Jane Eyre par SkyMarmotte
Je vais éviter de trop m'attarder sur la forme, si ce n'est pour dire que le roman Jane Eyre touche un peu à tout : l'autobiographie (encore que, pas vraiment), le roman d'apprentissage, ou encore le roman gothique (une héroïne niaise au possible, des manoirs immenses, des hommes douteux ? Il ne manque que le viol, mais Bronte n'est pas Sade, et Jane n'est définitivement pas Justine). Quoi qu'il en soit, à trop se disperser, le roman ne va pas au bout des choses, reste en surface et demeure donc plat, de la première à la dernière plage.
Le voilà, le drame de ce livre : il est merveilleusement bien écrit, mais quel ennui. Il faut dire que je ne suis pas le public cible de cet ouvrage, il s'adresse plutôt aux jeunes filles inexpérimentées et naïves, comme l'héroïne, qui rêvent du prince charmant (et quel prince, sans ne rien révéler de précis sur la fin du livre, on voit que pour trouver l'amour, Jane doit revoir à la baisse ses exigences et se contenter d'un homme bien éloigné de son idéal). 300 pages de prose agréable pour nous conter les malheurs de la petite Jane (et subir ses crises existentielles permanentes), c'est trop. On aurait souhaité qu'à l'image de ses camarades du pensionnat de Lowood, elle soit victime du typhus, pour abréger ses souffrances et celles du lecteur.
5/10, pour sa valeur d'incontournable de la littérature anglaise et la qualité d'écriture de Charlotte Brontë.