Parlons de FEZ !
Chapitre 1 : C.U.B.E ?!?!?
Fez est un jeu d'aventure/plateforme 2D de profil/3D qui se démarque des autres jeux du genre, une mécanique simple, une pression de bouton
pour voir le monde qui entoure Gomez en 3D le temps d'un changement de
perspective !
FEZ est encore une perle de l'indépendant lorsque c'était encore plus ou moins frais dans le média vidéoludique (2012). Même si l'indépendant avait commencé à prendre de l'ampleur en 2012 comparée au début avec Braid (2008) qui avait eu son instant de gloire aussi. FEZ lui sort dans l'essor du monde indépendant, la course est lancée et la mer continue son raz-de-marée avec des titres comme Super Meat Boy - Limbo - The Binding of Isaac - Spelunky et bien d'autres titres qui auront marqué un grand lot de joueurs adepte de fraîcheur dans un monde vidéoludique parfois terni par des AAA manquant de panache et de prise de risque. FEZ arrive avec une proposition assez osée, une aventure de plateforme et aussi de logique, de compréhension, de puzzle ! est-ce que FEZ est aussi brillant que ça ? on va voir ça dans cette critique de con !
Donc, en terme de scénario, on tient quelque chose d'assez "simple" bien qu'obscur en même temps. C'est un peu le crédo de l'indé d'être le plus bizarre possible et avoir l'impression que jouer sous substance illicite semble être la meilleure option pour comprendre tout le bordel... Fez entre dans la catégorie du "je t'offre un univers, essaye de le comprendre - au revoir, merci..." et je dois dire que ça fonctionne tout de même. Forcément, si vous êtes un amateur de scénario avec un début concret et une fin concrète, vous ne trouverez pas votre compte avec Fez qui distille chacun de ses idées de façon abstraite sans jamais vraiment répondre concrètement a celle-ci, à vous d'essayer de comprendre, mais sachez que le Cube n'existe pas. Fez est surtout intéressant pour son univers somme toute loufoque, on tient un mode en 2D qui peut être vue en 3D par notre personnage, mais le monde (les PNJ) ne semblent pas avoir conscience de ça, eux qui vivent sur un plan 2D. Le jeu adore s'amuser avec ça "le cube n'existe pas" et joue aussi beaucoup sur la perspective (pas que visuel) pour peu qu'on accroche au délire l'expérience en est d'autant plus intensifié !
Chapitre 2 : G.O.M.E.Z
On contrôle donc un petit personnage du nom de Gomez et c'est à peu près tout ce qu'on sait sur lui, ah oui ! il semble bien aimer jouer de la batterie. Clairement, Fez n'est pas un jeu qui vous marquera par ses personnages, que ce soit le principale (Gomez) ou les autres habitants de l'île qu'on rencontre, aucun lien ne se créer vraiment. Ce n'est pas grave et nullement un défaut, je le mentionne juste, personnellement ce n'est pas ce que je recherche dans un jeu de plateforme. Au moins, au niveau du design, le héros (les habitants aussi) ont un design simpliste, mais efficace. N'attendez donc pas de dialogue, de grand méchant, d'epicness dans Fez, ce n'est pas ça et aucun doublage non plus (mais sous-titre français disponible !). Le point difficile critiquable de ce Fez est clairement l'animation du personnage que j'ai trouvé franchement bien décomposé avec une modélisation style pixel-art du plus bel effet !
