Final Fantasy IX
8.3
Final Fantasy IX

Jeu de SquareSoft et Hiroyuki Itō (2000PlayStation)

Final Fantasy IX, joyau de la légendaire saga de Square, nous plonge dans un monde de magie, d'aventure et d'émotions inoubliables. Sorti en 2000 sur PlayStation, cet ultime opus se démarque des précédents, s'éloignant des mondes futuristes pour nous transporter dans un univers aussi bien inspirée de l'Europe médiévale que du Roi Lear de William Shakespear.


Un retour aux sources 

Après une période où les civilisations industrielles modernes ont largement dominé, Final Fantasy IX marque un retour salué aux racines médiévales et fantastiques européennes qui caractérisaient la série jusqu'au cinquième épisode. On note ainsi le retour de personnages chibi, aux figures triplement proportionnées à leur taille et au design adorablement stylisé qui se marie harmonieusement avec l'univers et les protagonistes du jeu. Yoshitaka Amano, absent depuis FFVI, signe forcément son come-back en réalisant les esquisses originales des personnages, renforçant ainsi la sensation de retour aux sources. Le jeu se pare également d'échos nostalgiques avec de nombreuses références aux anciens opus : des noms de lieux et de personnages familiers réapparaissent, des thèmes musicaux classiques sont réorchestrés et des clins d’œil abondent pour le plaisir des fidèles de la première heure. 


Le récit, quant à lui, en apparence plus léger que ses prédécesseurs sur PS1, mêle humour et émotion et se voit porté par des personnages attachants qui ont définitivement conquis le coeur de nombreux fans. Il est important de préciser "en apparence", car les thématiques abordées restent fortes et profondément philosophiques, tout en conservant une certaine dose de légèreté, créant ainsi un équilibre subtil. Le drame tissé par ces protagonistes hauts en couleurs associe subtilement bonheur et tristesse, ce qui laissera une empreinte durable sur les joueurs.


En corrélation avec sa narration, le monde de Final Fantasy IX surprend avec ses accents de conte pour enfants, ses châteaux médiévaux, et ses animaux anthropomorphes. Sa conception soignée pousse le joueur à en explorer chaque recoin, et à découvrir les nombreux clins d'œil et éléments cachés le parsèment, garantissant un intérêt constant même après plusieurs parties, tant il regorge de secrets.


Que dire, également, de la bande originale signée Nobuo Uematsu qui regorge de morceaux mémorables, tels que le thème de Freya, celui de Terra, Loss of Me et bien entendu, le superbe Mélodies of Life. Tout cela sans compter sur la présence d'arrangements issus de précédents opus raviront les fans. Plus posée et mélancolique que les deux précédents opus, il est indiscutable que l'OST est de très grande qualité.


Des personnages attachants au cœur d'une histoire vibrante

Le jeu nous offre une galerie de personnages uniques, tous plus attachants les uns que les autres. De Vivi et Zidane, à la fois innocents et porteurs d'un destin tragique, à Steiner et Freya, adultes tourmentés par leur passé et leur place dans le monde, chaque personnage est finement développé et apporte une dimension unique à l'histoire. Contrairement aux épisode VII et VIII, leur diversité visuelle est plus frappante, avec pas moins de la moitié des membres du groupe appartenant à des races "non humaines". Cette variété, alliée à leurs compétences uniques en combat, donne à chaque personnage un attrait irrésistible et incite le joueur à les utiliser tous.C'est un choix audacieux qui tranche avec le réalisme et le sérieux des deux précédents opus, mais qui fonctionne à merveille. Chaque personnage est traité avec soin et profondeur, contribuant ainsi indiscutablement à la popularité du jeu.


Le scénario met quant a lui en lumière des thèmes universels tels que la vie et l'amitié. S'attaquant à la notion de "sacrifice de soi" d'une manière différente des précédents Final Fantasy, il propose une réflexion profonde et philosophique sans jamais tomber dans l'hermétisme. Cet équilibre entre profondeur et légèreté est l'une des grandes forces du jeu. On y trouve des moments de rire et de détente qui contrebalancent les sujets plus graves, créant une expérience immersive et captivante.


