Il suffira d'une traduction française...

Jouer à un monument tel que FF VII près de 20 ans après sa sortie, cela sous-entend connaître, fatalement, certains éléments, capitaux ou non, du jeu (mort d'Aerith, Matérias...). Plus que tout autre, la traduction française calamiteuse aura eu un impact particulier sur mon expérience avant même qu'elle ne commence : je savais que j'allais me frotter à un jeu peu accessible à cause de sa localisation. Et ça l'a été. La conjugaison fait souvent défaut, les noms propres (Shinra, SOLDAT...) voient leur orthographe varier subitement, la syntaxe est parfois inexistante (rendant la phrase vide de sens). Résultat : une fois sorti de Midgar et arrivé sur la carte du monde, j'avais l'horrible sentiment d'être largué. Aussi décidais-je de m'arrêter là et de trouver un moyen de jouer au jeu avec une traduction décente.


J’eus ainsi le bonheur, quelques semaines plus tard, d'apprendre l'existence du projet Néo-Midgar. Les personnes derrière cette entreprise (qu'ils en soient ici remerciés) souhaitaient voir FF VII doté d'une traduction française digne de ce nom et, après de nombreuses années d'efforts, venaient de livrer un patch retraduisant complètement le jeu (dialogues et menus).


C'est donc avec un immense plaisir que je pus retenter l'expérience dans de bonnes conditions. Pour en venir au jeu lui-même, il offre indéniablement une excellente porte d'entrée aux J-RPG.
Le système de combat est accessible, le fonctionnement des Matérias (magies) est simple mais d'une profondeur grandissante à mesure que le jeu progresse et la difficulté est bien dosée. Ainsi, avec un minimum de jugeote, on se sort des combats (et des boss) sans difficulté insurmontable (la tension est malgré tout présente). Mourir est en verité assez rare et la courbe de progression bien échelonnée entre moments d'exploration et combats épiques donne envie de continuer. J'ai ainsi fait globalement le tour du jeu (sans les boss optionnels baptisés "Armes") en un peu plus de 60 h.
L'histoire y est aussi pour beaucoup : les personnages sont attachants (je pense en particulier à Rouge XIII et Vincent), l'antagoniste principal (Sephiroth) est moins caricatural que ce que je craignais tandis que le scénario, d'apparence simple au début, se complexifie assez rapidement avec de multiples rebondissements et pas mal de moments marquants.


(l'histoire et la rencontre avec Dayne, les révélations concernant les parents d'Aerith et le passé de Cloud, la mort de Bugenhagen...)


Le tout prends place dans un univers assez dépaysant pour le genre (mélange de cyberpunk et de fantasy, de technologie et de magie) même si FF VI avait déjà ouvert la voie.


Bref, une fois la magnifique (pour l'époque) cinématique d'intro passée, on est plongé dans une aventure que l'on suit avec plaisir et émerveillement du début à la fin, le tout étant porté par une bande originale d'une efficacité rare, chaque thème accompagnant avec force les événements.
Passons rapidement sur les graphismes : le jeu a presque 20 ans. De fait, les décors 2D, au demeurant très jolis, sont flous et les personnages sont modélisés sommairement. Pas de quoi me rebuter, le seul vrai défaut étant la lisibilité de certains passages (la touche SELECT permet heureusement d'indiquer la position du personnage et les sorties du décor).
De fait, un charme indéniable se dégage, malgré la technique d'une autre époque. Les Invocations, pour ne prendre que cet exemple, se révèlent encore très convaincantes visuellement (notamment les dernières récupérées, les plus puissantes).


Et sinon, ce jeu culte, il a des défauts ? Difficile d'en trouver, tant le jeu se montre efficace même aujourd'hui. Mais certains points trahissent clairement son âge :



  • Le Gold Saucer, véritable "hub" des mini-jeux, reste très attrayant et coloré, mais les activités qu'il propose n'ont rien d'amusant. Ils sont au pire, frustrants, au mieux, passables. Pas mauvais certes, mais le mini-jeu de snowboard, on n'y revient pas plus de deux fois. Seule l'arène de combat est intéressante car elle propose un vrai challenge.

  • La quête annexe des Chocobos n'est, je le confesse, pas ma tasse de thé. Entraîner ces rigolotes petites bêtes pour qu'elles s'améliorent, soit, mais l'interface et la démarche sont, là aussi, d'un autre âge. Et puis la folie Pokémon n'est pas passée par moi donc bon...

  • La narration dans le jeu vidéo a quand même bien progressé depuis la sortie du jeu. FF VII nous le rappelle lors de quelques rares "creux" où l'on se retrouve sans savoir où aller (vous l'avez compris, je chipote).


Et... c'est tout. Le jeu est, je le redis, d'une grande solidité et n'est pas "hostile" malgré sa plastique désuète et son gameplay qui pourrait effrayer les néophytes du genre (ce que j'étais avant de lancer le jeu).
Il y a bien un défaut assez particulier, qui selon moi gâche un peu la fin donc spoiler !


Il s'agit bien de ce cher Sephiroth qui, en tant que boss de fin, est beaucoup trop faible !! S'il a plusieurs formes (ce qui permet de varier la tactique des combats), sa forme ultime, accompagné de l'archi-connu morceau "One-Winged Angel", est d'une facilité déconcertante (équipe niveau 70 pour info). C'est simple : il n'a même pas eu le temps d'attaquer ! Un conseil donc si vous avez choisi de lire ce spoiler : attendez qu'il agisse afin de faire durer le plaisir (et la musique !).


Ce jeu, marqueur d'une génération, emblème d'une console, aura donc réussi à me séduire au-delà de mes attentes. S'il fait partie de ces œuvres qui marquent, c'est aussi grâce à ces petits rien, moments de fulgurance qui arrivent à vous surprendre, ce qu'on attends pas systématiquement d'un jeu vieux de 18 ans.
Je pourrais citer un moment particulier du combat final, mais par souci d'éviter tout spoil, je retiendrai cette entrée dans la cité des Anciens : le décor est magnifique (on croirait presque un autre jeu) et la musique, lancinante et mélancolique ("Listen to the Cries of the Planet") installe définitivement le cadre : le lieu est chargé d'histoire et quelque chose d'important est sur le point de se produire (c'est en tout cas ce que je pensais et ce fut le cas).


Final Fantasy VII est une invitation à l'aventure comme on en connaît peu aujourd'hui. Une aventure prenante, touchante, qui me laisse un beau souvenir alors que je n'en demandais pas tant.
Un souvenir proche et lointain à la fois, teinté de nostalgie comme s'il provenait de mon enfance.
En vérité, la force de ce jeu réside peut-être ici : m'avoir fait retomber en enfance...

Créée

le 4 mai 2016

Critique lue 250 fois

Corto_M

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