A tous ceux qui ont eu envie de mourir lors de la scène où Yuna et Tidus se forcent à rire
Un jeu représentant de son époque.
Aujourd'hui, il peut apparaître dans les critiques récentes comme un jeu moyen, voire même un jeu peu apprécié par les amateurs de la saga. Les points négatifs serait nombreux selon certains: Gameplay peu évolutif, histoire particulièrement mauvaise, fin bâclée et graphismes médiocres.
Si, tout comme moi, vous êtes halluciné par cette description, alors vous faites probablement partie d'une certaine génération, à savoir: la génération qui n'a pas joué à Final Fantasy VII avant mais qui s est mis à FF avant l'arrivée de la PS3.
En effet, le principal problème d'après moi de cet opus est son "timing". Un des premiers jeux de la PS2. Il arrive quelques courtes années après le VII (ou le IX mais celui là a engendré moins de fans étrangement). Toute la génération précédente, à peu près acquise au VII a, par défaut renié cet opus. Ne mentez pas bande de galopins je vous connais gamers.
Bon, finie l'analyse à deux balles, parlons du jeu, et pourquoi qu'il est bien ce jeu, allez viens!
Déjà, c'est le premier FF moderne à ne pas se décliner sur 3 ou 4 CD hahaha take that Cloud... hum. Bon pardon.
Comme souvent dans FF on se retrouve donc dans un univers fantastico-punk, même s'il n'y a pas beaucoup de guns dans cet opus. L'histoire nous met en appétit directement, elle ne traîne pas en longueurs comme c'est parfois le cas dans les prologues de RPG. D'office on voit le partit prit des développeurs, de jouer la carte du mystère, un fantôme qui nous apparait et nous dit des choses pas forcément à notre portée à ce stade actuel du jeu. Dès que l'action se lance, le prologue s'amuse à nous perdre à un rythme effréné, et à la fin, on peut dire qu'on est scénaristique ment au moins aussi avancé que cher Tidus (j'y reviendrais).
Le reste du jeu prend ensuite la forme classique des RPG FF quoique je trouve avoir un sentiment de liberté plus grand. La trame est somme toute assez bateau pendant la première moitié du jeu, on récupère sa team à droite à gauche et on fonce vers un but obscur, la cité de Zanarkand, même si on sait pas trop ce qu'on va y trouver, ou pourquoi on y va (on y va originellement pour récupérer l'ultime chimère, mais pendant tout le jeu on sait pertinemment que ça servira pas à grand chose, donc on a qu'une hâte, arriver au bout pour pouvoir relancer le scenario).
D'ailleurs, la fin est pour moi ce qui est le plus réussi dans le scenario. Il est normal que cette fin trouve ses détracteurs, et c'est compréhensible étant donné sa complexité. Personnellement, j'ai du finir le jeu deux fois et aller vérifier sur internet afin d'avoir une analyse à peu près correcte de la fin. Celle ci est très "philosophique". Elle prend ses racines dans diverses mythologies et surtout dans la métaphysique. Comprendre ce que représente Sin, qu'est ce que le cycle, quelle est la nature de Jecht, ou quel rôle finalement joue Tidus, à quel monde appartient t'il et quel monde est le vrai? Que représente l'ultime chimère? Comprendre tout ça est un véritable défi, mais au bout du compte, avec un peu de réflexion, tout prend sens. La fin est magnifique. Bien entendu on échappe par contre pas aux romances à deux balles qui sont énervantes, mais qui émeuvent quand même grâce à UNE chose. Mais si vous voulez savoir ce que c'est attendez un peu... :)
Bref, la progression se fait sans trop de soucis, au travers d'une histoire somme toute assez linéaire, mais comportant nombre de moment qui nous laissent tout simplement sans voix (l'attaque de Sin a Mi'ihen, le sauvetage de Yuna, ou l'introduction de l'acte final par exemple) ce qui me permet de parler à présent des graphismes et de la direction artistique.
Moche ce jeu? Non mais c'est surement l'argument le moins pertinent que j'ai vu depuis le début. Ce jeu est sortit en 2002, autant vous dire que pour moi les graphisme InGame sont magnifiques, le jeu est fluide, les animations sont assez développées, exceptée l'animation faciale, faut pas trop en demander non plus.
