Certain me diront que 3 fois rien, c’est déjà quelque chose. Je suis d’accord, mais dans le cas des Three Houses, c’est une belle perte de temps. Après, je vais pas dire que c’est moins que rien. Déjà parce que je suis allé au bout du machin et ensuite parce que y a quand même des trucs à faire. C’est globalement ennuyant, certes, mais y’a beaucoup de choses à faire. Mais que des choses casse-couilles.
Quand je pense que Nintendo annonçait ce jeu comme le plus abouti de la série ! Ils ne se seront jamais autant plantés.


Alors, est-ce ce héros (ou cette héroïne) complétement transparent et insipide ? On est bien loin d’un Ike, de ses doutes, de ses craintes et de ses stratégies. On n’incarne proprement personne. On est censé répondre à des questions mais nous ignorons tout du contexte dans lequel nous nous trouvons, et je veux pas spoiler, mais la fin n’apportera aucune réponse à nos questions les plus évidentes sur nos origines. J’avais choisi la voie d’Edelgarde (parce qu’elle est bonne) et cela ne me donne pas du tout, mais pas du tout envie de réessayer avec l’un des deux transsexuel de service.
Des personnages apparaissent et disparaissent sans qu’on ne comprenne qui ils sont ni pourquoi ils sont là. C’est un vieux gloubiboulga de diarrhée. A un moment, on croise un type avec un masque de tête de mort. On est chez Nintendo, les têtes de mort, c’est vilain, et paf, le type se met à combattre à nos côtés. Une phase de dialogue dit « c’est notre allié maintenant », il se fait tuer et on en sait pas plus… Déroutant. Y’a une sombre histoire de mère avec l’église de Rhéa machin truc, mais pareil, on ne comprend rien, pas d’explication. La nana se transforme en dragon ridiculement faible sans que ça ne choque personne.


Bon, c’est dommage parce que les scénarios, les grandes batailles entre les peuples, c’était vraiment la marque de fabrique des Fire Emblem. On parcourait un monde de ouf’, on rencontrait des personnages tout au long du jeu (y’en avait pas loin de 40 dans certains opus), fallait la jouer fine si on voulait les recruter. Mais ici, tout le monde est là dès le début et à partir du chapitre 2, votre équipe n’évoluera plus et vous connaissez d’avance tout vos ennemis. C’est d’un ennui !


Il parait aussi que qui ne risque rien n’a rien. Bah ici, il n’y a aucun risque, donc vous pouvez y aller. Le mode normal, est en fait un mode ultra facile et le mode difficile est un mode facile. Il faut prendre le dernier pour avoir un minimum de challenge. Et quand je dis minimum, c’est minimum, car même si vous prenez l’option de jeu classique (vos personnages morts ne reviennent plus), celle qui mets un peu de piment dans les combats, bah non, vous pouvez rembobiner la cassette pour éviter les morts des compagnons. Même pas besoin de se casser le cul à être stratège.
Alors certes, les combats sont bien foutus, mais c’est bigrement trop facile. Si vous gérez bien vos cours (encore une belle connerie ça), vos persos deviennent tellement overhypés, que plus personne ne les touchera et que leurs attaques pulvériseront les adversaires en un seul coup. Même les boss. Seuls les monstres montrent un minimum de challenge, mais la plupart du temps, il suffit d’attendre que vos adversaires s’en soient débarrassés ou les aient suffisamment affaiblis. C’est tristoune comme un caca orphelin qui reste dans la cuvette une fois la chasse tirée.


Pour le reste, parcourir de long en large ce monastère est épuisant, voir que les batailles sont toutes planifiées sur un calendrier est déprimant et les dialogues de soutien entre les personnages sont d’une longueur infinie et d’un inintérêt aussi total qu'un dimanche sans Youporn. Même la gestion de réparation des armes n’a aucun sens quand il suffit d’en racheter au marchand et de les faire booster à la forge pour moins cher (de toute façon, du pognon, vous en aurez raz la gueule).


Bref, ce jeu manque cruellement d’équilibrage, de difficulté et de profondeur scénaristique. Les personnages sont caricaturaux à pleurer (Bernadette, qui n’a pas eu envie d’égorger Bernadette et d’empaler Ferdinand sur le fion avec un pic chauffé à blanc ?) Je ne me suis attaché à absolument personne.


Pour quiconque connait un minimum les Fire Emblem, ce jeu sera très en deçà de ses prédécesseurs. J’avais déjà senti la pente glissante dans les ennuyants Fire Emblem Fates et Awakening sur 3DS mais force est de constater que nous sommes à des années lumières d’un Radiant Dawn ou de l’extraordinaire Path of Radiance.
On sent que le jeu est technologiquement à la ramasse et qu’il aurait pu sortir sur Wii, mais un scénario solide, des combats épiques et des personnages badass (les laguzz, le chevalier noir, Titania, Shinon, putain, ils déchiraient ceux-là…) auraient effacé ce manque de modernité, malheureusement, nous sommes très loin du compte.
Un jeu oubliable, sans profondeur, joué par un vieux con qui se dit que pour le coup, c’était mieux avant.

villou
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le 26 sept. 2019

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