Il faut penser à arrêter d'appeler vos enfants Shaun...

Presque 8 ans après Fallout 3, qui séparait les gens entre nostalgie d'Interplay et ouverture au grand publique avec Bethesda, cette dernière réitère avec leur nouveau bébé, Fallout 4. Mais alors, que nous vaut le retour de la plus grande boîte de développement d'RPG occidentale ? Arrivera t-il à ranimer les fan d'une licence à priori disparu depuis son prédécesseur tout en rassurant le publique du troisième opus d'une visualisation grandissante ?
Pour y répondre, nous analyserons point par point ce post-apo fraîchement sortie. Il s'agit là d'une critique de la version PC du jeu, que je n'ai pas terminé mais auquel j'ai suffisamment joué pour me faire un avis quasi-définitif.

Graphisme:
Fallout 3 piquait légèrement la rétine, mais dans le mauvais sens du terme. Non bridé par les consoles de 7ème génération, on espérait un effort de la part de Bethesda quant à l'aspect technique du titre. Hélas, ce n'est pas le cas. Avec un moteur usagé, réutilisé qu'est le Creation Engine, employé pour Skyrim, le jeu semble avoir pris un coup de vieux pourtant sorti en version gold il y a une dizaine de jours. C'est simple, les textures sont sales, les PNJ inexpressifs au possible, les distances d'affichages moyennes, les ombres immondes, sans compté l'absence totale d'effet de particule, de lensflare et j'en passe. Le jeu semble tout droit sorti d'une PS3, ressemblant à un Skyrim boosté. Bien heureusement, et vous vous en doutiez, l'aspect technique est miraculeusement sauvé par une direction artistique aux petits oignions. La map est en effet dense, d'une taille parfaite, ponctuée de décors riches et variés. L'effet post-apocalyptique est réussi. On notera quand même la cruelle absence de variété dans les décors d’intérieurs, tous sensiblement identiques. Mais l'ambiance est là. C'est ce qui compte pour un jeu de ce genre, en sachant que Fallout 3 ne misait pas tout sur l'aspect technique, cela n'a d'ailleurs jamais fait parti des promesses de Bethesda.

Bande-son
On retrouve là le même compositeur que dans le précédent opus (j’excepte Fallout New Vegas de la licence), le thème principal, légèrement récurent conserve son épisme et les musiques d'ambiance collent parfaitement à l'univers. Le boulot est fait. Cependant, un coup de gueule doit être fait concernant le mixage sonore du jeu. Les dialogues sont parfois inaudibles, parfois bruyants, les musiques d'actions mettent un temps fous à s'arrêter après un combat, pouvant vous gâcher un dialogue. On ne précisera pas une synchronisation labiale à la ramasse et une VF inégale, cassant l'immersion.

Scénario
Outre la quête principale, sensiblement identique à celle du trois consistant à retrouver son fils, ce n'est généralement pas pour cela que nous jouons à un Fallout. La richesse de la licence se trouve bien sur dans les quêtes secondaires, voire annexes, dans les dialogues, dans les personnages, d'une profonde richesse et dotés d'une soigne particulière pour l'écriture. Je n'ai pas ressenti cela dans Fallout 4. On ne retrouve pas la critique sociétale, les dialogues crus, l'humour noir, les dialogues poignants et l'émotion, présent dans le 3 et dans New Vegas. Les choix sont moins importants et moins cruciaux que dans les précédents opus. Sans doute dût à une visualisation de la licence. C'est bien dommage. Surtout que le jeu manque cruellement de mis en scène (bridée naturellement par la technicité), faisant perdre l'épisme, l'émotion, la grandeur de certaines quêtes. L'absence de Karma est également un mauvais points, surtout pour les fans de la séries

Gameplay
Légèrement remaniés, les gun-fight sont un poil plus nerveux que dans le 3, et l'abus du SVAV est moins présente. Cela ne reste néanmoins pas parfait, avec une vue à la troisième personne inutile, les séquences de shoot (très présentes), deviennent par moment un calvaire en pénurie de PA. Les déplacements restent, à l'identique de son prédécesseur, anarchiques et brouillons. Les temps de chargements bien trop nombreux réduisent le plaisir de jeu. On notera quand même un système de colonie pas trop mal fichu et assez bien mis en avant, le craft bien sympathique avec enfin une utilité aux tasses à café. L'arbres de compétences est, quant à lui, difficile à prendre en main, on gâchera forcement quelques points de compétences inutilement au début du jeu pour comprendre son fonctionnement qui s'avère, au bout du compte, bien fichu.

On pourrait encore parler de tas de choses, des compagnons, bien sympathique pour la plupart, de la durée de vie gargantuesque du titre ou encore de la difficulté, moyennement bien gérée mais il faut conclure.
Fallout 4 est, comme cité, bourré de défaut. Des défauts qui, sur le papier peuvent sembler effrayant et rendant le titre injouable mais il n'en n'est rien. Cela reste un réel plaisir d'y jouer pour des raisons qui ne s'expliquent pas. C'est un univers, une aventure à part entière qui vous bouffera des centaines d'heures pour tuer tous les Ratcafard du Commonwealth. Vous pouvez foncer vous le procurer.