Le douzième chapitre de Final Fantasy a divisé les joueurs en deux camps, ceux qui n'y voit qu'une trahison de la série et ceux qui adorent l'ambition démesurée derrière sa production. Je fais indéniablement partie de la seconde catégorie parce que cet opus a été chapeauté par Yasumi Matsuno (Tactics Ogre, Final Fantasy Tactics et Vagrant Story) et que le talentueux bonhomme a toujours fait preuve d'audace avec les jeux sur lesquels il a œuvré. FFXII reprenait une structure de MMO avec une progression de jeu solo, une prise de risque insensée qui rompait avec les règles très codifiées du J-RPG d'autant plus que le titre était développé pour une PS2 en fin de vie. Le pauvre Matsuno fut remplacé après plusieurs années de production par un membre expérimenté de la saga, Hiroyuki Itō (FFVI et IX) à cause de l'ambition colossale de ce dernier qui voulait y mettre une quantité pharaonique de choses. Tout d'abord il faut dire que FFXII est magnifiquement réalisé, non seulement tout le jeu est en 3D mais la caméra est libre et les héros ainsi que les ennemis sont affichés simultanément dans la zone d'exploration, une véritable prouesse technique pour la PS2 à l'époque, le monde d'Ivalice est immense, ultra varié et l'explorer vous prendra des dizaines d'heures, le système de combat en semi temps/réel qui utilise une gestion des personnages grâce à des ordres prédéfinis (Gambit) était juste génial et l'OST épique de Sakimoto demeure juste un régal pour les oreilles. Après on pourra lui reprocher un scénario en deca de ses prédécesseurs, des personnages moins travaillés qu'à l'accoutumé, très inspirés de Star Wars (Vaan = Luke, Penelo = C-3PO, Balthier = Han Solo, Fran = Chewbacca, Basch = Obi-wan, Ashe = Leia, Gabranth = Darth Vader et Vayne = Darth Sidious) et un méchant un brin caricatural mais tout ceci ne pèse pas bien lourd face à l'univers du jeu qui se révèle être d'une incroyable richesse. FFXII reste pour ma part le dernier grand volet de la série grâce à l'ambition démesurée de Matsuno qui a su lui insuffler tant de qualités qu'il serait trop long pour moi de les expliciter dans ce modeste avis. Je n'ai qu'une chose à vous conseiller, essayez-le, vous l'adopterez.