Vieille gloire passée cherche âme désespérément. Trop sérieux s'abstenir.

Ouais, bin c'est un jeu de foot quoi, genre à peu près aussi sexy qu'un concert de Luis Mariano accompagné(e) de deux rombières culs-de-jatte. J'en achète habituellement un par génération, parce que j'ai le malheur d'avoir des amis branchés foot et que ça reste agréable à jouer à quatre affalés sur le canapé, donc c'est tombé sur cette cuvée 2015 de FIFA, principalement parce qu'elle reste moins chère que son homologue konamique. Mais si vous voulez mon avis (pour ce qu'il vaut dans le domaine), PES sera sans doute plus intéressant que FIFA cette année. C'est l'avantage d'être l'outsider au niveau ventes/popularité, on se décarcasse façon Ducros pour essayer de détrôner le champion en titre, champion qui pendant ce temps-là baye aux corneilles et profite de la vue pour se regarder les pieds. Aussi loin que je puisse me souvenir, ça a toujours fonctionné comme ça, une guerre sans merci entre Konami et EA depuis le milieu des années 1990 ; et tous les pauvres hères s'étant risqués dans le game ont fini éclatés comme des boudins antillais trop cuits au milieu de l'affrontement. On a donc eu droit à ISS, puis FIFA 98-01, puis PES, puis FIFA 04-05, puis PES 5-6, puis FIFA depuis 2007, et là après 7 années de suprématie les joueurs se disent que peut-être EA se fout un peu plus de leur gueule d'année en année. C'est intelligent un gamer, je suis tellement fier de participer à la maturité grandissante du médium vidéoludique.

Sinon, au-delà de considérations purement personnelles (comme par exemple pourquoi continue-t-on à s'enflammer pour 22 boeufs courant derrière un ballon sur un terrain trop grand pour eux alors que de vrais sports comme le handball sont toujours cruellement sous-représentés), il faut avouer que la série d'EA fait une fois encore montre d'un contenu conséquent et relativement intéressant pour les joueurs solo occasionnels (dont je fait partie). Les joueurs obsessionnels, capables de rester plus de deux heures d'affilée sur le jeu sans roupiller, seront donc eux aussi aux anges a priori, et pourront à loisir humilier des anglais à la chaîne ou se faire humilier par un gamin allemand qui n'a pas vu la lumière du soleil depuis que son équipe nationale a récupéré sa quatrième étoile. De plus, comme nous vivons dans une génération de jeux entièrement connectés, c'est toujours intéressant de relancer celui-ci de temps à autres, juste pour le plaisir de le voir synchroniser, télécharger et mettre à jour des milliards de trucs qui nous dépassent. Plus thérapeutique qu'une mise à jour Xbox One.

Je suis manifestement embêté, parce que même si j'aime à penser que j'ai l'habitude de critiquer des jeux vidéo et que je sais y faire dans le domaine, je me rends compte que je ne sais pas comment critiquer un jeu de foot, ou même plus généralement de sport à cet effet. New gen oblige, c'est plutôt joli (même si l'ensemble pourrait être un peu plus fignolé tout de même, le jeu est en tout cas loin d'exploiter toutes les ressources de la console), les joueurs répondent bien, l'IA pas trop catastrophique (malgré quelques accès de débilité de la part des gardiens)... Est-ce que ça en fait un bon jeu pour autant ? Disons que ça en fait plus ou moins le même jeu que depuis quelques années, c'est-à-dire bien fichu, mais plutôt lourdaud, froid et sans aucune âme. Qu'il est loin le temps de Fifa 99.