Après un Final Fantasy XII qui m'a laissé plus que dubitatif en dépit de ses qualités, j'attendais beaucoup de ce Final Fantasy XIII. Le premier trailer diffusé m'avait laissé imaginer que le jeu repartirait sur de bonnes bases, au moins pour ce qui est de l'univers dans lequel il se déroule. Puis le temps passe, les images affluent, les informations aussi, jusqu'au coup de grâce : le design de Shiva. Shiva, la reine de glace, l'invocation la plus connue de la série aux côtés d'Ifrit, est devenue une moto. Je ne sais pas s'ils ont réfléchi une seule seconde à ce qu'ils ont essayé de faire, mais rien que de l'écrire, je me rends compte de l'idiotie de la chose. Et qu'importe si ça colle à l'univers de FFXIII et si ça change de la jeune femme dénudée à la peau d'albâtre : on ne fait pas d'une divinité une moto. C'est presque écrit textuellement dans la Bible.
Mais attention : FFXIII n'est pas un moins bon FF parce qu'on a touché aux invocations. Non, c'est plutôt que le foirage des invocations est le symptôme le plus visible d'un foirage plus conséquent. FFXII avait des invocations pour la plupart inutiles et pas très intéressantes bien qu'en général assez classes : symptôme. Maladie : arythmie, personnages inintéressants (coucou Ashe, Vaan, Penelo) et narration désastreuse (et je pèse mes mots). On ne pouvait pas faire pire en terme de narration, c'était impossible. Eh bien apparemment, si. On a fait FFXIII. Un couloir, un dialogue bourré de clichés, un couloir, une cinématique, un boss, une cinématique, un dialogue bourré de clichés. Et on recommence dans une autre zone encore plus moche que la précédente. Alors oui, graphiquement, c'est fin, c'est détaillé, on a des modélisations et des textures de malade, mais bon sang que c'est fade (sauf Gran Pulse qui est, je l'avoue, le seul passage intéressant du jeu). Super, un RPG avec quatre heures de jeu dans un dépotoir, j'en rêvais.
Non pas que l'histoire soit inintéressante, mais qu'est-ce qu'elle est mal racontée. Et pourquoi nous avoir servi un casting encore plus affligeant que le précédent. Oui, pourquoi ? L'héroïne est une angry lesbian qui ne pense qu'à distribuer des mandales. On ajoute le traditionnel blond aux cheveux longs sauf que là c'est pas un surfer gay mais un snowboarder bodybuildé avec un Q.I. d'huître (mais qui n'a absolument rien de comique ni touchant contrairement à Wakka, l'autre armoire à glace idiote de la saga). On met aussi un black qui ressemble à Eddie Murphy sauf qu'il n'est pas drôle et qu'il n'a malheureusement pas beaucoup de personnalité. Et là, gros délire des développeurs : Vanille. Le pire personnage du jeu vidéo jamais créé. Le double maléfique de Rikku auquel on aurait ajouté toute l'idiotie et la vacuité de Penelo. Le combo fatal. Et évidemment, le seul personnage que l'angry lesbian de service ne veut pas baffer. Que la vie est mal faite. Parce que moi, j'ai vraiment envie de la baffer, la Vanille. Mais vraiment. Et vas-y en plus que ça dégouline de bons sentiments jusqu'à l'overdose, le tout enrobé de mollesse. De la guimauve fondue qui colle. Car jamais (non, jamais) on ne sent de véritable souffle épique chez eux. Totalement surréaliste. Candy, à côté, c'est de la trash TV. Et je ne parle même pas des seconds rôles qui n'ont absolument pas été travaillés. Je crois que je n'ai jamais autant insulté ma télévision avant FFXIII. Et j'attends avec impatience Dissidia : Duodecim pour pouvoir exploser la tête de Lightning.
Voilà, ça fait du bien de pouvoir expulser toute la haine et la colère que j'éprouve pour ces personnages aussi attachants que des cafards. Merci Fang (la moins caricaturale) et Hope (à ta manière, parce que tu es le seul personnage qui évolue vraiment et qui soit un tant soit peu crédible) de relever le niveau. A part ça, FFXIII n'a presque rien d'un RPG mais les combats sont vraiment pas mal et j'ai adoré dépenser des points de compétence dans les cristariums. En espérant que le Versus XIII relève le niveau (non, ne me retirez pas l'espoir et l'envie de croire qu'un jour, Final Fantasy renaîtra de ses cendres tel le phénix que l'on invocait jadis, sinon il ne me restera rien). Sinon, si vous aimez les RPG, je vous conseille tous les FF jusqu'au X. Une déception pour un Final Fantasy, même si ça ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à jouer au bout de 25 heures et de ne pas regretter (tant que ça) mon achat. Il était temps.