FF3 sur Nintendo DS est au J-RPG ce qu’un plat de coquillette est à la cuisine, ce qui se fait de plus neutre, de plus fade, de plus simple mais bon, on en mange quand même. Disons que ce n’est pas spécialement mauvais mais ce n’est pas bon non plus. Aucune singularité ne vient saisir le joueur, tous les domaines sont réduits à leurs formes les plus simples.
Une histoire basique : Quatre héros doivent sauver le monde des ténèbres. Il n’y aura jamais d’éléments en plus, rien de surprenant, on tracera sa route jusqu’au générique final sans être interpelé une seule fois. Cette route qu’on trace, en plus de ne cacher aucune surprise, se permettra d’être redondante. L’impression de déjà-vu vous submergera tellement de fois durant la partie que vous douterez de votre bonne santé mentale. Heureusement que les musiques sont belles, sans quoi j'aurais eu l'impression d'être dans le néant. Pour le reste il s'agit de putains de décors qui se répètent, toujours les mêmes grottes, les mêmes couloirs interminables qui mènent au Boss. Et bien sûr il faudra se taper des combats aléatoires à n’en plus finir. Vous en gerberez de ces combats ! Sans déconner, j’ai dû en faire 5000, en fait le jeu c’est juste ça, des combats ! Ce jeu il fallait pas l’appeler Final Fantasy, il fallait l’appeler combat. Et après on s’étonne que les J-RPG soient longs. LOL. Normal, c’est facile de proposer un seul truc et de le faire tourner en boucle. La trame est mécanique. Tu arrives dans un nouveau village qui se fait embêter par un méchant, tu vas dans l’antre du méchant, jusqu’à lui, tu le bats et tu repars pour un autre village. Aucune quête annexe bien sûr, enfin si, un système merdique de quête par « mail », c'est-à-dire en étant connecté, à j’sais pas quoi d’ailleurs, à oublier quoi. Et bien sûr une trame qui se répète en soi ça ne me gêne pas si je suis saisis par un univers ou par une ambiance. Mais ici on est dans de la fantasy éculée, dépeuplée d’originalité, totalement niaise et assez laide du reste.
Mais alors pourquoi 5 ? C’est gentil tout de même un 5.
Parce que, quand même, les combats au tour par tour, aussi basiques soient-ils, sont intéressants. Surtout contre les Boss et encore plus vers la fin lorsqu’on maîtrise tout. Il est plaisant de réfléchir aux coups que l’on va porter, il faut être fin stratège et audacieux. La fin du jeu livre d’ailleurs ses meilleurs duels. Parlons-en justement de cette fin. Elle te baise la gueule. Elle te viole la fin. Tu comprends ? Affronter six Boss d’affilé (tous excessivement durs évidemment) sans mourir auquel cas tu devras tout recommencer. Au bout de mon cinquième échec j’ai failli balancer ma DS par la fenêtre, heureusement la fenêtre était fermée.
Et puis enfin, il y a ce système de job contre lequel tout le monde râle. Vous êtes cons de râler. Ces jobs c’est peut-être le truc le plus intéressant du jeu. Pouvoir changer de « job » (c'est-à-dire de capacité) à tout moment permet de s’adapter aux ennemis et de reconstituer une meilleure équipe quand cela s’avère nécessaire, et même obligatoire. Moi à la fin j’avais une équipe de ouf. Ma connasse de magicienne qui soignait tout le monde (très utile la petite mais tout le temps entrain de crever, d'où le "connasse"), mon ninja qui envoyait des armes blanches à distance, mon chevalier dragon qui tombait du ciel telle une épée de Damoclès et mon karatéka excellent en corps à corps. C’est peu dire que j’en étais fier de cette équipe, et je l’ai menée durant toute un aventure fadasse qui m’aura quand même donner quelques moments de joies, nés d’innombrables moments de frustration.