Chaque année ou presque, depuis bientôt quinze ans, je refais une partie de ce merveilleux Final Fantasy VIII et chaque année, là sans exception, je verse une larme à plusieurs moments.
Passons de suite sur les défauts : le système de combat n'est certes pas intuitif et, s'il offre bon nombres de possibilités via les associations magiques, n'est pas aussi ouvert que les matérias de son prédécesseur. Pourtant, cela ne m'a pas empêché de passer des heures à peaufiner des tactiques (avant chaque boss) ou des stratégies (optimiser ses statistiques sur tout le jeu). De même, l'aspect romantique du jeu est comme un poivron : on aime ou on déteste. Cela ne m'a pas embêté et, contrairement à ce que j'ai pu lire, n'empêche pas le jeu de s'empreindre d'une grande maturité scénaristique.
Cependant, s'il est une chose que je n'ai que très peu revue depuis ce jeu, c'est bien l'ambiance : la direction artistique est absolument sublime, la bande son est excellente à tous les niveaux et tout l'aspect créatif est extrêmement cohérent. Mentions spéciales à la salle des tableaux du CD4 et à la fameuse scène dans l'espace où la musique, décor, le gameplay s'effacent pour ne montrer que le personnage central et un chronomètre.
Le scénario est excellent, même si j'ai préféré la première partie
L'assassinat de la sorcière
à la fin
Ultimécia, bien qu'intéressante, n'est pas très bien introduite. On perd aussi cet aspect "militaire" que j'appréciais particulièrement, notamment au niveau de la relation entre les personnages. Passage obligé pour faire évoluer le scénario ?
Le scénario, justement, est réussi dans la mesure où le jeu se suffit à lui-même mais crée mécaniquement une réflexion de la part du joueur. La fin est à la fois fermée (scène post-crédits, univoque) et ouverte (le lien entre L. et U., qui alimente encore aujourd'hui de nombreux forums).
A l'heure où le remake de FF7 est déjà dans les fourneaux de Square Enix, je m'interroge sur la possibilité d'une refonte complète du 8ème opus. Exit les combats lents, certes, mais il faudrait également s'affranchir des tableaux fixes et le choix de représentation quasi pictural des villes.
Enfin, le jeu a cela d'intéressant qu'il jongle sans cesse avec les émotions du joueur, même lorsqu'on sort de la trame principale.
Je prends pour exemple le col où Laguna affronte le griffon et où que j'ai retrouvé par hasard des années plus tard avec le groupe principal. Le simple fait de retrouver ce lieu, absent de la carte du monde, m'a touché. Peu de critiques en parlent, mais c'est selon moi ce qui donne toute sa puissance émotionnelle au jeu.
A découvrir ou à rejouer, absolument.