Le meilleur Fable n'est pas fabuleux.
Fable III m'a agréablement surpris. Le premier avait un goût amer (la faute aux promesses non tenues) mais restait agréable bien qu'assez bancal, ne sachant jamais choisir entre l'épique et le grotesque. Le deuxième était franchement raté, trop grotesque, pas assez épique, trop répétitif, trop ennuyeux, trop simple. Alors en achetant Fable III, je m'attendais clairement à retrouver un 2.5, mais après l'aventure Dark Souls, j'avais envie d'un jeu bof bof pour patienter quelques jours avant de partir en vacances.
Fable III est le meilleur de la série. Peut être parce que je n'en attendais rien ou bien peut être parce que c'est celui qui s'assume le plus. D'un côté c'est triste à dire parce que c'est pas non plus un jeu bien folichon.
Les choix, marque de fabrique de la série, sont ici amenés de manière plus subtile, pas de points de méchanceté ou de gentillesse distribués après chaque action, même si on se doute que telle ou telle action fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Les choix ont une réelle importance dans le monde, et surtout, les changements apportés se voient, notamment lors de la fin du jeu mais surtout dans les villages, et en particulier Driftwood.
Pour bien comprendre, sachez que Driftwood est une zone uniquement accessible en remplissant une quête annexe à un moment donné. Une fois atteinte, cette zone propose quelques quêtes annexes, qui changeront réellement son paysage, et on pourra constater son évolution avec le temps. C'est exactement le genre de truc qu'on nous promet depuis le premier volet et qui n'a jamais été fait dans les deux autres opus.
L'humour, autre constante de la série, est ici encore présent mais de manière plus subtile, fini les vulgaires pets, rots et autres doigts d'honneur -même si on peut toujours les déverrouiller, ils ne sont pas imposés au joueur-. Désormais, l'humour est de situation. Les nains de jardin, qui remplacent les gargouilles du II, ont droit à une vraie mise en scène, aussi plusieurs quêtes annexes seront hilarantes de part et leur originalité, et leur écriture (le jeu de rôle, la pièce de théâtre, la maison hantée...).
Le jeu se permet aussi d'approfondir certains aspects qui étaient sous-exploités dans les autres opus, avec en tête l'achat de biens immobiliers. Ici un menu entier est destiné à la gestion des loyers, avec un revenu attribué toutes les 5 minutes de jeu joué. Et pour contrer la "triche" possible dans Fable II (avancer la date de la console), il y a désormais un système d'usure, où, toutes les 2-3h environ les maisons tombent en ruines et les locataires ne versent plus le loyer jusqu'à ce que l'on fasse les réparations nécessaires. Notez que cet aspect est primordial si on veut finir le jeu en étant gentil. J'ai laissé ma console tourner à vide pendant que j'étais en RDV ailleurs, avec le plaisir de voir les millions d'or ajoutés à ma fortune personnelle au retour.
Ce procédé tout bête accroît la durée de vie : j'ai 35heures au compteur mais je pense que seulement 22 ou 25 ont été réellement jouées.
Le jeu partait vraiment bien dans mon estime, mais déçoit sur de trop nombreux points : La quête principale qui est bien trop courte, notamment la deuxième partie du jeu qui est expédiée à la va vite et où le boss final nous tombe sur le coin de la gueule sans qu'on l'ai vu venir, les combats assez brouillons mais paradoxalement assez épiques, on se fait assaillir par une multitude d'ennemis et il est assez plaisant de les occire avec une aisance venue d'une autre dimension -principalement parce qu'on ne peut pas mourir-. Plaisant au début, ils deviennent vite lassants. Aussi, le système d'évolution des compétences est trop restrictif : il faut avancer dans la quête principale pour débloquer des capacités évoluées (notamment le fait de pouvoir acheter des biens immobiliers). Assez frustrant pour qui veut prendre son temps dans les quêtes annexes.
Je disais donc Fable III est une agréable surprise, car malgré tout ses défauts, il parvient à accrocher le joueur, de part de très jolis décors, de jolies musiques et des quêtes très originales dispersées ça et là. Il parvient à développer des idées qui aurait du l'être dans le premier Fable, et c'est une bonne nouvelle. La mauvaise, c'est qu'il ne parvient pas à en garder les bonnes (système de combat et d'évolution), et qu'encore une fois il ne va pas au bout de ses idées (deuxième partie originale mais expédiée).
Peut être dans Fable IV...