Un système entre tradition et innovation

Mais cette nostalgie du passé ne se contente pas de viser l'univers, cet épisode renoue avec une approche plus traditionnelle, inspirée de celle de ses aînés, délaissant les innovations audacieuses de ses prédécesseurs au profit d'une structure plus classique. En effet, Le système de jeu est plus simple et intuitif que l'opus précédent et permet aux novices de s'y plonger facilement.


Chaque personnage possède un job prédéfini (mage noir, chevalier, voleur, etc.)qui influence le type d'armes ou d'armures qu'il peut équiper. Chacune d'entre elle possède une ou plusieurs aptitudes intégrées que les personnages peuvent apprendre en gagnant des points d'expérience en combat. Une fois ces aptitudes totalement apprises, le personnage peut les utiliser même sans l'équipement correspondant. Il existe également un système de synthèse grâce auquel les joueurs peuvent combiner deux objets ou plus dans des boutiques pour créer des équipements plus puissants ou des objets rares, renforçant ainsi la stratégie d'équipement et de progression.


Le système de gestion dans Final Fantasy IX est de ce fait souvent considéré comme l'un des plus équilibrés et engageants de la franchise. Il combine habilement tradition et innovation, offrant une expérience à la fois nostalgique pour les fans de longue date et accessible aux nouveaux joueurs. L'attribution de rôles fixes à chaque personnage enrichit l'immersion narrative, car elle lie étroitement les capacités en combat à l'histoire et à la personnalité de chaque protagoniste. Cela encourage également les joueurs à utiliser toute la gamme des personnages disponibles plutôt que de se concentrer sur une sélection restreinte.


Des graphismes sublimes et une interface intuitive

Même sans avoir eu la chance d'y jouer, n'importe quelle personne s'intéressant aux jeux-vidéo à l'époque se souvient indiscutablement de la beauté de Final Fantasy IX. Le jeu se pare de graphismes et de cinématiques d'une qualité saisissante, débordant de vie et de couleurs, rivalisant sans aucune honte avec ceux des jeux PlayStation 2, auxquels ils a largement fait de l'ombre. L'attention portée aux détails est tut simplement incroyable, et il va sans dire qu'il s'agit sans aucun doute de plus beau jeu de sa génération.


Néanmoins, aussi belle soit-elle, la réalisation possède une faiblesse récurrente à tous les opus 32bits, à savoir celle de se repérer dans l'espace. Même si tout n'est pas encore parfait et que l'on peut encore facilement manquer une sortie ou une pièce en particulier, certains efforts ont été faits. Le système "Feel Icons" répond ainsi à l'une de ces critiques fréquentes : la difficulté à identifier les points d'interaction. Des icônes contextuelles apparaissent désormais à l'écran, indiquant les actions possibles, que ce soit pour examiner un objet, parler à un personnage ou résoudre une énigme. Certains défauts des précédents opus, comme la difficulté à distinguer les passages praticables et la position du personnage mentionnée ci-dessus, ont donc essayé d'être corrigés.


Tout bijou à ses défauts

Malgré tant d'éloge, Final Fantasy IX compte aussi des défauts, à commencer par ses temps de chargement relativement longs, notamment lors de l'effet de transition entre l'écran noir et le début des combats. Et comme le taux d'apparition des ennemis est élevé, on s'en retrouve rapidement frustré . De plus, les combats en questions peuvent être vraiment longs: animations des techniques, magies, invocations, transformations...tout prend un temps fou! Le temps entre la sélection d'une commande et l'action est long. Le système de transe, dont il est impossible de contrôler le moment ou il se déclenche, cause également parfois des problèmes stratégiques assez frustrants.


Verdict

Véritable hommage à la série, passionnant de bout en bout et d'une beauté et d'une poésie à en couper le souffle, Final Fantasy IX se classe incontestablement au sommet de la série, de la ludothèque Playstation et du jeu de rôle japonais de manière générale. Plus accessible, l'aventure a l'avantage de pouvoir séduire les nouveaux venus sans pour autant délaisser les joueurs de longue date.

-Wave-
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le 10 avr. 2024

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