à jouer, F-Zero X est à mon sens un incontournable de la Nintendo 64. Je n'ai qu'un seul regret, c'est que son successeur sur Gamecube n'a su m'enchanter ni par son gameplay (caméra ignoble) ni par sa bande-son.
