Grand lecteur de Gamekult, j'ai attaqué ce jeu après la lecture et l'écoute de l'avis du testeur du site, Puyo, avec une grande appréhension. J'ai compris d'après de nombreux retours que la phase "monde ouvert" est plutôt cool même si elle est victime des gros défauts de ce type de jeu (quêtes fédex trop nombreuses, beaucoup de redondance dans les activités proposées etc.). Mais c'est à partir du moment où Square souhaite se recentrer sur l'histoire que tout se gâte. On entend alors parler de chapitres maudits, d'histoire incohérente et brouillonne, de pans entiers du scénario qui est zappé. Je m'attendais alors au pire. Mais après 66h de jeu je souhaite rétablir la/ma vérité via cette critique : tout cela est faux ou énormément exagéré.
Effectivement, le chapitre 13 a une construction étrange dans son gameplay. Mais cette construction prend sens lorsqu'on se concentre sur l'histoire qui nous est narrée. Final Fantasy 15 ne raconte pas l'épopée d'un royaume sauvé par un héros et sa bande d'amis. Ce jeu raconte comment Noctis, un jeune prince, se doit de prendre la succession de son père. D'abord par vengeance puis par obligation. Et il prend conscience de cela au fil des heures de jeu et via le soutien indéfectible de ses 3 amis. Des amis trop lookés pour beaucoup, mais extrêmement attachants. Jamais on ne va nous prendre par la main pour nous expliquer ce qu'il se passe. C'est le côté roleplay du jeu. Noctis doit lire les journaux et autres notes qu'il trouve ci et là pour comprendre ce qu'il se passe. Le joueur doit écouter les conversations des PNJ autour de lui pour enrichir sa connaissance de l'univers. Alors que dans tout jeu traditionnel le héros est un acteur d'une immense histoire, dans FF 15 c'est l'histoire du héros et son ascension qui nous est présentée. On ne s'appesantira pas sur le pourquoi de la guerre, par contre on accentuera sur la réaction de Noctis face à cette guerre. Donc là où certains voient des incohérences ou des actes narratifs manquants, je vois juste un récit subtil qui s'axe sur une nouvelle sorte d'essentielle : l'humain, ce que vit Noctis.
C'est avec beaucoup de sensibilité qu'à été écrit Final Fantasy XV, beaucoup de subtilité. Le jeu est loin d'être parfait, à vrai dire il n'arrive pas mécaniquement à la cheville de FF 13 qui lui aussi était plus que perfectible. Mais Square a réussi à faire vivre un quatuor exceptionnel et à nous faire aimer un monde que l'on va voir s'effriter dans les dernières heures du jeu. Tout cela pour nous aider à comprendre les émotions du personnage central, ou mieux, nous les faire partager.
Les combats auraient pu être plus palpitants, le monde ouvert moins répétitif, les environnements plus variés. Mais on oublie ces défauts dans les deux dernières heures de jeu. Pas de doute, nous avons été témoin et acteur d'une belle histoire. Pas la plus grande, mais l'une des plus marquante de l'histoire du jeu vidéo selon moi.
Lorsqu'on pense aux difficultés qu'à du faire face ce jeu pour naître, on ne peut qu'être ravi du résultat. Car pour une fois, nous avons un jeu de rôle différent qui nous est offert avec sincérité et application. N'est ce pas le plus important ? Au diable la perfection.