Chapitre 3 : T.O.U.T - E.S.T - F.A.U.X
FEZ avant d'être un jeu de plateforme est un jeu de puzzle, mais avant d'être un jeu de puzzle, c'est un jeu de décodage, mais avant d'être un jeu de décodage... Fez est avant tout une expérience marquante et drôlement étrange dans ce monde vidéoludique. Lorsqu'on joue à Fez sans aucun renseignement, on pourrait croire à une sorte de variante de Metroidvania assez light, on explore, on avance, on trouve des objets, on ouvre des passages et ce dans un grand monde (level design) assez labyrinthique, mais bien construit. Puis vient la réalisation que Fez est avant tout un jeu de plateforme, du moins sans internet mon expérience avec Fez aurait été sensiblement différente. Parce que ce jeu propose deux visions, une simpliste qui permet au joueur d'explorer et terminer l'aventure sans aucune prise de tête (presque) et de profiter du gameplay, de l'ambiance et du level design. L'autre est un jeu de puzzle, un jeu de note, un jeu de décodage. Concrètement, si vous ne prenez pas de note lors de l'aventure, si vous ne réfléchissez pas et ne faites pas attention à votre environnement, vous ne pourrez pas progresser dans Fez dans sa vision profonde, impossible. Je vais donc essayer d'expliquer l'aventure (sans spoil) de ce Fez, comment est t'il construit dans son histoire et son intérêt plus "profond".
Donc FEZ est avant tout un jeu simple, l'aventure principale (l'histoire) devrait tenir votre attention pendant au moins 7-8h, techniquement personne ne devrait bloquer sur ce premier niveau de lecture puisqu'on reste sur un jeu de plateforme/énigme somme toute assez simple. On explore le monde à la recherche de fragments de cube pour ouvrir des portes qui en demandent de plus en plus, un schéma classique, mais cohérent avec le genre. Tout ceci est fragmenté avec des zones plus abstraites qui ne seront pas utile à la complétion (lecture 1) du jeu, mais prenez note que si vous voulez faire le 100% (200% en fait) va falloir s'accrocher.
LECTURE 2
On entre ici dans la section plus difficile du titre qui dépasse son stade de puzzle game/plateforme, on entre dans un jeu qui demande d'utiliser sa matière grise et ça tombe mal parce que je ne possède pas cette matière ! Plus sérieusement, dans la deuxième lecture du titre, vous devriez normalement avoir terminé l'aventure de base, le "jeu" en somme. Note - Note - Note et oui, prenez des notes ! sauf que des notes de quoi ? des notes pour avoir en mémoire des éléments en mains pour parcourir ce deuxième niveau qui demande vraiment un gros recul sur soi-même pour comprendre le bousin. Concrètement très peu de joueurs vont terminer cette deuxième lecture sans guide, techniquement (à mon sens) ça me semble vraiment impossible ou passer énormément (mais genre ÉNORMÉMENT) de temps a décrypter le jeu et les idées de Phil Fish. Autant des énigmes sont "facilement" trouvables avec un peu de jugeote et d'attention, autant d'autre vont demanderont de faire un effort mental assez intense et même avec une solution (partielle) ça sera difficile, vraiment. C'est une tout autre aventure qui se débloque et même si je n'ai pas tout capté (loin de là) on ne peut pas dire que Fez ne possède pas de vision, il en possède une vraiment forte qui ne plaira pas a tout le monde.
Chapitre 4 : P.E.R.S.P.E.C.T.I.V.E
En terme d'environnement, FEZ est très éclectique avec un penchant pour l'abstrait. Le monde est construit comme un grand labyrinthe qui donne un seul objectif au joueur (deux plutôt) explore moi & comprends moi, c'est la base de la recherche et de la découverte dans ce jeu. Lors de votre périple, vous allez en voir des environnements différents, parfois magnifiques avec une ville fleurissante ayant une ambiance chill comme tout puis découvrir une forêt plus sombre pour tomber sur un tunnel qui vous emporte dans un environnement tout droit tiré de la Gameboy première du nom ! Vous l'aurez compris, Fez est aussi une aventure visuelle qui ne laisse pas de marbre, entre ses zones chill et ceux qui donnent froid dans le dos, le jeu devrait vous surprendre pas mal ! Ce que j'ai préféré (perso) est vraiment le level design que j'ai trouvé intelligent, bien pensée et franchement agréable. Le système de teleporation est présent, mais demande quand même de s'imprégner de l'environnement au risque de tourner en rond et faire beaucoup d'aller-retour, il faut donc réfléchir a notre itinéraire comme la téléportation n'est pas non plus extrêmement permissive (point de téléportation fixe). Graphiquement, si vous êtes un adepte du pixel art (globalement) vous devriez tomber sous le charme de Fez et ce de façon instantanée, les couleurs, la direction artistique, tout est fait pour être agréable a l'oeil ! Le jeu a en prime un cycle jour/nuit qui donne encore plus un cachet a l'atmosphère du jeu, bien pensée !
