Moi, Noctis, Roi de Lucis et de la pêche

     Final Fantasy XV est un jeu que j'aurais aimé adorer et sur lequel j'ai passé de très bons moments, mais je n'arrive pas à me débarrasser du sentiment qu'il aurait pu être bien plus et que la version que nous avons aujourd'hui entre les mains est un énorme gâchis. 
Ce jeu avait pourtant beaucoup de chose pour plaire. Tout d'abord son casting de personnages principaux : Noctis, Prompto, Gladio et Ignis manquent certes cruellement de développement et de background mais les interactions qu'il ont entre eux tout au cours du jeu crée une dynamique de groupe qui les rend franchement attachants. Entendre Prompto flipper dans les donjons, Noctis râler sur la température et se faire taquiner en retour par Gladio participe à rendre le jeu plus immersif et permet d'en apprendre plus sur la personnalité des protagonistes, le scénario et l'univers. L'amitié qui se dégage de ces quatre personnages est sûrement l'une des plus belle chose que le jeu a à offrir. 
Autre point positif : le système de combat. Il est à la fois très dynamique, très instinctif et très plaisant. Des quatre héros vous ne contrôlez réellement que Noctis, mais il n'y a pas de quoi se plaindre : c'est celui qui a le meilleur gameplay. Ce dernier met l'accent sur la magie royal de Noctis qui lui permet de se téléporter et d'invoquer des armes à volonté. Celles ci dont d’ailleurs assez variées avec chacune leurs avantages et inconvénients (par exemple l'épée lourde fait beaucoup de dégâts et peut renverser les ennemis mais rend aussi complique les esquives). 

De même, j'ai bien aimé les différentes étapes précédant en combat la mort de Noctis : quand vos PV tombent à zèro vous passez en état de danger pendant lequel Noctis ne peut ni attaquer ni esquiver les attaques ennemis, pour sortir de ce mode il vous faut soit utiliser un objet de soin soit attendre qu'un de vos compagnons vienne vous aider, si vous subissez trop de dégât dans ce mode, le jeu vous laisse quelques instants pour utiliser un objet de résurrection sur vous même. Cela peut sembler superficiel et susceptible de faciliter énormément le jeu mais... Cela se justifie pas mal sur la fin. Lorsque vous frôler la mort, les PV max des personnages diminuent et ne vous seront restitué que lorsque vos personnage se reposeront, cela rajoute une certaine difficulté lors des long donjons.
J'ai vraiment beaucoup aimé les combats de ce FF, ce qui m'arrive rarement dans les jeux vidéos, d'autant plus de cette licence, et ni la caméra parfois hasardeuse, ni les environnements souvent trop sombres ou étroits pour permettre de manier correctement Noctis ne m'ont fait changer d'avis.
J'ai vu passer quelques critiques sur les graphismes du jeu, j'ai, personnellement, trouvé les environnements très jolis et variés.

Le scénario et surtout l'univers de ce Final Fantasy était, eux aussi, très prometteurs mais c'est clairement là où le bat blesse quand on y joue. L'un des articles de presse que j'ai lu sur ce jeu en parle comme étant « passé à coté de son scénario » et c'est clairement l'impression que j'ai eu tout au cours de ma partie. 
Les développeurs ont fait le choix de se tourner vers un monde ouvert et sont, à mes yeux, complètement tombé dans le piège de ce procédé. Au cours de la première partie du scénario vous vous déplacez donc librement dans la région et seuivez Noctis en plein road trip avec ses amis. Les problèmes arrivent vite : les décors dans lesquels on voyage sont certes magnifiques mais terriblement vides. Rien ne pousse à l'exploration car tous les endroits intéressants sont d'ors et déjà indiqués sur votre carte. Les quêtes secondaires qui vont vous faire découvrir en long et en large cet univers ne sont franchement pas intéressantes et consistent la plus part du temps à aller récupérer un objet à tel endroit ou aller tuer un groupe d'ennemis avant de retourner chercher votre, certes généreuses, récompense (vous avez peut être vu passer des blagues sur la quêtes consistant à chercher des grenouilles : elle est emblématique mais vraiment pas unique en son genre). Ses quêtes ne demeurent agréables que par les interventions des protagonistes, eux même décontenancés à la vue de leurs activités. 
Mais le vrai problème de cet aspect road trip et qu'il n'est pas intégré de façon logique et naturel dans le scénario et qu'il va au contraire en diminuer, voire en faire disparaître, les enjeux dans l'esprit du joueur.

Le monde est en danger et seul vous pouvez le sauver ? Allez plutôt pécher et récupérer une cargaison de flageolets égarée !
Soyons honnête : j'ai bien aimé cet aspect camping et road trip ainsi que le fait que la passion de Noctis soit la pêche. Mais... Le scénario n'avait franchement pas besoin de ça pour rater sa cible.

Ce scénario m'a semblé de façon général bâclé, il promettait beaucoup mais il lui manque énormément de choses. Tout est expédié. Plein d'aspects de l'univers, du scénario ou des personnages sont évoqués rapidement mais jamais réellement approfondis. Certaines des, nombreuses, coupes subies par le scénario sont également particulièrement visible. 
Aucun personnage n'est suffisamment développé, pas même Noctis qui avait pourtant de quoi être un excellent protagoniste, ils donnent l'impression de n'être que des ébauches d'eux même. Cela se sent particulièrement lorsque l'on aborde le sujet de Lunafreya et des antagonistes. Tous semblent prometteur mais leur développement se résume en quelques lignes de dialogue lâché ici ou la.Vous pourrez même tuez l'un des principaux antagonistes sans vous en rendre compte si vous n'êtes pas suffisamment attentif. J'aurais aimé m'attacher, par exemple, à Lunafreya mais vu son temps d'apparition à l'écran et la nature de ses intervention ça m'a été impossible. 
J'ai finalement un sentiment assez ambivalent vis à vis de ce jeu dont j'adore l'univers et les principaux personnages mais dont l'histoire me semble n'être que l'ombre de ce qu'elle aurait pu constituer.