S'il y a bien un jeu que je n'attendais pas c'est bien Fable 3. Comprenez-moi : après un premier opus moyen qui ne reflétait pas les dires de Peter « Mytho » Molyneux et une suite vraiment pas folichonne truffée de grosses erreurs de gameplay et d'ergonomie... que devrais-je attendre de la nouvelle production de Lionhead ?... Et si Molyneux arrivait enfin à me surprendre !
On prend Albion et on r'commence
A l'inverse des premiers Fable, vous ne débuterez pas votre aventure en tant que gamin, cette fois c'est en tant que Prince (ou Princesse) d'Albion, immense région dans laquelle plusieurs peuples cohabitaient dans la joie, la bonne humeur et le respect du gamer : ceci à l'époque où votre feu père était encore vivant. Car après la mort du roi, ce héros reconnu de tous, c'est votre frère Logan qui prit les rênes du royaume. En ces temps sombres d'industrialisation, le nouveau roi n'est pas aimé par la population : à causes de restrictions budgétaires en tout genre et de quelques promesses non tenues, le voilà au prises avec une insurrection du peuple. Votre Sarkozy-en-herbe de frangin va même jusqu'à exécuter ceux qui se mettent au travers de son chemin, favorisant les puissants industriels au bas peuple. Ne voulant rien entendre à vos critiques et surtout ne se voyant pas lâcher le trône, vous décidez alors, aidé de votre fidèle valet et de Walter votre maitre d'arme, de partir à la rencontre des différentes peuplades afin de les mettre à votre service et créer une gigantesque rébellion.
L'histoire du jeu est prenante et animée par de nombreux personnages hauts en couleurs et justement croqués. En effet même si les sujets de Fable 3 sont plutôt sérieux, l'humour dans la narration est omniprésent, les dialogues sont savoureux et on ne s'ennuie pas à écouter un briefing de quête ou même les discussions des gens dans la rue... c'est pour dire. L'ambiance est rehaussée par une musique magnifiquement orchestrée accompagnant vos actions. Dans les points positifs on peut dire que la durée de jeu est d'une dizaine d'heures pour l'histoire principale et deux fois plus si vous voulez percer tous les secrets d'Albion : réussir toutes les quêtes annexes, trouver un max d'objets cachés, acheter des commerces, maisons ou simplement créer et faire prospérer une famille...
Bref, il y a de quoi faire ! Néanmoins il est à noter que l'histoire principale est très dirigiste (ce qui était déjà le cas dans les opus précédents), il ne tient qu'à vous de s'en extraire pour découvrir d'autres horizons. Il faut aussi savoir qu'il y a deux grandes parties dans le déroulement de l'aventure : votre ascension jusqu'au pouvoir et la gestion de ce dernier. On déplore dans les deux cas que l'on soit trop pris par la main (surtout dans la deuxième partie où un planning d'évènements vous seront imposés). La liberté du joueur tant mise en avant n'est ici qu'artifice, néanmoins quand on ne s'ennuie pas du tout et que l'écriture est bien sentie, il est difficile de sanctionner Fable 3 sur ce point là. Mais je pense que vous ne vous attendiez pas à un Oblvion ou un Fallout.
Fabuleusement simple et efficace
Après avoir pesté sur des menus incompréhensibles, longs et peu efficaces, je revis en navigant dans les menus de Fable 3. Par un artifice scénaristique, à chaque fois que vous appuierez sur la touche pause vous serez téléporté rapidement dans une salle avec au centre une carte du monde en 3D enfin lisible et détaillée. Vous pourrez vous téléporter dans les endroits visités, voir rapidement les personnes ayants besoin de vos services, choisir aisément les commerces ou maisons à àcheter... Cette salle est composée de mini-salle où vous pourrez admirer vos stats et trophée ou simplement choisir votre équipement et magie. Après un petit temps d'adaptation on navigue facilement dans ces menus, ce qui n'est pas un mal comparé aux anciens Fable.
