Pour être honnête, j'ai vraiment voulu l'aimer, ce FF9.
Et il faut dire que le bougre est séduisant avec ses beaux atours : retour à un univers réellement fantasy (après les incursions modernes ou post-modernes des épisodes précédents), cinématiques magnifiques, direction artistique grandiose et variée... du coup, l'envie de se laisser porter est forte, et on s'attend forcément à un grand jeu.
Mais voilà, le bat blesse vite.
Enfin, lentement serait plus approprié car en fait, dès le premier combat quelque chose cloche : QUE. C'EST. MOU. DU. GENOU. BORDEL.
Même en mettant les potards de vitesse à bloc (réglable dans le menu, bon point), le rythme des combats est constamment parasité par de nombreuses sous-animations jolies et détaillées au demeurant, mais qui retardent l'action proprement dite.
Honnêtement, quand je joue à un FF, je veux marraver du monstre, pas forcément admirer l'animation des poils de fesse de tel personnage qui s'agite alors que celui-ci va bientôt attaquer (sous réserve que ce soit son tour, allez savoir).
Cela rend le côté aléatoire des combats malheureusement insupportable, car il m'est arrivé parfois de passer plus d'une minute pour simplement one-shot un monstre. Et recommencer cinq secondes après, en ayant à peine eu le temps de reprendre le contrôle de mon perso !
C'est d'autant plus rageant qu'il y a de belles choses à dire sur le système de combat.
Il est basé sur des compétences dont beaucoup ont une réelle utilité, leur apprentissage via les équipements est malin.
Et les réguliers changements imposés de personnages, pour les besoins du scénario, font aussi pas mal pour la solidité du système : on se force à découvrir d'autres façons de jouer, à expérimenter ces compétences, et du coup à remettre en question ses choix de jeu.
Et chose étonnante, la difficulté est plutôt bien calibrée : on peut avoir une équipe puissante mais pas ridiculement invulnérable (on vous voit, FF7 et FF8), grâce à ces fameuses compétences dont la gestion est au petits oignons.
En pinaillant, je dirais bien que le boss final laisse un peu trop de part à la chance. Mais pour le reste, il n'y a rien qu'une bonne gestion des compétences ne permette de surmonter.
Côté histoire, c'est un peu le même problème, soyons honnêtes : la trame principale se suit sans déplaisir, avec de très beaux moments, mais la parlotte parfois peu inspirée, certains persos visiblement "rentrés" au chausse-pied (peu développés et/ou n'apportant pas grand-chose à l'intrigue), et
l'antagoniste principal (Kuja) qui fait passer Sephiroth pour un méchant crédible -et pourtant, qu'est-ce qu'il est con et tête à claques, celui-là-
...mettent un sacré coup à l'expérience.
C'en est au point, parfois, de donner envie de finir le jeu en pilote automatique sans forcément suivre, ce qui est dommageable car le dernier tiers du jeu s'avère plus intéressant à suivre niveau enjeux.
Et on peut continuer sur le même thème du "oui, mais..." pour pas mal d'autres choses : la musique de facture beaucoup plus irrégulière que précédemment (malgré certains morceaux franchement dingues), des mini-jeux sympas mais des donjons peu inspirés dans leurs mécaniques, ...
Donc oui, j'ai vraiment voulu l'aimer, ce FF9.
Mais jusqu'à la dernière seconde de la cinématique de fin (une fois encore superbe, mais interminable), ce jeu souffle le chaud et le froid.