Même si beaucoup de personnes de ma génération ont découvert Final Fantasy VII à la fin des années 1990, je n'en faisais malheureusement pas partie. Aussi, j'ai toujours aimé les jeux de rôles en jeux vidéos (occidentaux et orientaux) et sur papier. CSB/off
C'est donc sans nostalgie et avec la plus grande curiosité que j'ai abordé ce FFVII lorsqu'un ami m'a gracieusement prêté le jeu et la console qu'il faut pour y jouer. Néanmoins, il y a une grande différence entre moi et ceux qui ont achetés le jeu avec leur sous à l'époque et qui avait la vision de l'époque. Ce test est donc destiné à ceux qui souhaiteraient s'y mettre aujourd'hui.
Graphismes généraux:
Un point qui fait assez débat. Personnellement, je ne trouve pas les graphismes mauvais. Alors certes, les personnages sont représentés hors combat par des polygones grossiers, MAIS c'est toujours lisible et les émotions des personnages sont bien représentées. Et c'est la seule chose que l'on puisse trouver moche dans ce jeu car en combat et lors des cinématiques, les personnages sont biens mieux animés et dessinés. Le point fort du soft c'est la direction artistique et les décors précalculés, et là franchement c'est beau. Il y a clairement la patte FF avec tout le symbole industriel derrière mais avec l'analogie du nucléaire (ici appelé le Mako).
Chara design :
Ce n'est pas ce qui paraît le plus original du jeu de premier abord, lorsque je voyais enfant et ado les personnages je trouvais leur design assez cliché même si j'aimais bien cloud et un personnage optionnel du jeu
Vincent Valentine le vampire, j'étais assez fan de Castlevania à l'époque
Après quelques JRPG plus tard, il est finalement assez réussi en raison d'une certaine maturité. C'est en effet assez rare d'avoir des personnages qui semblent matures (à distinguer d'avoir des personnages qui semblent adultes). Bon ok, Cloud est un minet blond et Tifa une brune à gros seins (ce qui n'est pour moi pas un problème en soi tant que le bonnet ne dépasse pas l'intérêt du personnage). Cependant quasiment tout le reste du casting est bon, ça en fait 6/8.
Pour les PNJ c'est un peu plus convenu même si Rude et Reno sont sympathiques, pour Sephiroth je peux pas juger. C'est devenu tellement une icône de la pop culture qu'on peut plus être objectif, en tout cas il ne laisse pas indifférent.
Gameplay :
Le système des matérias est bien pensé et il s'agit sans doute d'un des meilleurs système mis en place dans la série FF. Seul point noir, l'impossibilité de ranger ses matérias dans l'inventaire ce qui est plutôt relou en fin du jeu quand tu en as 20 000. Sinon au niveau du gameplay du combat en lui-même je pense que c'est du sans faute. On trouve pour la première fois un système de limites et on retrouve le système de placement avant-arrière.
En dehors des combats, c'est assez intuitif, il y a beaucoup de mini jeux qui ponctuent l'aventure. En soi, ils ne sont pas contraignants même pour moi qui n'est généralement pas très friand de ça. Le fait est que à un certain moment du jeu, pour obtenir une puissance adéquate tu dois enchaîner les courses de chocobos. Ce n'est pas rédhibitoire ni obligatoire pour finir le jeu, mais ça aurait pu être raccourci.
Écriture :
C'est le point fort du soft. Combien de RPG commencent par vous mettre dans la peau de bioterroristes ? Dans une civilisation où le pillage des ressources planétaires est garante d'un confort certain, les personnages vont commencer par faire un sabotage qui confine à l'attentat. On ne peut pas nier l'actualité d'une telle problématique. D'ailleurs, toutes les références qui sont liées à la science, son progrès et à sa mesure sont plutôt réussies et plus nuancées qu'on aurait pu attendre d'un JRPG.
L'univers développé est ainsi complexe, varié dans ses niveaux et modes de vie. La plupart des PNJ du scénario ont un un caractère assez fort n'étant pas juste des ressorts scénaristiques faciles.
Quasiment tous les personnages de l'équipe ont vraiment une bonne histoire et pas uniquement Cloud dont certaines scènes sont véritablement marquantes
( et pas que la mort d'Aeris)
En effet, si beaucoup de RPG mettent effectivement en scène un parcours initiatique qui va faire accroître la puissance du héros et pourquoi pas faire évoluer sa vision sur le monde, peu se concentrent comme le fait bien FFVII sur des problématiques purement internes du personnage.
Ça a été ma principale surprise sur le soft car d'habitude, les personnages des RPG se réduisent assez souvent à leur rôle et peu à leur personne (on présente un Spiderman sans Peter Parker en gros) alors qu'ici chaque personnage est lourd de sens. La relation entre Tifa et Cloud offre par exemple de beaux moments d'émotion lorsqu'on ne s'y attend pas.
Sur le plan purement formel, et c'est un grief que partagent beaucoup de JRPG à cette époque, la traduction n'est pas fameuse : il y a des fautes, un ou deux contresens et même une phrase qui est restée en américain. Soyez rassuré ça ne perturbe pas vraiment l'expérience de jeu, pour les puristes il vous faudra la version américaine.
Scénario :
Le scénario est relative basique sur son schéma, un homme qui découvre la vraie nature de son identité et qui veut se venger en dépit du prix payé par les autres et par miroir le héros qui va confronter des problèmes similaires mais trouver une autre manière de les résoudre. Il s'agit d'un antagonisme relativement classique et pas forcément très présent d'ailleurs qui n'est jamais ennuyeux de par la richesse de l'univers et la construction du scénario. .
La durée de vie et la progression de l'histoire :
La durée de vie est située entre 40 et plus de 100 heures pour un premier run en fonction de si vous rushez le boss final ou si vous voulez faire tous les boss optionnels, qui seront par ailleurs ridiculement fort par rapport au boss final, chopper toutes les matérias etc...
Le jeu se déroule sur 3CD, le premier qui est une suite de scène assez haletantes, le deuxième qui est plus avare en scènes mais plus court également et le troisième qui offre un monde ouvert au joueur et qui lui permet de faire du leveling et de réaliser ce qu'il veut faire. Je voudrais d'ailleurs attirer l'attention sur l'absence d'obligation du levelling si on veut juste finir le jeu. On peut très bien faire le jeu d'une traite sans passer dix heures à farmer du monstre ce que j'apprécie beaucoup.
Bande son :
Doit-on encore la présenter ? Elle est longue variée et d'une grande qualité même si la dernière musique de la map est un peu trop envahissante et la musique de la neige pas ouf ouf. Le reste c'est de l'excellent que ce soit dans le ton dramatique, décontracté, urbain. En tout cas réduire l'ambiance sonore et la musique de FFVII à ses musiques de combats et de boss seraient une erreur.
Conclusion : 17/20
Je ne pense pas la réputation usurpée, loin de là. Le jeu cache une maturité de ton assez rare dans le JRPG et il dégage une ambiance à la très singulière identité. Je pense que pour saisir tout le sel du jeu, il est nécessaire d'avoir un certain recul. Il y a quelques passages un peu longuet mais moi qui pensait que je n'arriverai plus à passer 50 heures sur un jeu, FFVII est venu me démontrer le contraire. Le jeu est très jouable et je ne pense pas qu'un remake soit nécessaire dans l'immédiat. C'est sa profondeur dans l'écriture et dans le gameplay, dans son ambiance particulièrement sombre qui a réussi à lui forger une place de choix dans le panthéon des JRPG et s'il était sorti aujourd'hui avec des graphismes au goût du jour, le succès serait au rendez-vous. A vous de jouer.