A quoi peuvent bien rêver les fleurs aux abords des fenêtres ?
Sorti en 2009 sur PlayStation 3, Flower est le second jeu de thatgamecompany sur la console de Sony après flOw, auquel j'avoue n'avoir jamais joué. Bénéficiant d'une certaine médiatisation (l'amorce de la fameuse vague des jeux dits "indépendants"), Flower s'est ainsi rapidement retrouvé dans mon panier sur le PlayStation Store, à l'occasion d'une quelconque promotion.
Flower fait partie de ces rares titres - et ce n'est pas nécessairement un mal - qui mettent en avant la capacité de la manette de la PS3 à capter certains mouvements de nos mains. Grâce à cette détection de mouvement, à laquelle sera uniquement ajoutée la possibilité d'appuyer sur le bouton X, vous allez prendre le contrôle de quelques pétales de fleur qui parcourront ainsi plusieurs étendues.
Et voila ! Si l'on aborde Flower uniquement par le prisme de son gameplay, la critique pourrait quasiment d'arrêter là. Car oui, Flower est vraiment très minimaliste dans son système de jeu. Original, dans une certaine mesure, mais minimaliste. C'est vrai qu'on attendait pas nécessairement la PS3 pour pouvoir jouer à une simulation de pétales de fleurs, et voila qu'on se retrouve avec Flower dans les mains.
Mais comme d'habitude lorsqu'il s'agit de jeux indépendants, l'essentiel n'est pas là.
En fait, Flower est avant tout une espèce de petite comptine écologique, mettant en opposition une urbanité galopante, parfois agressive et destructrice, en tout cas stressante, terne et sombre, et une nature indomptée, plus douce, plus joyeuse, plus aérée, plus colorée.
Posées à proximité d'une fenêtre d'un appartement, plusieurs fleurs vont ainsi laisser vagabonder leur esprit - si tant est qu'il existe - à des aventures leur arrivant dans des étendues sauvages fantasmées. Les pétales s'envolent, le vent les porte, et l'on se retrouve en dieu ou déesse de la Terre, capable d'insuffler la vie dans les espace naturel, puis plus artificiels.
Cette comptine, sans être d'une grande originalité, est plutôt bien menée. Après les grands espaces, on y retrouve l'intrusion de l'homme, la conquête de la technologie, le drame de l'hyper-civilisation, puis, bien entendu, la rédemption et la victoire des forces naturelles, porteurs de vie, de force et de beauté !
La direction artistique de Flower participe pour beaucoup dans ce que vous garderez de ce titre. Les graphisme et la mise en scène, dans la mesure où vous accepterez le fait qu'il existe une mise en scène, s'avère très simple mais marquante. Quatre ans plus tard, je garde quelques souvenirs et des sensations assez précises de cette expérience.
Et heureusement que cette direction artistique s'avère consistante car, dans le cas contraire, le jeu aura souffert d'une certain vacuité. C'est la première impression que j'ai eu en finissant Flower : c'est joli, mais à quoi bon ... C'est assez court, le gameplay aussi mince qu'un pétale de marguerite, les contrôles approximatifs, la fin convenue. Mais l'expérience reste néanmoins.
Et je me souviens encore avoir été Eole, capable de transporter les couleurs florales au sein des vastes pelouses de la plaine ...