"L'impossible n'est pas une fatalité mais un défi."

Cette citation présente dans le jeu a dû servir de leitmotiv pour les développeurs confrontés aux résultats financiers et critiques de la version 1.0. On ne va pas ressasser la carrière peu banale de ce MMO qui se termine finalement sur un happy end vu les 5 millions de comptes ouverts aujourd'hui.
Après 5 mois de partie étalés sur un an environ, avec plus de 200 heures au compteur, je peux donner un premier avis. A Realm Reborn n'a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit mais plutôt de faire son job. Et il le fait bien, très bien même. Cependant, il va falloir vous armer de patience pour arriver aux zones les plus consistantes et aux passages scénaristiques les plus croustillants. N'y allons pas par quatre chemins: le premier arc narratif "Chroniques de la 7e ère ombrale" est très mauvais car il s'agit d'une simple guerre entre 3 nations unies face à un méchant empire. Et le fait de cumuler au milieu de ce récit fade des quêtes fedex sans intérêt n'arrange rien. Une fois le générique de fin bouclé, on attaque un second arc narratif "Chroniques de la 7e ère astrale" vachement plus intéressant: complots politiques, financiers et sujets d'actualité (le problème des migrants à Uldah) sont au programme pour apporter enfin un peu de consistance à la belle Eorzéa.
De plus, le level 50 atteint, j'ai pu tracer en ligne droite sans devoir subir du grind annexe risquant de me faire perdre le rythme. Le final surprenant du second arc permet d'enchainer ensuite sur l'extension Heavensward avec son univers nordique envoutant (l'Avant-pays dravanien est à couper le souffle!) que j'ai pu bien entamer avant la fin fatidique de mon abonnement.
Sur PS4, les graphismes sont fins et beaux. Coté gameplay, la possibilité de pouvoir incarner à tour de rôle tous les jobs (aventuriers et artisans) est un sacré gros plus! Surtout qu'on peut choisir des compétences d'un job à attribuer à un autre. L'autre point fort est la garde-robe au contenu impressionnant pour transformer notre avatar en fashion victim. La teinture permet également de changer la couleur de la tenue, histoire de pousser la personnalisation encore plus loin. Un item récompensant l'ancienneté nous est offert pour transformer complètement notre avatar et le reprendre à zéro, sans perdre la progression, ce qui est appréciable si on est lassé du premier modèle. Les montures impressionnent par leur variété.
Chevaucher une armure magitek (bercé par le Terra's Theme) ou un behemoth, jouer à la Triple Triade, participer aux attraction du Gold Saucer... Tout ça est possible dans FF XIV. Mais sa direction artistique flamboyante est quelque peu flingué par une narration plate. Les cut-scènes sont sans saveur et l'interprétation caricaturale des héros est un sacré bon en arrière. Le doublage français fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Aucune critique sur le PVP car je n'en ai pas fait. Pour les donjons, c'est énorme: beaucoup de défis hight-level avec des boss mémorables (le dragon Midgardsormr dans "Le gardien du lac", whaou!) et des raids épiques face aux primordiaux (Ifrit, Shiva, Rhamu, Bahamut, ils sont tous là). Assurez-vous d'être bien préparé car vous risquerez un "kick" des autres joueurs si vous faites n'importe quoi, ou pas assez évolué dans votre job. N'oublions pas non plus les ALEAS permettant une montée d'Xp rapide en groupe, surtout dans les Hautes-terres du Coerthas central: une zone incontournable au level 40 avec son cyclope géant et son dragon situé au Vigile d'acier.
Beaucoup de choses à faire, de farming au point de risquer l'abrutissement. A chaque lancement de partie de FFXIV, on peut avoir ce sentiment de "partir à l'usine" mais l'envie d'avancer est toujours présente. L'abonnement n'est pas donné mais c'est le prix à payer pour avoir le MMO que nous le connaissons aujourd'hui. Par contre, raquer 7€ pour changer le nom de son avatar, franchement... Y'a pas de petits profits chez SE.
En dépit de toutes ses qualités, pas de miracle néanmoins: certains fidèles de la série solo resteront sur le carreau, découragés par l'investissement important demandé. Si vous aimez Final Fantasy, tentez la période d'essai sur 14 jours. Si vous avez apprécié FFXII en épisode solo, vous avez toutes les chances d'être comblés car A Realm Reborn FFXIV est une Rolls-Royce du MMO.