Mardi 10 Novembre 2015 – 19h00. Plus que quelques minutes avant de finaliser l’installation de ce Fallout 4, je trépigne d’impatience à l’idée de replonger dans l’univers « merveilleux » de Fallout. Il faut dire que cette licence compte énormément pour moi, j’y ai passé des centaines d’heures (notamment sur Fallout 2 et New Vegas) et il est vrai que globalement, les jeux de la licence ne m’ont jamais déçu (bon peut être un poil avec Fallout 3 mais il avait tout de même ses qualités le bougre). Mais trêve de blabla sentimental l’installation est terminée et je peux enfin lancer la bête.
Suite à une cinématique forte sympathique (durant laquelle je dois avouer avoir eu un petit frisson en entendant à nouveau le « war, war never changes. ») l’on est tout de suite agréablement surpris par le nouveau système de création de personnage. Après les horreurs proposées par Fallout 3 et New Vegas (traumatisantes…) on est enfin libre de créer un personnage qui ressemble à quelque chose, le nombre de détails configurables est impressionnant et l’utilisation est on ne peut plus intuitive. Une fois notre œuvre d’art achevée, le jeu nous propose une introduction un peu bateau mais qui a le mérite de ne pas trop trainer en longueur contrairement au fameux temple de Fallout 2 ou l’abri de Fallout 3.
Suite à cette phase de tutoriel mettant en place l’intrigue principale, un nouveau frisson se fait sentir lors de l’attente dans cet ascenseur nous emmenant vers la surface des terres dévastées.
De retour à la surface sous un soleil éblouissant… nous voilà enfin revenu dans les Wasteland et l’aventure peut commencer ! Après avoir pris mon temps pour explorer les alentours je me dirige vers le premier village du coin et je suis déjà obligé de faire un premier constat … La direction artistique est magnifique, elle transcende tout simplement les limitations techniques du jeu, le tout est d’une cohérence et d’une beauté que Bethesda n’a que rarement atteint. On peut parler des paysages proposées qui sont tout simplement sublimes, du travail accomplis sur les bâtiments pour proposer un rendu sale et vieillissant qui est juste bluffant de réalisme ou encore du chara-design des créatures/habitants du Commonwealth qui sont à mon goût parfaitement réussis (attendez votre première rencontre avec un Deathclaw !). Il y’aurait encore des légions d’autres exemples pour illustrer la qualité de la direction artistique mais je vais m’arrêter là.
Oui...mais...non.
Après quelques heures de jeu je suis bluffé, je me dis que ce jeu pourrait bien être l’un des meilleurs Fallout auquel j’ai joué … mais (il y a forcément un mais !) suite à ma première rencontre avec des PNJ et l’obtention de mes premières quêtes je commence à prendre peur. Comment ça je n’ai que 4 options de dialogues ? Comment ça je ne sais pas ce que mon personnage va dire à l’avance ? Où sont mes options de dialogues liés à mes compétences de discours, d’intelligence, de science, d’explosif, etc ? Mais oui tiens d’ailleurs elles sont où mes compétences ?
Et oui adios les points de compétences que l’on gagnait par niveau dans les précédents Fallout, ces points qui faisaient de vous un génie de la mécanique permettant de réparer tout et n’importe quoi, ou encore de devenir un beau parleur capable d’entuber n’importe quel pèlerin des wasteland.
Maintenant la personnalisation des compétences de votre personnage est plus bien simpliste, se limitant à un arbre de talents à la Borderlands. Je ne suis pas vraiment optimiste à l’idée de changer un système qui marchait bien mais bon à la limite pourquoi pas essayer.
Refermons donc cette parenthèse sur les compétences et sur le nouveau système de leveling pour revenir au sujet précèdent : Les dialogues. Et c’est là que le drame commence, mon dieu que c’est mauvais… Outre les choix de discussions quasi inexistants qui se limitent pendant 80% du temps à : une réponse positive, une réponse négative, une réponse sarcastique (quasiment jamais drôle mais je reviendrai sur l’humour par la suite) et parfois à une tentative de persuasion (qui ne servira quasiment jamais à rien si ce n’est à avoir un bonus d’xp). La qualité d’écriture du jeu est dramatique souvent lourde, banale, simpliste, gentillet peinant à arriver à la cheville de ce que proposaient les Fallout Old school ou encore Fallout New Vegas. Mais cette qualité d’écriture n’influe pas uniquement sur les dialogues bien entendu, elle se répercute également sur l’histoire principale, les différentes quêtes et évidemment sur l’humour du jeu.
