Final Fantasy VII
8.4
Final Fantasy VII

Jeu de SquareSoft et Sony Interactive Entertainment (1997Nintendo Switch)

En souhaitant me replonger à nouveau dans Final Fantasy VII j’étais devant l’éternel dilemme, garder ses souvenirs ou les confronter à son propres parcours vidéoludique et les affres du temps ? Après avoir terminé le jeu à nouveau, très clairement, il accuse chez moi le poids des années.
Visuellement déjà, les modèles 3D des personnages m’ont un peu piqué les yeux (diantre, ces fameux visages sans bouche, déstabilisant !), et ce d’autant plus après être passé sur FFIX l’année dernière qui lui s’en sortait très bien sur ce plan.
Les décors en arrière plan ne m’ont eux pas particulièrement gênés et certains “panoramas” font toujours mouche. Même chose au niveau des cinématiques, impressionnantes à sa sortie, elles se regardent encore aujourd’hui sans déplaisir. Pareil pour les invocations, même si devoir se taper leurs animations des dizaines et dizaine de fois, ça peut lasser.


Globalement je ressors surtout un peu déçu du scénario et de la narration. Alors certes, l’univers du jeu est plutôt accrocheur et non dénué d’une certaine richesse, l’ambiance mélancolique immersive, le ton mature/adulte (mais pas sans l’absence d’une certaine naïveté) n’est pas pour me déplaire, mais j’ai trouvé que le jeu tirait bien trop sur la corde et finissait par tourner en rond.
Très clairement, au bout d’un moment je ne demandais qu’une chose, pouvoir couper dans le scénario, notamment dans le dernier tiers (le fait de connaître les tenants et les aboutissants a peut être joué).
Qui plus est, niveau écriture, il ne faut pas être trop exigeant, difficile d’être impressionné aujourd’hui, et je suis toujours dubitatif face à ces enchaînements de séquences tantôt amenant des réflexions “profondes” et d’autres où l’on est parfois à la limite de l’enfantin, du ridicule ou du puéril.
Néanmoins, je peux tout de même reconnaître à FFVII une certaine science de la mise en scène (on a tous je pense 3-4 moment qui nous restent en mémoire), de la gestion du rythme (sauf dans le dernier tiers) et un brio pour alterner entre les instants épiques et tragiques.


Obligé évidemment, de dire un mot sur le système des matérias, la feature principale de FFVII à l’époque. Cette idée de game design ajoute un aspect tactique et une plus grande paramétrabilité de son équipe (le nombre de combinaisons n’est pas négligeable même si finalement c’est moins impressionnant qu’on ne le pense au début). Mais à l’inverse, associée à une volonté de “pouvoir faire ce que l’on veut de ses persos” cela amène finalement à réduire les personnages jouables au strict minimum. J’avais par exemple décidé dès le départ de choisir Aerith, mais quand il s’est passé ce qu’on connaît tous, j’ai transféré son rôle à un autre personnage sans que mon équipe en pâtisse réellement. Pareil pour les autres membres, j’ai surtout regardé l’intérêt de leurs “limites” pour me décider. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il ne s’agit que de skins non plus, mais on est pas loin.


Pour terminer, rapidement les autres aspérités qui m’ont un peu dérangées lors de cette nouvelle partie de FFVII : une map dont sont absents le nom de lieux (un petit téléchargement d’image a comblé le manque), un “open world” finalement assez quelconque, des mini-jeux osef, des combats aléatoires parfois trop fréquents, un accompagnement sonore pas non plus inoubliables (hormis une poignée de morceaux), des bugs sur la version switch (oui j’ai du me retaper tout le dernier donjon …), et Sephiroth finalement, il est ridicule plus qu’inquiétant non ?


Je pourrais finalement résumer ma nouvelle appréciation de Final Fantasy VII comme un “jeu oui-mais” : un aspect artistique toujours plaisant mais une technique qui a difficilement traversée les années, un scénario d’abord accrocheur mais qui s’enlise, une aventure bien rythmée mais jusqu’à un certain point, un gameplay tactique mais peut être pas assez.


Le Final Fantasy de la demi-teinte.

Créée

le 3 mai 2020

Critique lue 465 fois

5 j'aime

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