Chapitre 5 : * ... . _..*
En terme de gameplay, la prise en main de ce petit Fez se fait très simplement avec un tutoriel très simple, mais qui explique bien le concept du jeu, du moins une partie. Parce que tout ce qui touche à l'exploration/plateforme de Fez est bon, Gomez se contrôle bien avec un panel de mouvement limité, mais efficace. On saute avec (A), on parle avec (X), on interagit avec (B) et on tourne la caméra (perspective) avec (R2-L2) et on s'agrippe aux parois avec les flèches (ou STICK). En terme de plateforme pure, ce n'est pas non plus le graal du maniement, Gomez est un peu lourdo mine de rien, mais Fez n'est pas qu'un simple jeu de plateforme. Tout l'aspect autour de la perspective et du changement d'angle font de Fez un jeu intelligent autant dans son exploration/plateforme que dans son level design d'une justesse assez incroyable ! Le problème de Fez est qu'il semble être construit comme un metroidvania (à première vue), mais que nenni ! le jeu est construit de façon similaire, mais si dans un Metroidvania le jeu offre les capacités au joueur de façon concrètement (tient, double saut ! dash, etc...) dans Fez le joueur doit lui-même comprendre les mécaniques derrières les idées de Phil Fish et vient ici toute la différence. Vous avez techniquement les clés en main pour en découdre avec ce Fez, mais le jeu ne vous mâche absolument pas le boulot, bonne chance ! (vous en aurez vraiment besoin)
Un petit défaut ? je dirais que la navigation dans la carte du monde est assez difficile. Enfin, elle est extrêmement lisible en terme de complétion, aucun problème sur ce point, c'est plus lorsqu'on essaye d'être précis que ça peut devenir casse-tête avec (encore) la perspective à moitié 2D-3D du jeu.
Je pense quand même en avoir parlé un minimum, mais je veux revenir sur la difficulté du jeu. FEZ n'est pas un jeu difficile comme je le disais, tout le monde peut prendre du plaisir sur le jeu, voir la fin et avoir eu une expérience excellente sans pour autant avoir creuse de ouf le jeu. Le premier niveau de lecture est simple, ludique, amusant et faut quand même explorer et s'amuser avec le jeu pour parvenir à la fin, accessible donc. Phil Fish malgré son caractère de merde et son coté élitiste a quand même eu la décence de couper l'aventure en deux. C'est bien dans la deuxième partie que le jeu devient "atrocement" difficile pour n'importe quel joueur n'ayant pas un QI de 243.
Chapite 6 : CHEAP TUNE
Comment parler de la bande sonore de FEZ ! je la trouve excellente franchement. C'est le genre de musique 8-bit/synth moderne qui fonctionne du tonnerre avec moi, je pense que je suis en amour avec ce genre de mélodie. En soit ce n'est pas forcément mélodieux compte tenu du genre (très brute comme bruit) mais je ne sais pas, l'atmosphère lourde me fait "planer", ça vient vraiment me chercher x). (https://www.youtube.com/watch?v=KeWFzsqLsH0&list=PL89C6D0CCE49B641D∈dex=5)
Conclusion : FEZ est une expérience unique qui marque quand même, ce n'est clairement pas un jeu qui s'adresse a tout le monde, mais si cette critique vous donne ne serait-ce qu'un minimum envie, essayer le ! ça vaut le détour ^^