Final Fantasy XIII par _wam
Chère page blanche, je te prie d'excuser ces quelques semaines, coincé entre Gran Pulse et Cocoon, mes instincts vidéoludiques se sont montrés chronophages. La cause? Si l'évocation de ces lieux te rappelle un souvenir, c'est que toi aussi, un jour tu t'es joint à cette quête épique contre les l'Cie... ou Fal'cie... ou... attends, qui ça pouvait bien être?
Je n'ai pas trop saisi en fait, je m'attendais à autre chose en montant dans ce train en marche, l'envie de toucher à une formule classique, celle qui a fait ses preuves dans des épisodes XII, IX ou éventuellement VI. Mais non, ce graphismes néo punk, cet univers mécanique, ça ne ment pas. En insérant cette galette dans le boitier de la xbox, je savais bien que ce Final Fantasy XIII me surprendrait.
L'approche d'un Final Fantasy est toujours particulière. On lui accorde une certaine attente, on s'attend à un gameplay similaire aux précédents, on aime retrouver ses marques en quelques sortes, le prestige du nom l'obligeant à faire honneur au souvenirs de ces batailles épiques en compagnie de ces chers Tidus, Djidane ou autre Aeris... ha non, pas elle!
Du coup, lorsque Square Enix fout un coup de pied dans nos habitudes, on se demande un peu ce qu'on fout là. Ces cartes qui ne consistent qu'en un couloir, cette progression linéaire, Final Fantasy X nous y avait habitué certes, mais le choc reste tout de même présent. Si cela sert la mise en scène pourquoi pas et après tout cela s'y prête bien: un Final Fantasy qui se montre plus direct, si cela peut servir l'histoire pourquoi pas.
Sauf qu'au final, tout cela se montre difficile à digérer. En effet, difficile de réellement s'intégrer dans ces lieux que l'on ne fait que traverser, tentant de fuir nos poursuivants. Là où la saga nous a habitué à des univers denses se dévoilant dans l'exploration du monde, ici les détails s'envolent et n'ont leur place que dans les menus d'aide. Difficile à nouveau de s'attacher aux personnages, aux enjeux même à cette trame lourde et décousue. On ne se sent pas spécialement impliqué dans cette quête, on a du mal à en apprécier certains même si on parvient tout de même à en détester d'autres. Là où ce background a rendu certains épisodes mythiques, ici les univers se traversent et s'oublient. On est exigeants, on attend qu'un Final Fantasy puisse être un sujet de discussion comme je pourrais vous citer plus de 10 ans après cette fameuse bataille pour sauver Midgar de l'Arme, il n'en est rien.
Bon, admettons, le bestiaire est un poil balèze... bon.
Mais après tout, un Final Fantasy on cherche à lui pardonner, on se dit que s'il bouscule nos habitudes, il a peut être ses raisons, il ne nous veut pas forcément nous déstabiliser mais il est un peu comme ce pote relou qui veut absolument vous montrer un clip de Six Ft Ditch et qui des fois vous déniche des trucs cools.
Le premier combat m'a un peu décontenancé. Dans Final Fantasy XIII, les combats s'enchaînent, s'évitent ou s'imposent. Ils ne sont pas aléatoires que ce soit dans leur fréquence ou dans leurs adversaires. Ca n'a l'air de rien, mais quel plaisir de pouvoir évoluer dans un univers ou l'on ne se sent pas obligé de rentrer dans une phase de combat lente et lourde pour démonter 2 mobs qui ne nous intéressent pas. Même si les combats restent indispensables , ils n'ont pas spécialement cette lourdeur inhérente à l'épisode X par exemple et on ne peut que s'en réjouir.
Mais quand vient l'heure de l'affrontement, voilà le second effet "Je te casse tes sales habitudes de fanboy jamais content qui se touche 2h pour savoir quel sort conviendrait le mieux à la situation". Ici, votre temps est compté. Mieux, c'est lui qui vous permet de lancer vos attaques et à partir de là, tout va très vite, ne vous laissant la possibilité de contrôler qu'un seul de vos combattants, les autres se bornant à une stratégie que vous leur dictez types défenseur, attaquant, soigneur... Sans pour autant vers un automatisme général, cette approche permet de garder une dimension stratégique appréciable en se concentrant rapidement sur l'essentiel. Un gameplay qui en rebutera plus d'un, certes, mais qui une fois accepté sait se montrer efficace.
Le réel défi de ces combats n'est pas tant les adversaires, mais le temps que vous mettrez pour les anéantir. La stratégie la plus efficace doit vous apparaître le plus rapidement possible au risque de croiser à nouveau l'écran Game Over, et il apparaîtra souvent.
Au final, c'est là que réside la grande force de ce Final Fantasy, balayer toute la lourdeur accumulée des épisodes précédents, ce présenter comme l'enfant bâtard d'une lignée baignant dans un univers vieux jeu, un peu comme Big Soul dans le clip Le Brio (oui je déterre des archives), tes parents qui te croisent un concert de deathcore, se pointer en Vans à un entretien d'embauche... wé c'est pas spécialement concluant mais sur le coup vous vous dites que c'est pas spécialement une mauvaise idée.
Alors non, Final Fantasy XIII n'est pas spécialement un mauvais jeu de rôle, au contraire, il regorge même de qualités remarquables et propose un défi intéressant, une mise en scène époustouflante et une aventure épique. Non, il ne marquera pas, il se glissera une fois dans votre console et rarement dans vos conversations, il franchira difficilement sa dimension digitalisée pour basculer dans la réalité. Non, il manque juste de charme en fait. Il n'est pas spécialement un mauvais jeu, il n'est pas non plus un excellent Final Fantasy.