Le jeu nous propose donc une histoire bateau de ce que j’en ai vu (j’ai dû jouer 22 heures donc je n’ai évidemment pas tout vu de l’histoire principale) fidèle à la qualité d’écriture générale, l’histoire est fade et simpliste et ne m’a pas poussé à en savoir plus, à aucun moment. A aucun moment j’ai eu l’envie d’en savoir plus sur les factions en présence dans l’univers de ce Fallout 4 ou sur ses personnages, je souligne cet élément car c’est un des points qui m’a le plus choqué. Dans New Vegas par exemple j’avais été bluffé par le background associé à chaque faction, à leurs histoires délirantes, à leurs personnages haut en couleurs, rappelez-vous des Kings de New Vegas ! De Dwight et ses goules, des pillards Tox accros aux drogues, de la mystérieuse confrérie de l’acier retranchée dans les bunkers d’Hidden valley, des Boomers ou tout simplement de la légion de César. Il y avait ce quelque chose qui poussait à en savoir plus, qui donnait envie de découvrir les secrets de chacune de ces factions. Dans Fallout 4, tout est morne et bon enfant aux antipodes des principes de la saga.
Niveau quêtes annexes rien de folichons non plus, à l’exception de quelques perles rares. La majeur partie du temps on vous demandera juste d’aller nettoyer telle ou telle zone. Finies les quêtes à choix multiples (elles sont vraiment très rares) vous permettant de les résoudre selon votre envie !
« Bon enfant », « gentillet », « dirigiste », « sain » autant de termes qui ne collent pas avec l’univers de Fallout (ouais ça fait un peu psychopathe dit comme ça…), finie la possibilité de faire le plus gros connard du monde, vous aurez bien sûr la possibilité de tuer qui vous voulez mais il n’y aura quasiment jamais d’impact sur le monde qui vous entoure. Il faut bien avouer que comme tout bon jeu Bethesda, le joueur est encouragé à jouer l’élu / sauveur du monde… Preuve en est l’hostilité de certains habitants à votre égard (les pillards) alors qu’ils ne vous connaissent même pas. Je vais reprendre l’exemple de New Vegas ; aucune faction n’était hostile à votre égard (même les plus gros connards du jeu) et on vous laissait une totale liberté de choix dans vos interactions avec les peuples de New Vegas et de ses alentours.
Je vais m’arrêter là sur les critiques majeures car j’ai l’impression d’avoir écrit un roman alors que je n’ai même pas parlé de la partie technique, de l’IA désastreuse, du niveau de difficulté risible (sauf en très difficile), de l’humour quasi inexistant ou encore de la multitude de bugs liés à un jeu Bethesda (60e pour un jeu pas fini ? On sait que c’est dans leurs habitudes mais tout de même… ça va vraiment devenir normal ?)
Parmi les points positifs on retiendra tout de même un système de craft très réussis, le housing, qui est lui aussi plutôt cool et intuitif, une bande son au top mais qui se répète un peu trop et enfin un système de combat correct qui rend le jeu plus dynamique en comparaison aux précédents opus 3D (bon par contre ce n’est pas non plus la folie on est juste dans un gameplay de « bon » FPS).
Conclusion
Désolé de ce long roman, je voulais faire plus concis mais j’avais vraiment beaucoup de choses à dire sur ce jeu. J’avais beaucoup de chose à dire car j’en attendais tellement plus, je suis sincèrement triste de voir ce qui a été fait à une de mes licences favorites… La liberté d’action et de comportement, l’univers délirant, l’humour sombre, la qualité des dialogues, les quêtes à choix multiples, l’impact de nos actions sur le monde, en gros tout ce qui faisait le sel des Fallout, tout ça a été raté et magistralement raté. Alors attention je ne dis pas que c’est un mauvais jeu, il a tout de même de bons côtés. C’est un jeu correct mais c’est juste, à mon humble avis, le pire Fallout de la série et de très loin. Même si Fallout 3 avait été beaucoup critiqué au moins il y avait une tentative de coller à l’univers créé par Interplay et Black Isle. Ici on se retrouve tout simplement avec une version fade de Skyrim dans l’univers de Fallout… R.I.P my love.