Le gameplay a, lui aussi, été simplifié tout en gardant les fondamentaux précédents : le bouton A pour esquiver, le X pour les coups d'épées, le B pour utiliser la magie et le Y pour les flingues. Selon que l'on charge avec ou non une direction cela change le coup donné, de plus, ici il n'y a plus d'orbes pour augmenter votre niveau dans telle ou telle catégorie. Les points vous seront accordés automatiquement à l'utilisation de chacune des armes. Ainsi si vous utilisez la magie à outrance, cette dernière fera automatiquement des dégâts importants. Néanmoins pour changer carrément de niveau il vous faudra ouvrir des coffres spéciaux situés dans une sorte de warpzone accessible à tous moments via le menu. Pour ouvrir ces coffres il vous faudra des sceaux dorés que vous récoltez en combattant, en réussissant des quêtes ou simplement en discutant avec les gens. En fait, cette warpzone est la représentation de la progression de votre aventure pour accéder au pouvoir. A chaque peuple ou allier disposé à vous accompagner pour la fameuse insurrection, un portail s'ouvrira et vous donnera accès à différents coffres à ouvrir contre ces fameux talismans dorés. Outre les niveaux en arme de mêlée, magies ou armes de tir, il vous sera proposé de nouveaux sorts, de nouvelles expressions (pour vous marier ou avoir des enfants par exemple), ainsi que des niveaux pour les métiers afin gagner plus de sous. Donc, si l'on veut avoir un personnage assez fort il vous est donc imposé de faire des quêtes annexes pour augmenter le nombre de ses sceaux dorés.
Tout au long de votre périple vous serez accompagné de votre fidèle compagnon, le fameux toutou, égérie de Fable 2. Tout comme dans ce jeu, il reniflera les coins à creuser ou indiquera les quêtes et trésors sur votre chemin. On peut aussi lui faire augmenter ses stats en achetant des bouquins de dressage mais sachez que l'on peut terminer le jeu sans rien lui apprendre : il fait ici office d'aide occasionnelle mais n'est pas le centre de l'aventure.
Au delà des combats et des livraisons de colis, l'aspect relationnel cher à Peter Molyneux est ici conservé. A chaque fois que vous parlez aux gens ils vous donneront des sceaux dorés, quand ils seront vos mis ils vous feront des cadeaux ou proposeront des quêtes 'souvent la livraison d'une lettre ou d'un colis). Mieux, il est possible de se marier, d'avoir des enfants, une maison à entretenir, un commerce qui vous rapporte...
Au final le gameplay est simple et efficace, si vous ne voulez pas vous soucier de vos armes, de vos habits ou de la vie sociale il est possible de le faire, mais à contrario si vous êtes à la recherche du flingue le plus efficace ou des habits les plus classe, il est possible de visiter toutes les échoppes d'Albion. Bref rien n'est vraiment imposé dans Fable 3. Et sans pousser dans la compléxité la gestion annexe du votre personnage peut être fun à faire.
Easy like a Sunday morning...
Au niveau des défauts : on déplore juste la trop grande facilité du soft qui ne saura pas satisfaire leso hardcore gamers ou les vieux briscards du jeu d'aventure / action. De même la gestion des items se fait trop facilement : les potions de vie ou autre nourritures apparaissent automatiquement quand vous en avez besoin (lors d'un combat) et votre niveau de vie se régénère lorsque vous ne vous faites pas toucher. Pire, dans la deuxième partie du jeu, quand vous serez Roi d'Albion (ha zut c'était peut être un spoiler) le travail vous sera encore plus mâché, et même si les idées de gestion de royaume sont excellentes, cela ne va pas bien loin. Ces choix seront un prétexte pour savoir comment va finir l'histoire mais n'apporteront pas de réels incidents visibles sur la vie des gens. En même temps on se doute bien que Fable 3 n'est pas un jeu de gestion mais un gameplay plus poussé n'aurait pas fait de mal. Au point de vue graphisme c'est aussi un peu léger. Le jeu est beau mais sans plus. Le style cell-shadé est bien senti mais l'évolution entre Fable 2 et Fable 3 n'est pas énorme.
Conclusion
Force est de constater que Lionhead a su corriger ses erreurs de gameplay et de menus lourdingues de ces précédents opus. Ce Fable 3 est plus prenant, mieux écrit, plus varié et fun mais il reste encore un jeu facile, il vous guide tout le long sans proposer de rééls challenges. Doté d'un mode coop plus cohérent et mieux fourni (en local ou Xbox Live), ce jeu est à conseiller à tous les fans de la série et ceux qui ont été déçu par les gameplay précédents. Molyneux nous a encore une fois pipeauté sur les possibilités de la liberté offerte par les révolutions et les choix politiques dans son nouveau jeu, mais tant pis, il reste un bon soft où la concurrence ne fait pas rage sur la console de Microsoft.
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