Garanti sans spoil, je me suis même arrêté avant le boss final le temps de retrouver mon courage.
Le quinzième opus de Final Fantasy n'est pas mauvais en soi, mais pour un gars comme moi qui bavait abondamment (et c'est franchement peu dire) devant le premier trailer du fameux Final Fantasy Versus XIII, c'est une grosse déception.
Revenons à ce fameux premier (et deuxième) trailer. Un jeune homme charismatique, seul sur son trône, une expression d'intense mélancolie mêlé d'ennui sur le visage, entouré par l'immensité de son royaume froid et sans vie. Une solitude pesante, interrompue par un flot important de soldats qu'il va s'empresser de mener tout aussi froidement que violemment dans l’au-delà, et ce avec classe, ça part dans tous les sens et c'est juste impressionnant.
La définition même du mec badass dans un univers sombre et enivrant quoi. Vous y êtes ? Attention maintenant c'est le coup de tatane en pleine tronche.
Dix ans plus tard sort Final Fantasy XV que je m'empresse d'acheter Day-One (en vrai, trois jours avant). On retrouve un adolescent entouré de ses trois amis poussant une voiture en panne. Le charisme, lié principalement à cette mélancolie et ce mystère qui entourait ce ténébreux Noctis, est parti avec ce jeune prince bien trop lisse comparé aux premières promesses du projet. Les acolytes ne combleront pas ce manque, au contraire: on est dans le stéréotype pur et dur, vient que je met des lunettes et je deviens intelligent. L'ambiance pesante mais séduisante de FF Versus XIII reçoit un admirable coup de couteau dans le dos par les diverses interventions de la troupe. Parfois répétées à outrance pour nous rappeler la gravité de la maladie d’Alzheimer.
Bref, j'enterre définitivement Final Fantasy Versus XIII qui, pour moi, aurait été un digne successeur à Final Fantasy VII et aurait pu même le surpasser dans sa catégorie de jeu badass. Pas celui de 1997 qui visuellement impressionne aujourd'hui autant qu'un playmobil mal habillé, mais plutôt celui redoré dans l'imaginaire collectif grâce à Advent Children et compagnie. Ou peut-être celui à venir.
Maintenant je me dois d'expliquer ma note. J'enterre à contrecœur Versus XIII, le deuil est maintenant à faire. Je juge maintenant ce jeu sur ce qu'il propose en définitive, et non sur mes attentes.
L'histoire en elle-même est sympathique voire à un certain moment très accrocheuse, mais prend quand même un certain temps à démarrer. Sans compter l'introduction un peu bâclée, puisque le jeu compte avant tout sur son film pour nous présenter son univers, vendu séparément. Ou comment réussir à la fois à proposer une introduction trop courte et très complète à la fois. Un autre soucis: le manque de flash-back sur l'histoire de Noctis et ses acolytes. Il y en a, mais trop peu pour savourer pleinement le lien entre Noctis et Luna par exemple.
Toujours concernant l'histoire, elle manque un peu d'originalité et donne l'impression d'avoir piqué quelques idées (voir beaucoup) à d'autres œuvres, que ce soit d'anciens épisodes de la saga ou à d'autres jeux d'autres licences. Il y a quelques bonnes idées, mais rien d'assez nouveau et c'est dommage. Le peu d'originalité est toutefois appréciable.
Maintenant concernant les mécaniques de jeu, il y a des hauts et des bas. Le négatif d'abord: des combats qui partent dans tous les sens au point parfois de ne plus comprendre ce que l'on fait, des bugs de caméra très gênants qui étaient sensé être résolus, et un système de quêtes annexes à l'histoire principale qui a simplement pour but de nous balader sur la map, de prolonger la durée de vie et de nous faire faire du level up. Rien malheureusement qui aurait pu mettre en avant des personnages secondaires intéressant ou qui donnerait des infos croustillantes sur le contexte de l'histoire... Mais voici que voilà enfin les hauts: des combats très dynamiques qui enterrent ceux de Final Fantasy XIII, une carte plutôt grande (je m'attendais quand même à mieux, surtout pour les villes) aux décors parfois impressionnants et offrant une grande liberté. Cette grande map donne aussi l'impression d'avoir toujours quelque chose à découvrir, et c'est cool quand on aime les secrets de jeu, en espérant qu'il y en ait (c'est obligé non ?). Et pour revenir aux personnages stéréotypés et répétitifs, ils ont quand même leur charme en tant qu'animaux de compagnie.
Il est temps de conclure. Au final, on est loin des premières images du projet, et ça fait mal comme le chante Maé. De plus, pour un temps de production si long (entrecoupé de longues pauses quand même), on pouvait espérer la perfection, au final j'ai personnellement un arrière-goût de jeu inachevé confirmé par des annonces de mise à jour à venir sur un chapitre 13 que j'ai pourtant déjà trouvé trop long. Je tiens toutefois à nuancer les choses, si je suis aussi sévère c'est que Squaresoft, et en moindre mesure Square Enix, ont bercé mon adolescence. Le jeu est finalement plus que jouable, il est sûrement même appréciable pour un grand public et possède quelques scènes qui décrochent la mâchoire (je pense surtout à une cinématique très colorée, et un rêve qui ne servira qu'à inclure une vidéo de promotion, ce qui rajoute à mon impression de publicité mensongère sur ce volet, mais passons...). J'aurai simplement aimé mettre un 8 voire un 9/10 à ce volet.
Le mot de la fin maintenant: pour un Final Fantasy, je situe celui-ci seulement dans la moyenne des différents épisodes auxquels j'ai pu jouer à cause de son manque de charme et cette désagréable impression d'inachevé, alors que je m'attendais à une véritable pépite d'originalité et de badasserie.