Final Fantasy XIII par SkyMarmotte
Final Fantasy XIII provoque en moi un sentiment que j'ai du mal à décrire. A mes yeux, la série est en état de mort cérébrale depuis son arrivée sur PS2. Le dixième volet est d'un ennui sans nom, le X-2 est un scandale, le XI est un vulgaire MMORPG (et dieu sait que je déteste ce genre), tandis que le XII rattrape vaguement le coup (mais on est bien loin de la grandeur des jeux sortis sur la PS1). Alors, forcément, quand un nouveau Final Fantasy est annoncé sur XBOX360/PS3, l'oreille se tend.
Je n'ai suivi le développement que de loin, la faute à un emploi du temps bien plus chargé que lorsque j'étais adolescent. De temps en temps, au détour d'un sujet, sur un site, je lisais les commentaires des gens, je les regardais s'écharper à propos d'un jeu qui n'était même pas encore sorti : il était clair que le treizième volet allait diviser, plus qu'aucun autre.
Le jeu sortit au Japon, les premiers retours furent mitigés : un aspect "couloir" très poussé, pas de ville ou de village (et pas de PNJ non plus), pas de quêtes annexes... Autant dire que cela sentait le roussi : qu'avaient-ils donc fait de Final Fantasy ? Que restait-il de cette saga autrefois si majestueuse ?
Je me suis laissé tenter et, comme toujours avec la série depuis son passage à la 3D, ce qui marque, c'est l'aspect graphique, toujours plus beau. Pour son arrivée sur les consoles actuelles, Square Enix (dire qu'adolescent, il y avait d'un côté Squaresoft, et de l'autre Enix qui se disputaient la suprématie du J-RPG) a bien fait les choses. Final Fantasy XIII est incroyablement beau. Je me suis surpris à m'arrêter, parfois, au cours de l'aventure pour admirer les paysages. Quelle claque quand, au détour d'un canyon, l'on découvre la tour brisée. Et les musiques ! Je n'avais pas éprouvé cela depuis Final Fantasy VIII, elles sont superbes (je pense à un morceau, dans la première partie de l'aventure quand on arrive dans des sortes de jardins dont j'ai oublié le nom. Et puis il y a celui quand nous sommes à l'extérieur de la tour brisée), je me suis d'ailleurs empressé de me procurer la bande originale afin de pouvoir les écouter à loisir. Au moins, FF XIII assure dans les deux catégories qui ont en partie fait sa renommée.
Mais le système de jeu dans tout ça ? Là encore, on a le droit à un nouveau système de combat, que j'ai trouvé plutôt sympathique. A mes yeux, il fait presque jeu égal avec les matérias du septième volet.
Pourquoi une telle note, si le jeu a tant de points positifs ? Le problème, c'est que si la forme est parfaite, le fond est plus ou moins un échec. On s'ennuie franchement en jouant, et ce n'est que par challenge pour obtenir les 1000G (merci Microsoft d'avoir introduit ce système de succès) que je l'ai retourné dans tous les sens. L'effet couloir est en effet bien présent, et si les précédents volets n'offraient qu'une liberté de façade, le fait d'être sur des rails de manière aussi visible est un enfer, pour la simple et bonne raison que le scénario n'est pas intéressant. Alors, on se laisse guider, par curiosité, en se demandant quand l'histoire va décoller, que Square Enix a forcément prévu quelque chose pour mettre une claque au joueur. Cette claque est-elle l'arrivée sur Pulse ? On accède enfin à une grande plaine ouverte, peuplée de monstres. Mais tout de suite après, on se retrouve à nouveau dans un long couloir. La chasse aux monstres a son charme, et le challenge pour vaincre Vercingétorix (Ah, Christophe Lambert) donne envie de se défoncer. Mais il n'y a absolument rien d'autre à faire.
Les villages ont eux aussi disparu. Enfin non, il y en a un, en ruine. Il est superbe, magnifique, une vraie réussite. Mais il est à peine exploité, les développeurs n'en ont rien fait, et c'est un véritable scandale. Ils avaient de l'or entre les mains, et ont transformé le tout en plomb. Ont-ils été trop ambitieux ? Force est de constater que le J-RPG a pris un sacré coup dans la gueule avec la PS3 et la 360.
Quand je luttais pour obtenir ces fichus 1000G, j'étais très pris par le challenge, et non le jeu. Après l'avoir terminé, au lieu de le conserver comme les autres, je l'ai revendu. Square, que s'est-il passé ?