Les scènes cinématiques sont tout simplement bluffantes. Si en 2014 les Japonais accusent un certain retard dans le domaine de la 3D, il y'a dix ans, ils étaient tout à fait dans la moyenne et ont même fait un sacré bon boulot avec ce FFX. La direction artistique quant à elle est bonne, sans être exceptionnelle et ne souffre d'aucun problème important.
Bon, vous en avez marre d'entendre dire du bien de ce jeu? Ok, on va en dire du mal maintenant.
Le gros point noir du jeu, ce sont ses personnages. Mais whaaaat sérieusement, Square Enix à le syndrome du personnage principal moisi et peu attachant. Cloud ça allait, squall: insipide, Djidane: pas crédible, TIDUS: Extrêmement relou (puis Vaan, relou aussi surtout à coté de ses kicksiders). Pourquoi faire ça? On a pas idée de mettre un personnage aussi relou et immature dans un jeu, le pire restant surement sa voix. On a la voix anglaise à défaut d'avoir la voix Jap que je ne connais pas du tout, et cette vois oh mon dieu.
Que tout ceux qui ont eu envie de mettre fin à leur vie lors de la scène où Yuna et Tidus se forcent à rire lèvent la main.
Bon, ne tirons plus sur l'ambulance, mais pour faire un tour d'horizon, le reste de la troupe est attachant mais ça reste pas folichon. Yuna par exemple, on a envie de l'aimer mais son caractère est tellement mou et plat qu'elle reste inintéressante (contrairement au X-2 où là Yuna pour le coup à une classe d'enfer, elle porte d'ailleurs le jeu). Khimari ne décroche pas un mot du jeu, Wakka est l'acolyte rigolo cliché, Lulu est très froide. Il nous reste Rikku, qui est le morceau de fraicheur du groupe, c'est un personnage cool et décalé, on adore ce personnage et sa manie de se balader à moitié nue pendant tout le jeu (hum hum). Et enfin Auron, la force tranquille, l'aura de puissance du groupe. Donc des perso assez hétérogènes. Les méchants, comme souvent ne sont pas très crédible, mais ça on commence à être habitué.
Enfin les chimères, de part le gameplay et leur design, sont un ajout très bénéfique au jeu.
Dernier point que j'aimerais aborder: la Musique
Et vous vous en doutez, je garde le meilleur pour la fin.
Donc autant le dire tout de suite, FFX est pour moi le chef d’œuvre absolu du compositeur Nobuo Uematsu. Le thème principal du jeu: "to zanarkand" est décliné sur tout le jeu de diverses manières. Sous sa forme la plus simple dans l'introduction, elle est tout simplement magique. Je ne sais pas si c'est sentimental, mais à chaque fois que je l'entend, les larmes me montent aux yeux tant la profondeur de ce piano dans le vide des ruines de zanarkand est puissante. Une mélodie simple mais envoutante, une maîtrise du contrpoint qui frôle l’indécence tant elle est évidente et peu compliquée, c'est tout l'art du compositeur d'avoir sublimé une musique avec seulement quelques notes très simples. Aucune virtuosité demandée pour jouer ce morceau, juste des sentiments.
Le reste de l'OST est dans cette continuité, poétique et profond, avec cependant des thèmes de combats ultra géré et même des OVNI à base de Death Metal (notamment dans le prologue)
Maîtrise de bout en bout pour monsieur Uematsu, 10/10 à la musique bien évidemment.
Voici donc ce qu'il en est de ce Final Fantasy X, un jeu somme toute peu innovant, aux mécaniques de jeu déjà éprouvées, à l'histoire plus complexe qu'il n'y parait mais qui en rebuteras certains, aux personnages dans la gamme. Mais ce qui pousse ce jeu vers le haut c'est les sentiments qu'il y'a dedans, impossible de rester de marbre devant ce jeu. La musique seule suffirait à lui accorder la moyenne (elle suffirait même à accorder la moyenne à Duke Nukem Forever, c'est pour vous dire).
Les jeux japonais de toute façon ont toujours donné lieu à des avis très tranchés, on aime ou on aime pas. Moi j'aime, et malgré tous ses défauts, je suis triste d'avoir fini ce jeu.
Pelic